Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé, hier, une prochaine révision de la Constitution pour la mettre aux normes européennes de démocratie. Cette annonce intervient alors que la Turquie traverse une crise provoquée par un présumé complot militaire ayant visé en 2003 le gouvernement islamiste au pouvoir depuis 2002. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé, hier, une prochaine révision de la Constitution pour la mettre aux normes européennes de démocratie. Cette annonce intervient alors que la Turquie traverse une crise provoquée par un présumé complot militaire ayant visé en 2003 le gouvernement islamiste au pouvoir depuis 2002. "Nous procéderons rapidement afin d'en discuter avec les partis politiques représentés à l'Assemblée nationale. Il ne s'agira pas de réviser de fond en comble la Constitution, mais nous envisageons d'amender certains articles, notamment, celui sur l'interdiction des partis politiques et le fonctionnement de la justice", a déclaré M. Erdogan au cours d'une conférence de presse. Le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir espère déposer d'ici fin mars au Parlement le projet de révision qui sera ensuite débattu en séance plénière. La Constitution turque actuelle, élaborée dans le sillage du coup d'Etat militaire de 1980 et entrée en vigueur après son adoption par référendum en 1982, a toujours été contestée. Elle a été amendée à plusieurs reprises, notamment entre 2001 et 2004, afin de permettre à Ankara de satisfaire aux conditions nécessaires à l'ouverture des négociations avec l'Union européenne (UE). Une nouvelle révision constitutionnelle a été l'un des premiers objectifs du gouvernement du Parti de la justice et du développement, après sa large victoire aux législatives de 2007. Mais ensuite, après la rédaction d'une première mouture de la Constitution par une commission d'experts, le projet a été victime des conflits déclenchés par des débats sur la laïcité qu'il avait provoqués. Ne disposant pas au Parlement de la majorité nécessaire pour adopter à lui seul une révision de la loi fondamentale, l'AKP pourrait soumettre son projet à un référendum populaire. L'AKP a échappé de justesse en 2008 à une interdiction pour activités anti-laïques. Parmi les amendements que le gouvernement de M. Erdogan veut introduire, figure celui de rendre la dissolution des partis politiques plus difficile. Cette question est au centre de polémiques et de conflits parmi la classe politique et l'élite.M. Erdogan a même proposé samedi que toute demande de la justice d'interdire une formation politique soit soumise au feu vert du Parlement, une proposition contestée par les experts du droit constitutionnel. Ironie du calendrier, l'annonce de la révision constitutionnelle coincide avec 13e anniversaire du renversement survenu le 28 février 1997, sous la pression de l'armée, du gouvernement dirigé par le premier chef de gouvernement islamiste de Turquie, Necmettin Erbakan. L'initiative constitutionnelle de M. Erdogan intervient alors que le pays traverse une crise entre le gouvernement et l'armée, gardienne du régime laïc, en raison d'une offensive judiciaire inédite lancée le 22 février et visant à élucider une présumée conspiration militaire remontant à 2003 peu après la prise de pouvoir de l'AKP. Trente-trois officiers supérieurs ont été inculpés et écroués dans cette affaire. Les procureurs d'Istanbul ont interrogé pendant toute la journée de dimanche 15 militaires et décidé d'en libérer cinq. Les dix autres ont été déférés devant une cour. Ces personnes font partie d'un groupe de 18 militaires arrêtés vendredi par la police dans le cadre d'une deuxième vague d'interpellations dirigée contre l'élite militaire. 70 militaires, à la retraite ou d'active, ont été arretés pour complot supposé visant à semer le chaos pour préparer le terrain à un coup d'état militaire chassant du pouvoir le gouvernement de l'AKP. Parmi les officiers écroués figure le général quatre étoiles à la retraite Cetin Dogan, ex-chef de la 1e armée, basée à Istanbul, et "cerveau" présumé du plan Balyoz (masse de forgeron). Les première informations relatives à ce plan avaient été publiées en janvier par le journal libéral Taraf. Le quotidien détaillait des projets d'attentats à la bombe contre des mosquées pour pousser les milieux islamistes à manifester violemment et la chute d'un chasseur turc lors d'un accrochage avec l'aviation grecque pour accroître les tensions entre les deux pays. Le complot présumé visait à préparer le terrain à un coup d'Etat militaire par des actions violentes pour démontrer que le gouvernement était incapable d'assurer la sécurité du pays. Si pour nombre d'intellectuels, ces arrestations représentent un progrès pour la démocratisation du pays, pour l'opposition il s'agit d'un acharnement judiciaire visant à affaiblir les défenseurs de la laïcité. En Turquie, l'armée a renversé ou provoqué la chute de quatre gouvernements en cinquante ans. Environ 4.000 personnes, toutes tendances politiques confondues, avaient manifesté dimanche sur la grande avenue piétonne Istiklal de la rive européenne d'Istanbul pour dénoncer les coups d'Etat en Turquie. N. S. "Nous procéderons rapidement afin d'en discuter avec les partis politiques représentés à l'Assemblée nationale. Il ne s'agira pas de réviser de fond en comble la Constitution, mais nous envisageons d'amender certains articles, notamment, celui sur l'interdiction des partis politiques et le fonctionnement de la justice", a déclaré M. Erdogan au cours d'une conférence de presse. Le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir espère déposer d'ici fin mars au Parlement le projet de révision qui sera ensuite débattu en séance plénière. La Constitution turque actuelle, élaborée dans le sillage du coup d'Etat militaire de 1980 et entrée en vigueur après son adoption par référendum en 1982, a toujours été contestée. Elle a été amendée à plusieurs reprises, notamment entre 2001 et 2004, afin de permettre à Ankara de satisfaire aux conditions nécessaires à l'ouverture des négociations avec l'Union européenne (UE). Une nouvelle révision constitutionnelle a été l'un des premiers objectifs du gouvernement du Parti de la justice et du développement, après sa large victoire aux législatives de 2007. Mais ensuite, après la rédaction d'une première mouture de la Constitution par une commission d'experts, le projet a été victime des conflits déclenchés par des débats sur la laïcité qu'il avait provoqués. Ne disposant pas au Parlement de la majorité nécessaire pour adopter à lui seul une révision de la loi fondamentale, l'AKP pourrait soumettre son projet à un référendum populaire. L'AKP a échappé de justesse en 2008 à une interdiction pour activités anti-laïques. Parmi les amendements que le gouvernement de M. Erdogan veut introduire, figure celui de rendre la dissolution des partis politiques plus difficile. Cette question est au centre de polémiques et de conflits parmi la classe politique et l'élite.M. Erdogan a même proposé samedi que toute demande de la justice d'interdire une formation politique soit soumise au feu vert du Parlement, une proposition contestée par les experts du droit constitutionnel. Ironie du calendrier, l'annonce de la révision constitutionnelle coincide avec 13e anniversaire du renversement survenu le 28 février 1997, sous la pression de l'armée, du gouvernement dirigé par le premier chef de gouvernement islamiste de Turquie, Necmettin Erbakan. L'initiative constitutionnelle de M. Erdogan intervient alors que le pays traverse une crise entre le gouvernement et l'armée, gardienne du régime laïc, en raison d'une offensive judiciaire inédite lancée le 22 février et visant à élucider une présumée conspiration militaire remontant à 2003 peu après la prise de pouvoir de l'AKP. Trente-trois officiers supérieurs ont été inculpés et écroués dans cette affaire. Les procureurs d'Istanbul ont interrogé pendant toute la journée de dimanche 15 militaires et décidé d'en libérer cinq. Les dix autres ont été déférés devant une cour. Ces personnes font partie d'un groupe de 18 militaires arrêtés vendredi par la police dans le cadre d'une deuxième vague d'interpellations dirigée contre l'élite militaire. 70 militaires, à la retraite ou d'active, ont été arretés pour complot supposé visant à semer le chaos pour préparer le terrain à un coup d'état militaire chassant du pouvoir le gouvernement de l'AKP. Parmi les officiers écroués figure le général quatre étoiles à la retraite Cetin Dogan, ex-chef de la 1e armée, basée à Istanbul, et "cerveau" présumé du plan Balyoz (masse de forgeron). Les première informations relatives à ce plan avaient été publiées en janvier par le journal libéral Taraf. Le quotidien détaillait des projets d'attentats à la bombe contre des mosquées pour pousser les milieux islamistes à manifester violemment et la chute d'un chasseur turc lors d'un accrochage avec l'aviation grecque pour accroître les tensions entre les deux pays. Le complot présumé visait à préparer le terrain à un coup d'Etat militaire par des actions violentes pour démontrer que le gouvernement était incapable d'assurer la sécurité du pays. Si pour nombre d'intellectuels, ces arrestations représentent un progrès pour la démocratisation du pays, pour l'opposition il s'agit d'un acharnement judiciaire visant à affaiblir les défenseurs de la laïcité. En Turquie, l'armée a renversé ou provoqué la chute de quatre gouvernements en cinquante ans. Environ 4.000 personnes, toutes tendances politiques confondues, avaient manifesté dimanche sur la grande avenue piétonne Istiklal de la rive européenne d'Istanbul pour dénoncer les coups d'Etat en Turquie. N. S.