Les directives et orientations du président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune données au cours de la réunion périodique du Conseil des ministres qui s'est tenu dimanche au siège de la Présidence de la République, présentent des aspects économiques, sociaux et sanitaires car il s'agit à présent de surmonter une phase la plus difficile que traverse le pays en raison de la chute drastique des prix du baril de pétrole sur le marché mondial qui coïncide avec la propagation du coronavirus à travers le monde et une circulation active du virus en Algérie d'où cette annonce dimanche du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière que l'Algérie est entrée dans le stade III de l'épidémie. Le chef de l'état a été prompt du fait que les pressions de la conjoncture actuelle pour dire que la conjoncture actuelle pousse l'Etat à adopter dispositions et mesures urgentes dans plusieurs secteurs et qu'elles doivent être mises en application dès à présent.
L'exposé présenté par le ministre de l'Energie concernant la situation qui prévaut au sein des marchés pétroliers mondiaux et son impact suite au non-respect par certains pays pétroliers du plafonnement à compter du début du mois d'avril prochain alors qu'ils l'avaient approuvé auparavant, d'où la chute de plus de 50 % des prix en mars, comparé au mois de janvier dernier, fait ressortir la prise de plusieurs mesures prévoyant notamment : l'augmentation au plus haut niveau de la production des engrais, le renforcement des prestations de transport maritime des hydrocarbures au niveau international, l'examen de la possibilité d'exportation de l'électricité à certains pays voisins, la réduction des importations du secteur au maximum, le report de certains projets d'investissement ne revêtant pas un caractère urgent, particulièrement les centrales électriques, et le gel des appels d'offres lancés pur l'acquisition des équipements des transports, à même d'économiser un (1) milliard USD. Intervenant au terme de l'exposé du ministre de l'Energie, le chef de l'Etat a affirmé que le recul des recettes algériennes d'exportation des hydrocarbures était une réalité liée à l'évolution de la pandémie du coronavirus que connaît le monde, assurant que " nous devons nous préparer sérieusement pour surpasser les répercussions de la crise économique mondiale. Si pour ce faire, nous sommes appelés à revoir l'ordre des priorités de l'élan économique, ça ne doit en aucun cas affecter les axes vitaux des plans nationaux de développement, notamment ceux portant sur les acquis sociaux à l'instar du niveau de vie du citoyen, des salaires et retraites et des postes d'emploi " , a-t-il souligné. Et d'ajouter, " c'est également une occasion pour nous de prendre conscience de la vulnérabilité de notre économie nationale, en raison de notre négligence pendant des décennies à la libérer de la rente pétrolière ", indiquant " qu'il est impératif de mettre un terme aux mauvaises pratiques inculquées durant la période de l'aisance financière, à l'exemple du gaspillage, de l'esprit dépendantiste, de fainéantiste et de surconsommation. Pour le chef de l'état se débarrasser de ces pratiques " demeure un devoir noble pour nous tous afin de passer sérieusement, collectivement et définitivement vers l'édification d'une nouvelle économie fondée sur la diversification des recettes, la protection de la production nationale, l'économie du savoir et la concrétisation de la transition énergétique .Et ce, a-t-il expliqué, " pour que le destin de toute une nation ne soit pas à la merci des fluctuations des marchés pétroliers, c'est-à-dire la menace que cela peut constituer vis-à-vis de notre subsistance quotidienne et de la souveraineté nationale ". Nombreux sont les experts qui estiment que l'Algérie risque d'être déstabilisée sur le plan financier et économique en raison de l'épidémie de coronavirus qui fait chuter les cours pétroliers, soit d'énormes tensions sur l'équilibre financier et conduisant les revenus à des bas historiques. Les difficultés économiques risquent aussi d'entraîner une dévaluation de la monnaie nationale, le dinar surtout avec la diminution des réserves de change Pour limiter au plus vite les retombées de cette double crise (Chute du baril de pétrole- coronavirus), le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune a annoncé plusieurs mesures à mettre en œuvre dans l'immédiat : Réduction du montant de la facture d'importation de 41 à 31 milliards de dollars-réduction des dépenses du budget de fonctionnement de 30 % sans toucher les charges et salaires- Arrêt de la conclusion des contrats d'études et de services avec les bureaux étrangers, ce qui épargnera à l'Algérie prés de sept (7) milliards USD-an- Repart du lancement des projets inscrits ou en cours d'inscription, dont la réalisation n'a pas encore été entamée, à l'exception des projets prévus pour les zones d'ombre, ainsi que le projet réaltin à l'étude pour la réalisation d'un hôpital anti-cancer à Djelfa- Maintien des dépenses relatives au secteur de la santé, tout en renforçant les moyens de lutte contre la propagation de l'épidémie du coronavirus-Le groupe Sonatrach chargé de réduire de 14 à 7 milliards de dollars, les charges d'exploitation et les dépenses d'investissement afin de préserver les réserves de change-Encourager davantage l'intégration financière en facilitant l'octroi de crédits et en se focalisant sur la numérisation et les produits innovants- Encourager les produits financés à travers les dispositions de la finance islamique et œuvrer à la promulgation, par la Banque d'Algérie (BA), des textes réglementaires y afférents .Accélérer le recouvrement des impôts et taxes ainsi que les crédits octroyés par les banques publiques- Prioriser, pour le secteur de l'Agriculture, l'investissement dans les produits agricoles assurant la sécurité alimentaire du pays. Il s'agit ici d'encourager les filières céréalières, notamment le maïs, ainsi que les filières à même de couvrir les besoins nation aux en sucre, huile et céréales. Dans ce cadre, le président de la République a chargé le ministre de l'Agriculture eu du Développement rural de mettre en place, à court terme et avant la fin de l'année en cours, un mécanisme sous forme d'un office ou autres en vue de relancer et promouvoir les investissements agricoles qu'ils soient nationaux, étrangers ou mixtes. Donc point de mire la phase actuelle ;le passage sérieux vers l'édification d'une économie fondée sur sa diversification, fondée sur la diversification des recettes hors hydrocarbures, soit vers un nouveau modèle économique basé sur la diversification de la croissance et de l'économie de la connaissance et l'orientation progressive vers une nouvelle politique de développement indépendante de la rente pétrolière. Dans ce cadre il y a lieu de rappeler que l'effondrement du pétrole à partir de la mi-mai 2014 a déjà réduit de moitié les recettes du pays liées aux exportations d'hydrocarbures, qui représentent plus de 90 % des recettes extérieures du pays. La Banque d'Algérie a annoncé début février que les réserves de change avaient chuté de 62 milliards de dollars fin 2019 contre 79, 88 milliards de dollars fin 2018 et 97,22 milliards fin 2017. Ces réserves devraient continuer à baisser pour atteindre 51,6 milliards de dollars fin 2020, selon les prévisions de la Loi de finances 2020, et pourraient même s'épuiser dans les prochaines années. La crise actuelle a fait prendre conscience de la " précarité de notre économie que nous n'avons pas su affranchir de la rente pétrolière ", a reconnu le chef de l'Etat. Ce qui signifie qu'il y a beaucoup à faire pour surmonter tant de difficultés et de défis, la conjugaison des efforts pour l'évolution positive de la situation socio-économique, des réalisations importantes dans le domaine social et de l'investissement porteur, la stabilité macroéconomique et la maîtrise de l'inflation et du chômage à un niveau bas. Dans cet esprit, les mesures annoncées par président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune particulièrement le report de l'examen du projet de loi de Finances complémentaire, les mesures à mettre en œuvre dans l'immédiat pour la préservation des acquis sociaux des citoyens, la réduction des dépenses publiques , la révision de la politique économique face à l'effondrement des cours du pétrole, principale ressource du pays, en raison aussi de la pandémie du coronavirus ont renforcé l'état d'esprit général de la population. La stabilité politique et sociale et la confiance de la société se renforcent de fait de plus en plus en dépit de la subsistance des lacunes et des limites de l'économie nationale qui continuera à faire face à des difficultés et à des défis internes et externes. En effet, le paysage régional et mondial devrait se poursuivre avec des développements inattendus à la fois de la crise du baril de pétrole et du Covid-19 : la croissance mondiale, les flux commerciaux et d'investissement pourraient continuer de ralentir, la concurrence stratégique, les tensions géopolitiques, les conflits commerciaux entre un certain nombre de pays et les grandes économies ainsi que le protectionnisme pourraient continuer de s'intensifier. Phénomènes et facteurs à risque peuvent influencer négativement sur l'économie nationale et le développement global du pays.