On ne le rappelle pas assez, le Président avait déclaré le mois dernier à Moscou que "nous n'allons pas privatiser toutes les entreprises publiques". Or, certains croient que l'Algérie a tout misé sur les privatisations et en sont même à soutenir qu'il y a échec du processus dès lors justement que tout n'est pas privatisé. Le Président a ainsi mis les points sur les i. Il n'y a pas eu une course vers les privatisations et d'ailleurs pourquoi tout privatiser ? Nous ne sommes pas au stade de l'investissement dans les idéologies. Privatiser n'est pas une idéologie. Ne pas privatiser ne correspond pas non plus à une idéologie. La démarche algérienne est pragmatique. Privatiser pour se mettre en quête de ressources nouvelles pour renflouer le budget de l'Etat ?Un tel besoin ne s'exprime pas. En tout cas, il ne relève d'aucune urgence car la trésorerie de l'Etat n'est quand même pas à sec. On dit même que l'Algérie bénéficie d'une certaine marge de manœuvre financière, qu'elle peut placer ses excédents, ou plutôt les investir dans les banques étrangères ou des affaires à l'étranger.Privatiser pour trouver de nouveaux investisseurs ? Les investisseurs sont invités à venir aussi bien dans le cadre de l'ouverture du capital des entreprises qui n'ont pas un caractère stratégique, comme ils peuvent investir dans des affaires nouvelles. Les investisseurs sont les bienvenus, plus particulièrement dans les secteurs permettant au pays de se développer et de créer des emplois. Privatiser pour désengager l'Etat d'une situation sociale difficile dans un contexte où la situation internationale pousse à faire des Etats des garants et non des gérants ? Privatiser pour reporter les problèmes de gestion sur d'autres. L'Etat ne serait pas obligé dans ces conditions de privatiser, mais seulement d'augmenter le capital pour vendre le supplément d'actions et ainsi partager les risques et les problèmes, principalement pour n'avoir pas à faire face tout seul aux revendications sociales.