Dès le matin, la foule s'est amassée sur la place Riad el-Solh, dans le centre de la capitale libanaise, Beyrouth. Les manifestants ont confié à Sputnik contre quoi ils protestaient et quelles étaient leurs revendications. Les protestations se poursuivent au Liban depuis le 17 octobre, quand les autorités ont annoncé avoir décidé de mettre en place une taxe sur les appels effectués via les applications de messagerie Internet, telles que WhatsApp. À l'éclatement de troubles, le gouvernement est revenu sur sa décision, sans que cela n'arrête la contestation des Libanais, excédés par le coût de la vie et la faiblesse des services publics. Ils réclament la démission du gouvernement de Saad Hariri. "C'est une révolution de l'amour et de la paix", a déclaré à Sputnik un manifestant, ajoutant que cette contestation pacifique était toutefois dirigée contre la corruption et les corrompus. Un autre protestataire tient une affiche où on lit: "À bas le gouvernement! Pour une justice indépendante! Restituer l'argent volé!". "C'est une révolution de la vérité à laquelle aspirent tous les Libanais. Tous les Libanais, aussi bien des musulmans que des chrétiens, y sont venus. Nous réclamons la dissolution du gouvernement et la restitution de l'argent volé au peuple", a-t-il déclaré. Pour lui, il faut dissoudre le gouvernement, comme le revendique le peuple, organiser des élections anticipées au parlement sur la base de la loi électorale libanaise en un seul tour. "Les gens sont fatigués de la situation actuelle, des maladies, de l'impossibilité de trouver un travail", ajoute un autre manifestant, ajoutant qu'encore un peu, et tous pourraient tomber en dépression, n'en pouvant plus de vivre ainsi. Les protestataires affirment qu'ils ne quitteront pas la rue tant que le gouvernement ne partira pas. "Qu'ils rendent l'argent qu'ils ont volé au peuple", martèle une femme d'une voix enrouée par la fatigue et la tension. Né jeudi 17 octobre, ce mouvement de protestation a immédiatement enflammé le Liban, viré à l'insurrection et menace aujourd'hui l'ensemble de la classe politique du pays. Les observateurs constatent que manifestations, grèves et barrages de routes se poursuivent à travers le pays malgré l'annonce par le Premier ministre, Saad Hariri, d'une série de mesures fiscales assorties de possibles élections anticipées, et l'appel au dialogue lancé par le Président Michel Aoun.