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Un "Freud" dans la Révolution Algérienne
«Frantz Fanon, portrait», de Alice Cherki
Publié dans Le Midi Libre le 02 - 02 - 2010

«Oh mon corps, fais de moi toujours un homme qui interroge», ce sont-là les mots par lesquels s'achève «Peau noire, masques blancs», le livre peut-être le plus singulier de Frantz Fanon qui, malade, le dicte à sa femme Josie.
«Oh mon corps, fais de moi toujours un homme qui interroge», ce sont-là les mots par lesquels s'achève «Peau noire, masques blancs», le livre peut-être le plus singulier de Frantz Fanon qui, malade, le dicte à sa femme Josie.
Il espère que son écriture ressorte à un «corps à corps avec la parole» pour «toucher irrationnellement le lecteur». D'ailleurs le «rythme du corps en mouvement» et le «souffle de la voix scandent le style». La biographe Alice Cherki, psychanalyste fut néanmoins amie de Fanon et avait travaillé à ses côtés dans le service psychiatrique.
La lecture d'Alice Cherki a ceci d'originale qu'elle est celle d'une psychanalyste qui tente de sonder l'âme d'un autre psychanalyste dont la pensée presque en mouvement puisque épousant celle d'un corps meurtri, nous livre comme par à-coups, la réflexion de Fanon dans ce qu'elle a de plus révolutionnaire dans ses intentions psychanalytiques. La psychanalyse est d'abord pour lui une confrontation avec la réalité d'une culture.
«Il avait aussi une notion aiguë de la nécessité de convoquer, sur la scène de la parole, les figures tyranniques, afin que, par l'intermédiaire d'une voix tierce, ces figures s'absentent ou prennent un autre visage». Fanon ne s'est jamais renié, venu en Algérie de la lointaine Martinique, via l'Europe; pour lui le lieu natal ou de l'origine, même si on s'en sépare, on le porte aussi en soi. Tous les gens d'où qu'ils puissent venir qui ont intégré ce principe existentiel en sont devenus ses amis. Fanon fut le pourfendeur au reste de cette politique qui «coupe les individus de leur histoire et de leur mémoire, qui les assigne à une origine falsifiée, les empêchant de dire la complexité de leurs identités et de leurs identifications, qui leur interdit d'être acteurs du devenir politique».
Outre l'incursion dans l'univers mental d'un homme en proie à ses questionnements intérieurs, le livre restitue remarquablement le contexte historique. Il fourmille à ce propos de détails sur la révolution algérienne ainsi que sur les hommes et les femmes qui l'ont faite.
L.G.
De Alice Cherki, «Frantz Fanon, Portrait», Mille-Feuilles, Alger, 2009, 315 pages.
Il espère que son écriture ressorte à un «corps à corps avec la parole» pour «toucher irrationnellement le lecteur». D'ailleurs le «rythme du corps en mouvement» et le «souffle de la voix scandent le style». La biographe Alice Cherki, psychanalyste fut néanmoins amie de Fanon et avait travaillé à ses côtés dans le service psychiatrique.
La lecture d'Alice Cherki a ceci d'originale qu'elle est celle d'une psychanalyste qui tente de sonder l'âme d'un autre psychanalyste dont la pensée presque en mouvement puisque épousant celle d'un corps meurtri, nous livre comme par à-coups, la réflexion de Fanon dans ce qu'elle a de plus révolutionnaire dans ses intentions psychanalytiques. La psychanalyse est d'abord pour lui une confrontation avec la réalité d'une culture.
«Il avait aussi une notion aiguë de la nécessité de convoquer, sur la scène de la parole, les figures tyranniques, afin que, par l'intermédiaire d'une voix tierce, ces figures s'absentent ou prennent un autre visage». Fanon ne s'est jamais renié, venu en Algérie de la lointaine Martinique, via l'Europe; pour lui le lieu natal ou de l'origine, même si on s'en sépare, on le porte aussi en soi. Tous les gens d'où qu'ils puissent venir qui ont intégré ce principe existentiel en sont devenus ses amis. Fanon fut le pourfendeur au reste de cette politique qui «coupe les individus de leur histoire et de leur mémoire, qui les assigne à une origine falsifiée, les empêchant de dire la complexité de leurs identités et de leurs identifications, qui leur interdit d'être acteurs du devenir politique».
Outre l'incursion dans l'univers mental d'un homme en proie à ses questionnements intérieurs, le livre restitue remarquablement le contexte historique. Il fourmille à ce propos de détails sur la révolution algérienne ainsi que sur les hommes et les femmes qui l'ont faite.
L.G.
De Alice Cherki, «Frantz Fanon, Portrait», Mille-Feuilles, Alger, 2009, 315 pages.


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