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Histoire d'un dictionnaire
Le Robert
Publié dans Le Midi Libre le 05 - 10 - 2010

Petit-fils de Paul Robert, inventeur du dictionnaire Robert, Jérôme Robert a animé dimanche en fin d'après-midi au Centre culturel français d'Alger une conférence dans laquelle il s'est attelé à brosser le portrait de son grand-père dont le parcours a croisé l'Algérie du début du siècle passé puisqu'il était né à Orléansville (aujourd'hui Chlef).
Petit-fils de Paul Robert, inventeur du dictionnaire Robert, Jérôme Robert a animé dimanche en fin d'après-midi au Centre culturel français d'Alger une conférence dans laquelle il s'est attelé à brosser le portrait de son grand-père dont le parcours a croisé l'Algérie du début du siècle passé puisqu'il était né à Orléansville (aujourd'hui Chlef).
On a eu droit à l'une de ces conférences où il fallait veiller à ne pas sortir de certaines limites tant y planait l'ombre de la colonisation. Né le 19 octobre 1910, et décédé le 11 août 1980 à Mougins en France, Paul Robert, avait fait des études de droit, avant d'opter dès 1945 pour la lexicographie. S'étant entouré d'une équipe de professionnels, il avait entrepris de rédiger un dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Ce dictionnaire qui parut de 1953 à 1964 en six volumes et 1 supplément, reçut le Prix Saintour en 1950. Jérôme Robert, directeur des éditions de l'Analogie spécialisées dans les dictionnaires scientifiques a évoqué avec émotion le « pèlerinage » qu'il vient d'effectuer à Chlef qui lui a permis de visiter la maison de son grand-père dont il fête le centenaire de la naissance. Jérôme Robert s'est dit partager « avec mon grand père cette passion des mots et de la langue ». Il refuse de mettre l'œuvre de Paul Robert dans un rapport de concurrence avec cet autre grand nom de l'édition des dictionnaires qu'a été et qu'est toujours : le Larousse. Jérôme Robert a défendu l'idée d'une originalité et d'une singularité « d'une histoire, celle d'une œuvre, d'un homme qui a réussi à produire une œuvre qui est devenue finalement une référence dans le domaine de la francophonie ». « C'est vrai a-t-il reconnu, c'était de la folie que d'envisager de créer un dictionnaire au moment où le Larousse était la seule référence en la matière ». Et d'ajouter « au nom de la passion des mots, de la langue et de la culture, au-delà des frontières, au-delà des péripéties de l'histoire, c'est ce qui nous réunit tous, je fais un petit peu mienne, en tous les cas, je trouve intéressante la réflexion comme celle de Kateb Yacine qui disait que la langue française fait partie du butin de la décolonisation ». C'est en 1951 dira l'orateur que Paul Robert réussira à créer à Alger la société du Nouveau Littré de Robert. La partie administrative de la société a-t-il expliqué s'est installée à Casablanca, au Maroc. Arrivés à Orléansville en 1849, les Robert sont originaires de Gap ( Hautes-Alpes), dans le Dauphiné, une région pauvre, dont le sol inculte a incité les autorités de l'époque à indemniser les habitants. La région connut une vague d'émigration vers la Californie et au Mexique. Mais un certain Martial Robert n'a finalement pas suivi ce mouvement d'ensemble, ayant rencontré un ami de sa région qui revenait de Sidi Ferruch en Algérie, il se laissa convaincre qu'il valait mieux émigrer en Afrique du Nord. Ce Martial avait une seule pièce en or en poche, et avait dû faire le trajet entre Sidi Ferruch et Orléansville à pied. Il réussit à lancer une plantation d'agrumes qui sera bientôt relayée par la création d'une banque, ce qui allait assurer le succès de cette famille. Les Robert furent impliqués dans l'histoire municipale de l'Orléansville coloniale, puisqu'un des fils de Martial, Paul mourut en 1910 dans un duel qui l'avait opposé à son rival politique, un certain Houbé, journaliste, et directeur du « Cri d'Alger ». L'homme qui mourut en fait était le père du créateur du dictionnaire, auquel son oncle Joseph devait redonner le prénom de son frère. Elevé dans une famille qui cultivait les oranges, Paul Robert, s'intéressa aux agrumes auxquelles il va consacrer du reste une thèse : « Les agrumes dans le monde " d'où devait naître son « besoin d'un dictionnaire qui par analogie permettrait de regrouper les mots selon les notions et les idées ».
On a eu droit à l'une de ces conférences où il fallait veiller à ne pas sortir de certaines limites tant y planait l'ombre de la colonisation. Né le 19 octobre 1910, et décédé le 11 août 1980 à Mougins en France, Paul Robert, avait fait des études de droit, avant d'opter dès 1945 pour la lexicographie. S'étant entouré d'une équipe de professionnels, il avait entrepris de rédiger un dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Ce dictionnaire qui parut de 1953 à 1964 en six volumes et 1 supplément, reçut le Prix Saintour en 1950. Jérôme Robert, directeur des éditions de l'Analogie spécialisées dans les dictionnaires scientifiques a évoqué avec émotion le « pèlerinage » qu'il vient d'effectuer à Chlef qui lui a permis de visiter la maison de son grand-père dont il fête le centenaire de la naissance. Jérôme Robert s'est dit partager « avec mon grand père cette passion des mots et de la langue ». Il refuse de mettre l'œuvre de Paul Robert dans un rapport de concurrence avec cet autre grand nom de l'édition des dictionnaires qu'a été et qu'est toujours : le Larousse. Jérôme Robert a défendu l'idée d'une originalité et d'une singularité « d'une histoire, celle d'une œuvre, d'un homme qui a réussi à produire une œuvre qui est devenue finalement une référence dans le domaine de la francophonie ». « C'est vrai a-t-il reconnu, c'était de la folie que d'envisager de créer un dictionnaire au moment où le Larousse était la seule référence en la matière ». Et d'ajouter « au nom de la passion des mots, de la langue et de la culture, au-delà des frontières, au-delà des péripéties de l'histoire, c'est ce qui nous réunit tous, je fais un petit peu mienne, en tous les cas, je trouve intéressante la réflexion comme celle de Kateb Yacine qui disait que la langue française fait partie du butin de la décolonisation ». C'est en 1951 dira l'orateur que Paul Robert réussira à créer à Alger la société du Nouveau Littré de Robert. La partie administrative de la société a-t-il expliqué s'est installée à Casablanca, au Maroc. Arrivés à Orléansville en 1849, les Robert sont originaires de Gap ( Hautes-Alpes), dans le Dauphiné, une région pauvre, dont le sol inculte a incité les autorités de l'époque à indemniser les habitants. La région connut une vague d'émigration vers la Californie et au Mexique. Mais un certain Martial Robert n'a finalement pas suivi ce mouvement d'ensemble, ayant rencontré un ami de sa région qui revenait de Sidi Ferruch en Algérie, il se laissa convaincre qu'il valait mieux émigrer en Afrique du Nord. Ce Martial avait une seule pièce en or en poche, et avait dû faire le trajet entre Sidi Ferruch et Orléansville à pied. Il réussit à lancer une plantation d'agrumes qui sera bientôt relayée par la création d'une banque, ce qui allait assurer le succès de cette famille. Les Robert furent impliqués dans l'histoire municipale de l'Orléansville coloniale, puisqu'un des fils de Martial, Paul mourut en 1910 dans un duel qui l'avait opposé à son rival politique, un certain Houbé, journaliste, et directeur du « Cri d'Alger ». L'homme qui mourut en fait était le père du créateur du dictionnaire, auquel son oncle Joseph devait redonner le prénom de son frère. Elevé dans une famille qui cultivait les oranges, Paul Robert, s'intéressa aux agrumes auxquelles il va consacrer du reste une thèse : « Les agrumes dans le monde " d'où devait naître son « besoin d'un dictionnaire qui par analogie permettrait de regrouper les mots selon les notions et les idées ».


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