Pendant qu'à l'intérieur du café littéraire, les débats faisaient rage, nous avons remonté la rue Zabana pour en savoir plus sur ce que pensent les riverains de ce café pas comme les autres. Les avis exprimés, tous âges confondus, nous ont semblé édifiants. Rencontres. Pendant qu'à l'intérieur du café littéraire, les débats faisaient rage, nous avons remonté la rue Zabana pour en savoir plus sur ce que pensent les riverains de ce café pas comme les autres. Les avis exprimés, tous âges confondus, nous ont semblé édifiants. Rencontres. Le hasard, ce fieffé magicien, a voulu que la première personne interrogée au sujet de ce nouvel espace de concertation et de débats soit un écrivain connu. Habitant le coin, Djamel Mati, qui a interrompu l'écriture de son nouveau roman, le temps d'une petite course, n'a pas caché sa satisfaction : "C'est un espace utile. M. Sakhri a pris le risque d'innover. C'est fait et il a eu le mérite de le faire. C'est une très bonne initiative, à multiplier." Les voisins immédiats du café, un droguiste et un gérant de taxiphone ont abondé dans le même sens. "Qui n'aime pas la culture ? C'est quelque chose de bien. Mais il n'y en a pas suffisamment comme ça… ". Un jeune homme abordé plus loin, semble tomber des nues. "Je ne sais même pas que ça existe, pourtant c'est mon quartier". La vendeuse dans la pâtisserie à côté a la même réponse. Un jeune couple ouvre également de grands yeux. Vérification faite, ils ne sont que de passage. Par contre, sur le trottoir qui fait face au café littéraire, un groupe d'enfants et d'adolescents entourant Ahmed Beddiaf, 22 ans, le marchand de thé ambulant, nous réservent une surprise. Eux, qui connaissent le café pour avoir les yeux braqués dessus presque à longueur de journée, se félicitent de son existence. "C'est excellent. Au moins cela donne une bonne idée du pays. Quand on passe devant, on sait que la culture et la littérature ne sont pas mortes dans notre pays et qu'elles ne sont pas marginalisées", déclare, Ahmed le maestro du thé, venu de Timimoun, qui se dit également étudiant. A ses côtés, le collégien Sid-Ali Lalaoui, 16 ans, se dit "très honoré" par cette initiative prise dans sa rue. " Intik ! C'est vraiment une bonne chose ! Les participants ont même tenu une réunion. C'est dans nos traditions, c'est bien". Selma Laïchi, 13 ans, Sid-Ali Dahmoune, 14 ans et Mehdi Selmi , 17 ans, sont en extase, mais ils soulignent malicieusement : "On n'y va pas, on a peur d'être virés parce qu'on est trop jeunes". Et puis, "on aimerait bien apprendre des choses avec eux, mais on n'a pas d'argent". Youyou, le benjamin de la bande, déclare du haut de ses 11 ans qu'il est enchanté et qu'il est sûr qu'il y aura des cours de dessin dans ce café-là. Continuant notre radio-trottoir nous entrons au fast-food Lunch Zabana. Là, Kamel le serveur, 33 ans et Mourad le caissier, 38 ans, sont unanimes à reconnaître : "C'est quelque chose de bien et on a besoin de cela à travers tout le pays." Rafik, 32 ans, un client qui décline 4 ou 5 métiers se déclare tout à fait d'accord avec eux . "Medebinna !" répète-t-il. Dans la librairie-papeterie Ibn-Ziri, même son de cloche. "Nous y ferons volontiers un tour" déclare le patron. Abderrachid Boulaïche, propriétaire de la rôtisserie El-Feth émet, lui, un bémol. "Tout dépend des personnes qui vont fréquenter cet endroit. Si ce sont des gens bien éduqués et de bonne moralité, cela se passera bien. In cha Allah, j'y ferai un tour ce week-end". "Medebinna", conclue-t-il également. A la bijouterie traditionnelle N'Ath-Yenni, le propriétaire Rachid Abib, âgé de 43 ans et natif du quartier, déplore le peu de publicité faite autour du nouvel espace. "Nous aurions dû être, nous les vieux commerçants du quartier, invités à l'inauguration … Je suis de la famille de Mouloud Mammeri et de Mme Amhis, et donc je n'ai rien contre la culture, au contraire ! Je prends mon café en face de l'Ile lettrée et je regarde de loin ce qui s'y passe. On y voit des intellectuels, des gens âgés, alors on a un peu peur d'y aller et de les gêner. L'idée est bonne en tous les cas". M. Ali, 41 ans, gérant de l'auto-école jouxtant la bijouterie, s'inquiète de l'emplacement du café, qui selon lui est inadéquat car peu visible. "Un pareil endroit devrait être situé près d'une université. Ici, il risque de connaître le sort de la librairie du quartier qui est peu fréquentée alors que celles de la rue Didouche, un peu plus haut, ne désemplissent pas. Il faut dire que de 1995 à nos jours, il y a eu un changement radical. Nous espérons un renouveau. Je connaissais déjà l'Espace Noûn. Même si je ne suis pas très porté sur les livres j'y fais un tour de temps en temps. Je n'ai pas encore rendu visite à ce nouveau voisin mais j'y pense. Il faut dire que nous n'avons connu son existence que par l'afflux de personnes qui cherchaient à y aller et nous demandaient leur chemin". Quelques instants plus tard, armé de toutes ces données, nous nous adressons, à l'aveugle, à un monsieur à la cinquantaine soignée, coiffure à la Che Guevara et look intello qui descendait la rue. Et bien, cet avocat se rendait justement à l'Ile lettrée qui est, nous a-t-il confié, "un espace convivial de rencontres et d'échanges". Le hasard, ce fieffé magicien, a voulu que la première personne interrogée au sujet de ce nouvel espace de concertation et de débats soit un écrivain connu. Habitant le coin, Djamel Mati, qui a interrompu l'écriture de son nouveau roman, le temps d'une petite course, n'a pas caché sa satisfaction : "C'est un espace utile. M. Sakhri a pris le risque d'innover. C'est fait et il a eu le mérite de le faire. C'est une très bonne initiative, à multiplier." Les voisins immédiats du café, un droguiste et un gérant de taxiphone ont abondé dans le même sens. "Qui n'aime pas la culture ? C'est quelque chose de bien. Mais il n'y en a pas suffisamment comme ça… ". Un jeune homme abordé plus loin, semble tomber des nues. "Je ne sais même pas que ça existe, pourtant c'est mon quartier". La vendeuse dans la pâtisserie à côté a la même réponse. Un jeune couple ouvre également de grands yeux. Vérification faite, ils ne sont que de passage. Par contre, sur le trottoir qui fait face au café littéraire, un groupe d'enfants et d'adolescents entourant Ahmed Beddiaf, 22 ans, le marchand de thé ambulant, nous réservent une surprise. Eux, qui connaissent le café pour avoir les yeux braqués dessus presque à longueur de journée, se félicitent de son existence. "C'est excellent. Au moins cela donne une bonne idée du pays. Quand on passe devant, on sait que la culture et la littérature ne sont pas mortes dans notre pays et qu'elles ne sont pas marginalisées", déclare, Ahmed le maestro du thé, venu de Timimoun, qui se dit également étudiant. A ses côtés, le collégien Sid-Ali Lalaoui, 16 ans, se dit "très honoré" par cette initiative prise dans sa rue. " Intik ! C'est vraiment une bonne chose ! Les participants ont même tenu une réunion. C'est dans nos traditions, c'est bien". Selma Laïchi, 13 ans, Sid-Ali Dahmoune, 14 ans et Mehdi Selmi , 17 ans, sont en extase, mais ils soulignent malicieusement : "On n'y va pas, on a peur d'être virés parce qu'on est trop jeunes". Et puis, "on aimerait bien apprendre des choses avec eux, mais on n'a pas d'argent". Youyou, le benjamin de la bande, déclare du haut de ses 11 ans qu'il est enchanté et qu'il est sûr qu'il y aura des cours de dessin dans ce café-là. Continuant notre radio-trottoir nous entrons au fast-food Lunch Zabana. Là, Kamel le serveur, 33 ans et Mourad le caissier, 38 ans, sont unanimes à reconnaître : "C'est quelque chose de bien et on a besoin de cela à travers tout le pays." Rafik, 32 ans, un client qui décline 4 ou 5 métiers se déclare tout à fait d'accord avec eux . "Medebinna !" répète-t-il. Dans la librairie-papeterie Ibn-Ziri, même son de cloche. "Nous y ferons volontiers un tour" déclare le patron. Abderrachid Boulaïche, propriétaire de la rôtisserie El-Feth émet, lui, un bémol. "Tout dépend des personnes qui vont fréquenter cet endroit. Si ce sont des gens bien éduqués et de bonne moralité, cela se passera bien. In cha Allah, j'y ferai un tour ce week-end". "Medebinna", conclue-t-il également. A la bijouterie traditionnelle N'Ath-Yenni, le propriétaire Rachid Abib, âgé de 43 ans et natif du quartier, déplore le peu de publicité faite autour du nouvel espace. "Nous aurions dû être, nous les vieux commerçants du quartier, invités à l'inauguration … Je suis de la famille de Mouloud Mammeri et de Mme Amhis, et donc je n'ai rien contre la culture, au contraire ! Je prends mon café en face de l'Ile lettrée et je regarde de loin ce qui s'y passe. On y voit des intellectuels, des gens âgés, alors on a un peu peur d'y aller et de les gêner. L'idée est bonne en tous les cas". M. Ali, 41 ans, gérant de l'auto-école jouxtant la bijouterie, s'inquiète de l'emplacement du café, qui selon lui est inadéquat car peu visible. "Un pareil endroit devrait être situé près d'une université. Ici, il risque de connaître le sort de la librairie du quartier qui est peu fréquentée alors que celles de la rue Didouche, un peu plus haut, ne désemplissent pas. Il faut dire que de 1995 à nos jours, il y a eu un changement radical. Nous espérons un renouveau. Je connaissais déjà l'Espace Noûn. Même si je ne suis pas très porté sur les livres j'y fais un tour de temps en temps. Je n'ai pas encore rendu visite à ce nouveau voisin mais j'y pense. Il faut dire que nous n'avons connu son existence que par l'afflux de personnes qui cherchaient à y aller et nous demandaient leur chemin". Quelques instants plus tard, armé de toutes ces données, nous nous adressons, à l'aveugle, à un monsieur à la cinquantaine soignée, coiffure à la Che Guevara et look intello qui descendait la rue. Et bien, cet avocat se rendait justement à l'Ile lettrée qui est, nous a-t-il confié, "un espace convivial de rencontres et d'échanges".