Accessoire vestimentaire destiné à combattre le froid, vêtement de gala, "cache-misère" pendant la colonisation française ou encore "aile protectrice" pour conjurer la mauvaise fortune, le burnous, qui aurait été introduit dans les pays d'Afrique du Nord lors de l'expansion de l'Islam, fait partie intégrante de l'habit traditionnel algérien et s'enorgueillit de multiples "significations et symboliques". Certains historiens soutiennent que c'est un habit éminemment berbère, citant à l'appui de leur argumentation Ibn Khaldoun qui dit que "les Amazigh ou les berbères ont le crâne rasé portent des burnous et mangent le couscous". D'autres encore défendent l'idée que le burnous aurait, en fait, une origine romaine et que c'est la cape de ces derniers qui en aurait inspiré la coupe. Il reste que dans les zones steppiques et sur les hautes plaines sétifiennes, le burnous en laine, tissé à l'aide de métiers traditionnels, est encore fièrement porté quelle que soit la saison, même si en hiver dans les villes, il a été peu à peu supplanté par le pardessus, le caban et autres anorak et "doudoune". Les Turcs, lorsqu'ils s'installèrent en Algérie, vouèrent une grande admiration au burnous. A tel point que les grands dignitaires ottomans l'adaptèrent à leur costume. C'est ainsi que le Dey et ses officiers portaient invariablement le burnous blanc et procédaient, à l'époque, aux investitures de hauts fonctionnaires en les revêtant d'un "burnous d'honneur". Pour ce qui est de la couleur de cet attribut vestimentaire, elle variait selon les saisons. De couleur ocre ou brune lorsqu'il est tissé en poil de chameau "Oubar", le burnous est alors épais et imperméable. Fait de laine ou de soie, il est blanc, léger, et s'adapte parfaitement à la saison chaude, protégeant même son porteur des rayons "brûlants" du soleil d'été. Le burnous pouvait s'avérer également un élément très pratique dans les déplacements puisque son capuchon "guelmouna" pouvait être utilisé comme réserve de dattes ou de provisions au cours d'un voyage. Offert à un invité, le burnous exprime un signe de paix, voire une sincère amitié. Aujourd'hui encore, lors de leur circoncision, les petits garçons le portent fièrement, tandis que pendant les fêtes de mariage, le jeune marié endosse avec dignité le burnous blanc tandis que la jeune mariée franchit le seuil de la maison familiale, en la quittant, sous un pan du burnous de son père, qui en relève le capuchon en guise de protection.