La gent féminine venue assister, lundi soir, au théâtre Mahieddine-Bachtarzi d'Alger, à la première de la pièce "Shéhérazade Lallat Ennsa" de la metteuse en scène tunisienne Dalila Meftahi, a été bien servie et ce, d'autant plus que la pièce est donnée à l'occasion de la journée internationale de la femme. La gent féminine venue assister, lundi soir, au théâtre Mahieddine-Bachtarzi d'Alger, à la première de la pièce "Shéhérazade Lallat Ennsa" de la metteuse en scène tunisienne Dalila Meftahi, a été bien servie et ce, d'autant plus que la pièce est donnée à l'occasion de la journée internationale de la femme. La pièce, a, en effet, fonctionné comme une sorte de purgatoire pour une assistance majoritairement composée de femmes et de jeunes filles ravies d'assister à une inversion des rôles, du dominateur et du dominé. Shéhérazade Lallat Ennsa ou la dame des dames, campé par Houda Ben Kamla, est une nabote au corps diaphane, tout de blanc vêtue; elle se déplace sur la scène telle un papillon ou un pigeon. Derrière ses mouvements languides et sa voix qui épouvante son «partenaire» homme, en tous les cas l'unique protagoniste physique sur la scène, se cache la figure angélique et ingénue de la fée et même d'Eve. On assiste en effet à la déchéance d'Adam et à la déconstruction du discours mythique. Satan ne se tient plus là où l'on s'est habitué à le voir. Le roi Shehrayar, taille élancée, corps svelte, campé par Halim Zeraibi, a la mine pitoyable d'un petit enfant qui peine à s'imposer devant la nabote. Les costumes remontent à l'époque médiévale, à ce temps dirions-nous atemporel du Moyen-Âge fixé par l'imaginaire des «Mille et une nuits», le prétexte littéraire qui permet d'éviter de se faire piéger par les thèmes religieux. La caricature va fonctionner à plein régime dans ce moment où la musique traditionnelle des «Mille et une nuits» qui accompagne le dialogue entre les deux personnages cède la place subitement à la musique style rock et où les vêtements médiévaux sont remplacés par les tenues de boxe. Il avait suffi que les deux comédiens ôtent leurs habits d'apparat, pour qu'on s'aperçoive qu'ils cachaient en dessous la tenue qui révèle leur nature profonde, celle inhérente à des êtres agressifs qui s'aiment en se chamaillant. Les voici s'échangeant des coups de poing comme pour couronner un échange verbal aussi virulent que violent. C'est la nabote qui prend le dessus. Le roi est détrôné. Shehrayar n'admet pas son inaptitude, lui le symbole de la virilité. «Je ne peux tomber amoureux, je suis un roi, je n'ai point vu de roi qui aime» s'écrie-t-il. Une satire aussi du monde politique s'y esquisse. Et pourtant, dans une envolée grotesque, Shehrayar déclare son amour à Shéhérazade et ou /à son peuple. «Shéhérazade Lallat Ennsa» est certainement un vaudeville un peu simpliste, trop conventionnel qui peut juste faire défouler des âmes en peine. La voix de Houda Ben Kamla, un peu fluette, a rendu la compréhension de certains passages difficile. Sur le plan de la forme, on peut apprécier la variété scénique; il faut dire que l'usage alternatif de l'audiovisuel, du théâtre d'ombre et des effets spéciaux dont les sonores, a sauvé le spectacle. L. G. La pièce, a, en effet, fonctionné comme une sorte de purgatoire pour une assistance majoritairement composée de femmes et de jeunes filles ravies d'assister à une inversion des rôles, du dominateur et du dominé. Shéhérazade Lallat Ennsa ou la dame des dames, campé par Houda Ben Kamla, est une nabote au corps diaphane, tout de blanc vêtue; elle se déplace sur la scène telle un papillon ou un pigeon. Derrière ses mouvements languides et sa voix qui épouvante son «partenaire» homme, en tous les cas l'unique protagoniste physique sur la scène, se cache la figure angélique et ingénue de la fée et même d'Eve. On assiste en effet à la déchéance d'Adam et à la déconstruction du discours mythique. Satan ne se tient plus là où l'on s'est habitué à le voir. Le roi Shehrayar, taille élancée, corps svelte, campé par Halim Zeraibi, a la mine pitoyable d'un petit enfant qui peine à s'imposer devant la nabote. Les costumes remontent à l'époque médiévale, à ce temps dirions-nous atemporel du Moyen-Âge fixé par l'imaginaire des «Mille et une nuits», le prétexte littéraire qui permet d'éviter de se faire piéger par les thèmes religieux. La caricature va fonctionner à plein régime dans ce moment où la musique traditionnelle des «Mille et une nuits» qui accompagne le dialogue entre les deux personnages cède la place subitement à la musique style rock et où les vêtements médiévaux sont remplacés par les tenues de boxe. Il avait suffi que les deux comédiens ôtent leurs habits d'apparat, pour qu'on s'aperçoive qu'ils cachaient en dessous la tenue qui révèle leur nature profonde, celle inhérente à des êtres agressifs qui s'aiment en se chamaillant. Les voici s'échangeant des coups de poing comme pour couronner un échange verbal aussi virulent que violent. C'est la nabote qui prend le dessus. Le roi est détrôné. Shehrayar n'admet pas son inaptitude, lui le symbole de la virilité. «Je ne peux tomber amoureux, je suis un roi, je n'ai point vu de roi qui aime» s'écrie-t-il. Une satire aussi du monde politique s'y esquisse. Et pourtant, dans une envolée grotesque, Shehrayar déclare son amour à Shéhérazade et ou /à son peuple. «Shéhérazade Lallat Ennsa» est certainement un vaudeville un peu simpliste, trop conventionnel qui peut juste faire défouler des âmes en peine. La voix de Houda Ben Kamla, un peu fluette, a rendu la compréhension de certains passages difficile. Sur le plan de la forme, on peut apprécier la variété scénique; il faut dire que l'usage alternatif de l'audiovisuel, du théâtre d'ombre et des effets spéciaux dont les sonores, a sauvé le spectacle. L. G.