Le front social est en effervescence. Dans de nombreux secteurs, en effet, les travailleurs rugissent leur ras-le-bol. En attestent les grèves qui ont secoué plusieurs secteurs avant de trouver leur épilogue. D'autres mouvements de protestation sont annoncés çà et là. Le front social est en effervescence. Dans de nombreux secteurs, en effet, les travailleurs rugissent leur ras-le-bol. En attestent les grèves qui ont secoué plusieurs secteurs avant de trouver leur épilogue. D'autres mouvements de protestation sont annoncés çà et là. Et si dans certains secteurs la crise est de mise, c'est avant tout leurs premiers responsables qui en pâtissent. Des ministres sont en effet dans la tourmente. Pris dans le tourbillon des mouvements de débrayage ou des menaces d'y recourir, de nombreux ministres sont dans une mauvaise posture. C'est ainsi le cas des ministres de la Santé, de la Justice, de l'Education nationale respectivement Djamel Ould Abbes, Tayeb Belaiz et Boubakeur Benbouzid qui ont fait déjà face ou s'apprêtent à le faire à des mouvements de protestation qui leur ont donné, on s'en doute, du fil à retordre. De ces trois ministres, celui de la Santé, de la Population et de la Reforme hospitalière, Djamel Ould Abbes, est incontestablement celui qui a le plus subi les foudres des protestataires. Car, de par son ampleur, la fronde qui a secoué ce secteur est de loin la plus importante. En effet, en plus des paramédicaux, Djamel Ould Abbes s'est aliéné toutes les composantes du corps médical. Les paramédicaux, dont la grève illimitée a duré un peu plus de 15 jours avant que leurs revendications ne soient satisfaites, ont réussi à paralyser partiellement ou totalement les établissements hospitaliers. Curieusement et alors que l'on croyait que ce secteur est, à la faveur du dénouement de la crise des paramédicaux, sorti de l'ornière, ne voilà-t-il pas que le corps médical vient de rajouter son grain de sel en montant au créneau et surtout en réussissant une véritable demonstration de force lors d'un rassemblement qui a mobilisé des milliers de blouses banches. Les protestataires ont dénoncé leur marginalisation par Djamel Ould Abbes qui s'affaire à élaborer une loi sur la santé publique. Le cri d'alarme des blouses blanches, qui ont crée une intersyndicale à l'occasion, a été entendu par plus haut que le ministre de la Santé puisqu'une délégation des syndicats a été reçue avant-hier, au niveau de la présidence de la République. Autant dire que c'est un camouflet pour Djamel Ould Abbes. Ce dernier n'est pas le seul a être dans l'œil du cyclone et l'on peut dire que son collègue du ministère de l'Enseignement supérieur l'est aussi, peut-être même davantage. Rachid Harraoubia a, en effet, réussi la prouesse de pousser le président de la République à se déjuger. Abdelaziz Bouteflika a abrogé un décret moins de trois mois après l'avoir signé. Il s'agit du décret présidentiel N° 10-315 du 13 décembre 2010. Un décret qui a mis le feu aux poudres dans de nombreux campus et écoles supérieures. Les étudiants, qui ont déclenché des grèves et tenu des rassemblements devant le siége du ministère de l'Enseignement supérieur ont dénoncé ce décret qui a lésé ceux qui détiennent un diplôme d'ingénieur d'Etat. Les étudiants ont même demandé la tête de Rachid Harraoubia emboîtant ainsi le pas au corps médical qui a demandé la destitution de Djamel Ould Abbes. Si ces deux secteurs connaissent périodiquement des mouvements de grève, il en est autrement de celui de la justice ou une grève initiée par les greffiers a surpris et inquiété le ministre de la Justice, Tayeb Belaiz, qui dirige un ministère de souveraineté et qui n'a pas en effet l'habitude de gérer des situations conflictuelles. Et c'est sans doute pourquoi il a instruit les procureurs généraux afin de tout faire pour étouffer au plus vite ce débrayage. Mais il a fini par abdiquer devant la détermination des grévistes qui, après avoir paralysés les tribunaux, ont réussi a obtenir gain de cause puisque leurs salaires ont été revus à la hausse. Le vétéran des ministres, celui de l'Education nationale, est certes relativement mieux loti que son collègue de la Santé puisqu'un syndicat seulement a déjà fait part de son intention de déclencher un mouvement de grève, mais il n'en reste pas moins que cela pourrait avoir un effet d'entraînement et inciter les autres syndicats à en faire de même. En annonçant une grève pour la journée de demain, le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), qui présente en la circonstance une série de revendications, dont celle relative au régime indemnitaire et qui n'est pas des moindres, met la pression sur le ministre de l'Education nationale en lui donnant même des sueurs froides. Boubakeur Benbouzid, dont le secteur à connu une relative accalmie durant l'année 2010-2011 comparativement aux années précédentes, craint le réveil des vieux démons et, par voie de conséquence, un dernier trimestre agité qui pourrait compromettre la bonne tenue des examens de fin d'année. Il faut dire, et le Cnapest le lui a rappelé, que le ministre de l'Education n'a rien fait pour trouver des solutions aux dossiers des œuvres sociales et celui de la médecine du travail les deux autres points qui ont suscité le courroux de ce syndicat du palier secondaire. Et ce n'est qu'hier seulement qu'il a procédé à l'installation d'une commission intersyndicale chargée de concevoir et mettre en œuvre une nouvelle organisation de la gestion des œuvres sociales. C'est une grande réussite pour les syndicats autonomes, qui siégent au sein de cette commission, alors que l'UGTA vient de perdre le monopole de la gestion des œuvres sociales qu'elle exerçait depuis 1994. Benbouzid a-t-il pour autant réussi à refroidir l'agitation qui ponte à l'horizon ? Rien n'est moins sûr et de nombreux observateurs prédisent une fin d'année scolaire mouvementée pour le ministre de l'Education si d'ici là il est encore en poste. Car, en effet, il et de plus en plus prêté au président de la République l'intention d'opérer un vaste remaniement gouvernemental que d'aucuns croient imminent. Et beaucoup de ministres de l'actuel gouvernement en feront certainement les frais. A. S. Et si dans certains secteurs la crise est de mise, c'est avant tout leurs premiers responsables qui en pâtissent. Des ministres sont en effet dans la tourmente. Pris dans le tourbillon des mouvements de débrayage ou des menaces d'y recourir, de nombreux ministres sont dans une mauvaise posture. C'est ainsi le cas des ministres de la Santé, de la Justice, de l'Education nationale respectivement Djamel Ould Abbes, Tayeb Belaiz et Boubakeur Benbouzid qui ont fait déjà face ou s'apprêtent à le faire à des mouvements de protestation qui leur ont donné, on s'en doute, du fil à retordre. De ces trois ministres, celui de la Santé, de la Population et de la Reforme hospitalière, Djamel Ould Abbes, est incontestablement celui qui a le plus subi les foudres des protestataires. Car, de par son ampleur, la fronde qui a secoué ce secteur est de loin la plus importante. En effet, en plus des paramédicaux, Djamel Ould Abbes s'est aliéné toutes les composantes du corps médical. Les paramédicaux, dont la grève illimitée a duré un peu plus de 15 jours avant que leurs revendications ne soient satisfaites, ont réussi à paralyser partiellement ou totalement les établissements hospitaliers. Curieusement et alors que l'on croyait que ce secteur est, à la faveur du dénouement de la crise des paramédicaux, sorti de l'ornière, ne voilà-t-il pas que le corps médical vient de rajouter son grain de sel en montant au créneau et surtout en réussissant une véritable demonstration de force lors d'un rassemblement qui a mobilisé des milliers de blouses banches. Les protestataires ont dénoncé leur marginalisation par Djamel Ould Abbes qui s'affaire à élaborer une loi sur la santé publique. Le cri d'alarme des blouses blanches, qui ont crée une intersyndicale à l'occasion, a été entendu par plus haut que le ministre de la Santé puisqu'une délégation des syndicats a été reçue avant-hier, au niveau de la présidence de la République. Autant dire que c'est un camouflet pour Djamel Ould Abbes. Ce dernier n'est pas le seul a être dans l'œil du cyclone et l'on peut dire que son collègue du ministère de l'Enseignement supérieur l'est aussi, peut-être même davantage. Rachid Harraoubia a, en effet, réussi la prouesse de pousser le président de la République à se déjuger. Abdelaziz Bouteflika a abrogé un décret moins de trois mois après l'avoir signé. Il s'agit du décret présidentiel N° 10-315 du 13 décembre 2010. Un décret qui a mis le feu aux poudres dans de nombreux campus et écoles supérieures. Les étudiants, qui ont déclenché des grèves et tenu des rassemblements devant le siége du ministère de l'Enseignement supérieur ont dénoncé ce décret qui a lésé ceux qui détiennent un diplôme d'ingénieur d'Etat. Les étudiants ont même demandé la tête de Rachid Harraoubia emboîtant ainsi le pas au corps médical qui a demandé la destitution de Djamel Ould Abbes. Si ces deux secteurs connaissent périodiquement des mouvements de grève, il en est autrement de celui de la justice ou une grève initiée par les greffiers a surpris et inquiété le ministre de la Justice, Tayeb Belaiz, qui dirige un ministère de souveraineté et qui n'a pas en effet l'habitude de gérer des situations conflictuelles. Et c'est sans doute pourquoi il a instruit les procureurs généraux afin de tout faire pour étouffer au plus vite ce débrayage. Mais il a fini par abdiquer devant la détermination des grévistes qui, après avoir paralysés les tribunaux, ont réussi a obtenir gain de cause puisque leurs salaires ont été revus à la hausse. Le vétéran des ministres, celui de l'Education nationale, est certes relativement mieux loti que son collègue de la Santé puisqu'un syndicat seulement a déjà fait part de son intention de déclencher un mouvement de grève, mais il n'en reste pas moins que cela pourrait avoir un effet d'entraînement et inciter les autres syndicats à en faire de même. En annonçant une grève pour la journée de demain, le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), qui présente en la circonstance une série de revendications, dont celle relative au régime indemnitaire et qui n'est pas des moindres, met la pression sur le ministre de l'Education nationale en lui donnant même des sueurs froides. Boubakeur Benbouzid, dont le secteur à connu une relative accalmie durant l'année 2010-2011 comparativement aux années précédentes, craint le réveil des vieux démons et, par voie de conséquence, un dernier trimestre agité qui pourrait compromettre la bonne tenue des examens de fin d'année. Il faut dire, et le Cnapest le lui a rappelé, que le ministre de l'Education n'a rien fait pour trouver des solutions aux dossiers des œuvres sociales et celui de la médecine du travail les deux autres points qui ont suscité le courroux de ce syndicat du palier secondaire. Et ce n'est qu'hier seulement qu'il a procédé à l'installation d'une commission intersyndicale chargée de concevoir et mettre en œuvre une nouvelle organisation de la gestion des œuvres sociales. C'est une grande réussite pour les syndicats autonomes, qui siégent au sein de cette commission, alors que l'UGTA vient de perdre le monopole de la gestion des œuvres sociales qu'elle exerçait depuis 1994. Benbouzid a-t-il pour autant réussi à refroidir l'agitation qui ponte à l'horizon ? Rien n'est moins sûr et de nombreux observateurs prédisent une fin d'année scolaire mouvementée pour le ministre de l'Education si d'ici là il est encore en poste. Car, en effet, il et de plus en plus prêté au président de la République l'intention d'opérer un vaste remaniement gouvernemental que d'aucuns croient imminent. Et beaucoup de ministres de l'actuel gouvernement en feront certainement les frais. A. S.