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La culture : une marchandise comme une autre?
Nouvelles menaces sur la diversité culturelle
Publié dans Le Maghreb le 11 - 11 - 2006


Pour chaque culture, chaque pays, préserver son identité (sa langue, ses traditions, ses modes de vie et de pensée, ses formes d'expression artistique, etc.) est devenu problématique, à l'heure où la globalisation des échanges tend à les niveler, à les standardiser, à les référencer selon le modèle le plus puissant économiquement, le modèle nord-américain. Des langues rares disparaissent définitivement, les moeurs s'uniformisent, les musiques s'homogénéisent, un seul type de modèle cinématographique tend à s'imposer... Certes, si la vassalisation des cultures, leur colonisation, n'est pas totale ni générale, c'est bien un processus en cours, dont on peut s'alarmer. Non pas que les échanges culturels soient négatifs en soi. Ils ont toujours existé, au gré des conquêtes, des échanges, des rencontres et les cultures se sont souvent fécondées avec bonheur pour produire des synthèses étonnantes et riches. Mais ces phénomènes restaient le plus souvent locaux et lents. Ce qui se produit aujourd'hui est un phénomène rapide, réducteur, profond, plus insidieux, mais efficace. Les USA considèrent explicitement la culture comme un enjeu géopolitique, accompagnant et favorisant la pénétration de leurs intérêts dans le monde, et comme un fructueux business. Les " industries culturelles" sont devenues un des premiers postes dans les exportations US, qu'elles sont chargées aussi de stimuler. La culture s'inscrit dans une logique purement marchande Cependant, des réactions se manifestent, des résistances s'organisent, sous l'égide de l' Unesco qui, malgré son budget scandaleusement faible, abandonnée par les Américains en 1984, essaie de fédérer les pays les plus menacés pour tenter d'élaborer des règles. En décembre 2004, 24 délégations ont préparé un projet de convention qui devrait être bientôt voté pour bâtir un instrument juridique contraignant afin de protéger la diversité culturelle. L'esprit de ce projet est de ne pas considérer la culture comme une marchandise comme les autres, et d'affirmer que les politiques de soutien public peuvent seules permettre la diversité. Un axe France-Union européenne, Inde-Chine-Brésil a réussi à se constituer et à contrer les Américains (qui ont, entre-temps, rejoint l'Unesco, pour y défendre leurs intérêts). Pourtant, la logique de l'OMC, qui prétend avoir des compétences dans le domaine de la culture, risque de prévaloir sur celle de l'Unesco. Le projet de libéralisation des services, comprenant aussi le secteur de l'éducation (e-learning), risque toujours de prendre le pas sur la protection des biens culturels spécifiques.Les Américains considèrent que" l'Unesco ne devrait pas s'occuper de politique commerciale, ce qui est du ressort de l'OMC". Ils ne veulent surtout pas d'un instrument juridique contraignant. Ils ont introduit des amendements pour diluer le texte et le vider de sa substance. Les premières formes de résistance, spectaculaires, se manifestent d'abord au Maroc, où le cinéaste Nabil Ayouch organise en 2003 une manifestation à Rabat pour éviter que les Américains ne fassent main basse sur l'ensemble du paysage audiovisuel marocain. Les Américains avaient proposé d'ouvrir leur marché aux produits agricoles marocains à condition que le Maroc s'engage à renoncer à sa souveraineté sur ses industries culturelles. Les subventions publiques ont pu être maintenues, mais la demande d'imposer des quotas de cinéma national à la télévision n'a pas abouti. Le Chili a accepté de ne pas modifier sa législation. Le Cambodge a cédé. Les pressions sont fortes. Les USA s'arrangent pour baisser les droits de douane sur certains produits que les pays souhaitent exporter. Au Burkina Faso ou au Bénin, les diplomates américains font du lobbying. Dans certains pays de l'Est, au Vietnam, ils ont équipé le territoire en salles de cinéma. La Motion Picture Association of America, regroupant les principaux studios hollywoodiens, est partout très active. Ces problèmes touchent tous les pays, même si les plus faibles économiquement ont le plus de difficultés à résister. La culture est un tout. Sacrifier celle-ci aux intérêts purement marchands nous prépare un avenir sombre et encore plus uniformisé. Il importe que l'Unesco retrouve la capacité d'agir efficacement contre toutes les pressions et tous les intérêts. Pour cela, il faudrait revoir son mode de fonctionnement et de financement. Rendez-vous en 2007 où une charte devrait être votée...

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