Alors que son film « Hors-la-loi» fait l'objet d'une grande polémique, le réalisateur Rachid Bouchareb appelle au calme. Se trouvant au cœur d'un procès d'intention qui a déchaîné les passions et réveillé les haines des nervis de la vieille garde de l'Algérie française, Rachid Bouchareb, qui s'est exprimé pour la première fois depuis le début de la polémique, a souhaité voir le débat autour de son œuvre se faire dans un «climat serein» tout en faisant part de son «souci d'apaisement». Alors que son film « Hors-la-loi» fait l'objet d'une grande polémique, le réalisateur Rachid Bouchareb appelle au calme. Se trouvant au cœur d'un procès d'intention qui a déchaîné les passions et réveillé les haines des nervis de la vieille garde de l'Algérie française, Rachid Bouchareb, qui s'est exprimé pour la première fois depuis le début de la polémique, a souhaité voir le débat autour de son œuvre se faire dans un «climat serein» tout en faisant part de son «souci d'apaisement». Déclenchée par le député UMP (droite au pouvoir), Lionel Luca, la polémique a pris de l'ampleur dès lors que le secrétaire d'Etat aux anciens combattants et le service historique du ministère de la Défense ont participé à exercer des pressions sur le film en pondant des rapports sur le film, qui contiendraient des contrevérités historiques, visant à le désavouer. Il fait l'objet de pressions politiques de toutes parts, même l'Elysée s'en est mêlé en demandant à voir le film avant sa projection. De son côté, l'extrême droite avait pris le sujet à bras-le- corps, en promettant une manifestation le jour la projection du film à Cannes. En contre attaque, un collectif d'intellectuels, dont des historiens reconnus et des cinéastes, avait dénoncé, d'une manière collégiale, le procès d'intention fait à Rachid Bouchareb, non sans condamner les pressions pour faire échouer le projet du cinéaste. La ligue française des droits de l'Homme avait dans le même sillage dénoncé une pré-censure sur les œuvres touchant à la guerre d'Algérie qui dérogerait à la vérité «officielle». Interprété par Djamel Debbouze, Roschdy Zem et Samy Bouadjila, le film suit, de la fin des années 1930 à l'indépendance algérienne en 1962, le destin de trois frères qui ont survécu aux massacres du 8 mai 1945 dans l'est algérien pour s'engager dans la révolution. A une semaine de la projection de son film qui a attiré les foudres des nostalgiques de l'Algérie française, Rachid Bouchareb écrit une déclaration envoyée au festival de Cannes, dont le film y a été sélectionné en compétition officielle sous la bannière algérienne et sera projeté le 21 mai prochain. «Depuis trois semaines, une polémique précède la présentation à Cannes de mon film Hors-la-loi, alors que ceux qui participent à cette polémique n'ont pas vu le film». «Hors-la-loi est un film de fiction», rappelle le cinéaste. «Il faut qu'il soit possible que le cinéma aborde tous les sujets», écrit le réalisateur qui se défend d'agir en historien. «Je le fais en cinéaste, avec ma sensibilité, sans obliger quiconque à la partager. Après les projections, il sera temps que le débat public se déroule», poursuit Rachid Bouchareb «souhaitant que ce désaccord s'exprime dans un cadre pacifique». «Attaché comme je le suis à la liberté d'expression, il me paraît normal que certains puissent être en désaccord avec mon film, mais je souhaite que ce désaccord s'exprime dans un cadre pacifique et dans la sérénité du débat d'idées. Pour le monde entier, la France est une terre de liberté et je suis particulièrement fier d'y montrer mon film, dans le plus prestigieux des festival, mais je souhaite que cette projection se fasse dans le respect mutuel et dans un climat serein», a-t-il conclu. Ces ultras qui veulent continuer la guerre d'Algérie… Réagissant à la polémique « Hors-la- loi », le député socialiste Arnaud Montebourg n'y est pas allé de main morte. Pour lui, la polémique sur ce film, et partant toutes les polémiques inutiles qui visent l'Algérie, traduisent parfois une volonté de réouverture de la guerre d'Algérie car les questions du passé n'ont pas été soldées et les passions jamais apaisées. «J'ai senti un apaisement du côté algérien, pas du côté français», a-t-il indiqué devant les caméras de Berbère TV. Revenant sur les pressions politiques exercées sur Rachid Bouchareb, Montebourg dira que «le ministère de la Défense est le moins bien placé pour prendre position sur ce sujet car c'est aux historiens de faire des recherches. Qu'une fiction fasse l'objet d'un rapport du ministère de la Défense, c'est préoccupant pour la liberté d'expression», a-t-il souligné. Avant de recommander à «ces députés ultras, qui veulent continuer la guerre d'Algérie, ceux là même qui veulent réinventer une guerre des symboles, une guerre mémorielle, politique et diplomatique en entraînant le gouvernement vers le pire, de laisser tranquille Rachid Bouchareb exprimer avec grand art cinématographique la voix des Algériens qui ont souffert de la colonisation», a-t-il conclu. Déclenchée par le député UMP (droite au pouvoir), Lionel Luca, la polémique a pris de l'ampleur dès lors que le secrétaire d'Etat aux anciens combattants et le service historique du ministère de la Défense ont participé à exercer des pressions sur le film en pondant des rapports sur le film, qui contiendraient des contrevérités historiques, visant à le désavouer. Il fait l'objet de pressions politiques de toutes parts, même l'Elysée s'en est mêlé en demandant à voir le film avant sa projection. De son côté, l'extrême droite avait pris le sujet à bras-le- corps, en promettant une manifestation le jour la projection du film à Cannes. En contre attaque, un collectif d'intellectuels, dont des historiens reconnus et des cinéastes, avait dénoncé, d'une manière collégiale, le procès d'intention fait à Rachid Bouchareb, non sans condamner les pressions pour faire échouer le projet du cinéaste. La ligue française des droits de l'Homme avait dans le même sillage dénoncé une pré-censure sur les œuvres touchant à la guerre d'Algérie qui dérogerait à la vérité «officielle». Interprété par Djamel Debbouze, Roschdy Zem et Samy Bouadjila, le film suit, de la fin des années 1930 à l'indépendance algérienne en 1962, le destin de trois frères qui ont survécu aux massacres du 8 mai 1945 dans l'est algérien pour s'engager dans la révolution. A une semaine de la projection de son film qui a attiré les foudres des nostalgiques de l'Algérie française, Rachid Bouchareb écrit une déclaration envoyée au festival de Cannes, dont le film y a été sélectionné en compétition officielle sous la bannière algérienne et sera projeté le 21 mai prochain. «Depuis trois semaines, une polémique précède la présentation à Cannes de mon film Hors-la-loi, alors que ceux qui participent à cette polémique n'ont pas vu le film». «Hors-la-loi est un film de fiction», rappelle le cinéaste. «Il faut qu'il soit possible que le cinéma aborde tous les sujets», écrit le réalisateur qui se défend d'agir en historien. «Je le fais en cinéaste, avec ma sensibilité, sans obliger quiconque à la partager. Après les projections, il sera temps que le débat public se déroule», poursuit Rachid Bouchareb «souhaitant que ce désaccord s'exprime dans un cadre pacifique». «Attaché comme je le suis à la liberté d'expression, il me paraît normal que certains puissent être en désaccord avec mon film, mais je souhaite que ce désaccord s'exprime dans un cadre pacifique et dans la sérénité du débat d'idées. Pour le monde entier, la France est une terre de liberté et je suis particulièrement fier d'y montrer mon film, dans le plus prestigieux des festival, mais je souhaite que cette projection se fasse dans le respect mutuel et dans un climat serein», a-t-il conclu. Ces ultras qui veulent continuer la guerre d'Algérie… Réagissant à la polémique « Hors-la- loi », le député socialiste Arnaud Montebourg n'y est pas allé de main morte. Pour lui, la polémique sur ce film, et partant toutes les polémiques inutiles qui visent l'Algérie, traduisent parfois une volonté de réouverture de la guerre d'Algérie car les questions du passé n'ont pas été soldées et les passions jamais apaisées. «J'ai senti un apaisement du côté algérien, pas du côté français», a-t-il indiqué devant les caméras de Berbère TV. Revenant sur les pressions politiques exercées sur Rachid Bouchareb, Montebourg dira que «le ministère de la Défense est le moins bien placé pour prendre position sur ce sujet car c'est aux historiens de faire des recherches. Qu'une fiction fasse l'objet d'un rapport du ministère de la Défense, c'est préoccupant pour la liberté d'expression», a-t-il souligné. Avant de recommander à «ces députés ultras, qui veulent continuer la guerre d'Algérie, ceux là même qui veulent réinventer une guerre des symboles, une guerre mémorielle, politique et diplomatique en entraînant le gouvernement vers le pire, de laisser tranquille Rachid Bouchareb exprimer avec grand art cinématographique la voix des Algériens qui ont souffert de la colonisation», a-t-il conclu.