L'armée américaine et la milice du chef radical chiite irakien Moqtada Sadr se sont violemment affrontées à Bagdad, hier avant l'aube, pour la première fois depuis des mois, provoquant la mort de plusieurs miliciens. Onze Irakiens ont par ailleurs péri dans deux attentats à Bagdad et au sud de la capitale. Le quartier chiite déshérité de Sadr City, fief à Bagdad de l'armée du Mehdi de Sadr, connaissait une accalmie relative depuis la remise volontaire des armes de la milice aux autorités, en octobre 2004. Les accrochages ont éclaté après minuit (20H GMT samedi) et ont duré environ deux heures lorsque “les forces américaines ont lancé une opération dans le quartier pour interpeller des membres de l'armée du Mehdi”, selon une source au ministère irakien de l'Intérieur. Dix membres de cette milice ont été tués, selon lui, alors que le ministère de la Défense a fait état de huit miliciens abattus. L'armée américaine a confirmé “une série d'affrontements dans l'est de Bagdad”, dans laquelle aucun de ses hommes n'a été blessé. Un membre du bureau de Moqtada Sadr, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a accusé les soldats d'avoir “tiré au hasard”, lors d'une patrouille.