La levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis 19 ans, ainsi que d'autres mesures décidées récemment par le Conseil des ministres, ne sont-elles pas influencées par les pressions de la rue et ce qui se passe actuellement dans plusieurs pays arabes ? C'est à cette question parmi d'autres qu'a répondu le ministre des Affaires étrangères algérien, Mourad Medelci, invité exceptionnel du débat «Bibliothèque Medicis» de la Chaîne parlementaire française, diffusé le week-end dernier. «Très honnêtement, je ne répondrais jamais non», a-t-il répondu. Le chef de la diplomatie algérienne a toutefois indiqué qu'«il est évident que nous devons voir dans les signaux à l'intérieur du pays et dans les signaux qui sont dans le voisinage de notre pays des éléments qui doivent nous conduire à être, pas seulement plus vigilants, mais plus performants pour nous-mêmes». Il a, en outre, souligné que «je crois que de ce point de vue là, l'Algérie a pris sa part de bénéfice de cette opération qui est née en Tunisie, et qui se développe en Egypte». Pour le ministre, un système ne peut être viable s'il n'intègre pas le changement en son sein. «Ce changement est inévitable intra-muros, il est encore plus inévitable qu'on observe ce qui se passe à l'extérieur», a-t-il conclu. Invité à dire si l'Algérie est aussi sur le «qui-vive», suite aux soulèvements dans certains pays arabes, M. Medelci a, tout en affirmant qu'il ne voyait pas comment Alger pourrait ne pas avoir un regard «plus qu'attentif» sur ce qui se passe dans la région, tenu à rappeler qu'«en 1988 en Algérie, il y a eu un mouvement qui ressemble beaucoup aux mouvements que nous avons observés en Tunisie et en Egypte. Et le fait que nous ayons démarré ce mouvement il y a un peu plus de 20 ans indique bien la spécificité du cas algérien». Il a, dans ce contexte, rappelé que l'Algérie vient de sortir d'une guerre civile qui a duré pas moins de dix ans et qui a «laissé des traces extrêmement importantes dans la mémoire des Algériens et dans leur physique». Interrogé sur l'interdiction des marches dans la capitale en dépit de la levée de l'état d'urgence, M. Medelci a indiqué que «pour l'Algérien qui a perdu des centaines et des milliers de frères et de sœurs, dans la guerre civile, une seule goutte de sang perdue c'est une catastrophe», ajoutant «et donc ce droit de l'Homme que nous appelons de nos vœux, et que nous voulons consolider, nous devons l'appliquer nous plus que les autres parce que malheureusement on est très sensibilisé sur les questions de sécurité, nous devons l'appliquer d'abord pour servir la sécurité de nos citoyens». D'autre part, le ministre a estimé que «l'échec» des mobilisations actuelles, à travers les appels aux marches de protestation, s'expliquerait par la sérénité du peuple algérien, meurtri par une guerre civile d'une décennie. «Je crois que ceux qui ont essayé d'attirer l'attention sur des progrès que l'Algérie doit faire ont apporté leur contribution quand bien même ils sont minoritaires (à) mais l'échec, si échec il y a, s'expliquerait par la sérénité du peuple algérien», a-t-il dit à ce propos. A. B. La levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis 19 ans, ainsi que d'autres mesures décidées récemment par le Conseil des ministres, ne sont-elles pas influencées par les pressions de la rue et ce qui se passe actuellement dans plusieurs pays arabes ? C'est à cette question parmi d'autres qu'a répondu le ministre des Affaires étrangères algérien, Mourad Medelci, invité exceptionnel du débat «Bibliothèque Medicis» de la Chaîne parlementaire française, diffusé le week-end dernier. «Très honnêtement, je ne répondrais jamais non», a-t-il répondu. Le chef de la diplomatie algérienne a toutefois indiqué qu'«il est évident que nous devons voir dans les signaux à l'intérieur du pays et dans les signaux qui sont dans le voisinage de notre pays des éléments qui doivent nous conduire à être, pas seulement plus vigilants, mais plus performants pour nous-mêmes». Il a, en outre, souligné que «je crois que de ce point de vue là, l'Algérie a pris sa part de bénéfice de cette opération qui est née en Tunisie, et qui se développe en Egypte». Pour le ministre, un système ne peut être viable s'il n'intègre pas le changement en son sein. «Ce changement est inévitable intra-muros, il est encore plus inévitable qu'on observe ce qui se passe à l'extérieur», a-t-il conclu. Invité à dire si l'Algérie est aussi sur le «qui-vive», suite aux soulèvements dans certains pays arabes, M. Medelci a, tout en affirmant qu'il ne voyait pas comment Alger pourrait ne pas avoir un regard «plus qu'attentif» sur ce qui se passe dans la région, tenu à rappeler qu'«en 1988 en Algérie, il y a eu un mouvement qui ressemble beaucoup aux mouvements que nous avons observés en Tunisie et en Egypte. Et le fait que nous ayons démarré ce mouvement il y a un peu plus de 20 ans indique bien la spécificité du cas algérien». Il a, dans ce contexte, rappelé que l'Algérie vient de sortir d'une guerre civile qui a duré pas moins de dix ans et qui a «laissé des traces extrêmement importantes dans la mémoire des Algériens et dans leur physique». Interrogé sur l'interdiction des marches dans la capitale en dépit de la levée de l'état d'urgence, M. Medelci a indiqué que «pour l'Algérien qui a perdu des centaines et des milliers de frères et de sœurs, dans la guerre civile, une seule goutte de sang perdue c'est une catastrophe», ajoutant «et donc ce droit de l'Homme que nous appelons de nos vœux, et que nous voulons consolider, nous devons l'appliquer nous plus que les autres parce que malheureusement on est très sensibilisé sur les questions de sécurité, nous devons l'appliquer d'abord pour servir la sécurité de nos citoyens». D'autre part, le ministre a estimé que «l'échec» des mobilisations actuelles, à travers les appels aux marches de protestation, s'expliquerait par la sérénité du peuple algérien, meurtri par une guerre civile d'une décennie. «Je crois que ceux qui ont essayé d'attirer l'attention sur des progrès que l'Algérie doit faire ont apporté leur contribution quand bien même ils sont minoritaires (à) mais l'échec, si échec il y a, s'expliquerait par la sérénité du peuple algérien», a-t-il dit à ce propos. A. B.