Le gouvernement de Bachar Al Assad reste inflexible, ni la presion international, ni le plan dévoilé par l'opposition ne semble l'inquiéter. Le gouvernement de Bachar Al Assad reste inflexible, ni la presion international, ni le plan dévoilé par l'opposition ne semble l'inquiéter. L'opposition présente un plan de transition Des représentants de l'opposition syrienne ont été reçus lundi à Londres par le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, qui a promis que la communauté internationale va continuer de faire pression sur Bachar al Assad afin de mettre fin à la répression. Cet engagement du chef de la diplomatie britannique intervient alors que le Conseil national syrien, réunissant les organisations opposées au régime d'Assad, a présenté un plan couvrant une période de transition de 18 mois en cas de départ de l'homme fort de Damas. "Le comportement de ce régime est ignoble et inacceptable, et nous ferons évidemment tout ce que nous pourrons pour soutenir la démocratie en Syrie", a commenté le secrétaire au Foreign Office. Pour l'instant, l'opposition syrienne est principalement handicapée par des divisions qui retardent une reconnaissance officielle de la part des puissances occidentales. "Nous ne sommes pas sur le point de la reconnaître formellement (...) notamment parce qu'il existe différents groupes", a précisé le chef de la diplomatie britannique. "Il n'y a pas un conseil national unique comme en Libye (...) et la communauté internationale n'en est pas encore arrivée à ce stade", a-t-il ajouté. William Hague s'est entretenu avec les dirigeants de la Ligue arabe après l'expiration samedi de l'ultimatum pour un retrait des forces gouvernementales syriennes des centres urbains du pays. De son côté, Bachar al Assad a affirmé dans une interview publiée ce week-end qu'il ne se soumettrait pas à la pression internationale alors que la répression menée depuis huit mois a fait plus de 3.500 morts, selon une estimation des Nations unies. Damas a en outre exigé des aménagements au plan de paix présenté par la Ligue arabe qui prévoyait notamment une mission de surveillance forte de 500 membres. La Ligue a rejeté les exigences présentées par les dirigeants syriens. Comme l'a rappelé William Hague, la communauté internationale a déjà "fait beaucoup" avec une suspension de toutes les exportations de pétrole syrien vers l'Union européenne. La tâche des Occidentaux est compliquée par les réticences que montrent Moscou et Pékin qui ont opposé leur véto à un projet de résolution discuté par le Conseil de sécurité de l'Onu le mois dernier. "Nous sommes face à une situation dans laquelle la Ligue arabe appelle à la fin des violences et au début des négociations tandis que des demandes totalement contraires proviennent des capitales occidentales et des capitales de certains pays de la région", a fait valoir Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères. Selon lui, ces pays "recommandent directement à l'opposition de ne pas entamer le dialogue avec le régime d'Assad. Cela ressemble à une provocation politique à l'échelle internationale". Plan de gouvernement intermédiaire Cette absence de consensus se retrouve au sein même du Conseil national syrien constitué à Istanbul en septembre alors que la répression s'accentuait en Syrie. Les 260 membres du conseil sont parvenus à s'entendre sur la création d'un gouvernement de transition qui organiserait des élections sous contrôle international pour désigner une "assemblée constituante" dans un délai d'un an. Cette assemblée proposerait une nouvelle Constitution par référendum et des élections parlementaires auraient lieu dans un délai de six mois. Le conseil propose également de protéger l'armée "qui appartient au peuple qui a été victime d'un régime violent". En revanche, aucune mention n'est faite de l'Armée libre syrienne, composée de déserteurs et qui a créé la semaine passée son propre conseil indépendant. Le principal reproche adressé au conseil national est d'être dominé par des représentants islamistes et par des dirigeants en exil qui ont peu de liens avec les leaders qui se sont imposés sur le terrain. Un communiqué publié par une instance baptisée Initiative nationale pour unifier l'opposition syrienne reconnaît que pour l'instant aucune organisation de l'opposition ne dispose "de la confiance des Syriens et de la communauté internationale pour agir en tant que véritable organe de transition". . L'avertissement d'Erdogan à Bachar Al-Assad Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a averti, lundi dernier, le président syrien Bachar Al-Assad que ses jours étaient comptés et qu'il ne pourrait indéfiniment se maintenir au pouvoir par la force. "Le jour viendra où tu partiras aussi", a lancé le premier ministre turc devant la presse lors d'un forum international à Istanbul à l'adresse du chefde l'Etat syrien, soulignant qu'on ne pouvait se maintenir au pouvoir "avec des chars et des canons". M. Erdogan a tenu ces propos peu après l'attaque, sur une route syrienne,de deux autocars transportant des pèlerins turcs revenant de La Mecqueen Arabie saoudite par un groupe armé. Deux passagers ont été blessés par ces tirs de soldats, rapporte l'agence Reuters. Le bus, qui se serait égaré et aurait pris une mauvaise route près de la villede Homs, aurait été arrêté par des soldats, qui ont tiré des coupsde feu contre le véhicule, selon la chaîne d'information CNN-Türk. La Turquie a coupé les ponts avec Damas, son ancien allié, pour protester contre la répression opérée par le régime et qui a fait depuis mars plus de 3 500 morts, selon l'Onu. Des missions diplomatiques turques en Syrie ont été la cible récemment d'attaques de la part de manifestants favorables au gouvernement, provoquant la colère d'Ankara, qui a déconseillé aux ressortissants turcs tout voyage non essentiel en Syrie. William Hague, chef de la diplomatie britannique, a exhorté, lundi, la communauté internationale à faire le nécessaire pour faire plier le président Bachar Al-Assad William Hague doit rencontrer dans la journée les représentants de divers groupes d'opposition, intensifiant ainsi les contacts avec eux. Les raisons du soutien de Téhéran à Damas Ce qui est jeu en Syrie va bien au-delà du sort d'une dictature locale, même s'il s'agit de l'une des plus criminelles de la région. Ce qui est en jeu, et qui est en train de vaciller, c'est l'une des alliances stratégiques clés du Proche-Orient. Les Syriens qui défient le régime de Bachar Al-Assad depuis le mois de mars ébranlent l'axe que forment les régimes de Damas et de Téhéran avec leur allié libanais, le Hezbollah. Cette alliance est au coeur de la stratégie de la République islamique d'Iran pour assurer sa prépondérance sur la région. Si elle s'effondre avec la chute du clan Assad, le profil du Proche-Orienten sera changé, et plutôt pour le mieux, tant ce trio constitue une manière de front du refus. Il est notamment opposé à toute évolution du dossier israélo-palestinien - même si on ne peut lui imputer l'impasse des négociations entre les deux parties. La Ligue arabe devait décider si, après avoir suspendu laSyrie de ses rangs, elle choisissait maintenant de prendre des sanctions économiques contre elle. elle a maintes fois exhorté Damas à arrêter la répression et à ouvrir un dialogue avec l'opposition.En vain. Le président Assad a fait preuve d'un autisme complet, qui explique son isolement croissant. Mais la Ligue agit aussi dans un cadre plus large,celui d'une sourde bataille régionale, une sorte de guerre froide qui oppose l'Iran à l'Arabie saoudite, cette dernière opéranten tant que chef de file dans le monde arabe.Celui-ci, et tout particulièrement les pays du Golfe, redoute les velléités de domination de la République islamique. Il considère que l'accord stratégique noué au début des années 80 entre l'Iran et Syrie est l'une des armes de Téhéran pour asseoir son influence sur la région. On peut y voir une logique religieuse. Soutenue financièrement par Téhéran, la famille Assad s'appuie sur son clan, les alaouites, une dissidence de l'islam chiite, lequel est majoritaire en Iran, tout comme il domine dans les rangs du Hezbollah libanais. Le Liban et l'Irak - où la majorité chiite est au pouvoir - sont deux des rares pays de la Ligue arabe à avoir voté contre la suspension de la Syrie. Ainsi,ce qui serait ébranlé, si le régime syrien tombait, serait un "arc de cercle chiite" face à un monde arabe majoritairement sunnite et qui a reçu dans cette bataille un appui déterminant,celui de la Turquie, elle aussi sunnite. Ankara agit moins en l'espèce par solidarité religieuse que pour des raisons qui tiennent à sa volonté d'influence régionale. Au pouvoir depuis dix ans à Ankara, le parti islamo-conservateur AKP poursuit une diplomatie conquérante. Aux côtés de l'Iran, deux grandes puissances soutiennent toujours le régime syrien, la Russie et la Chine. Ces deux pays ne peuvent plus indéfiniment prendre le risque de jouer les béquilles d'une dictature sanguinaire, chaque jour un peu plus isolée dans le monde arabe. L'opposition présente un plan de transition Des représentants de l'opposition syrienne ont été reçus lundi à Londres par le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, qui a promis que la communauté internationale va continuer de faire pression sur Bachar al Assad afin de mettre fin à la répression. Cet engagement du chef de la diplomatie britannique intervient alors que le Conseil national syrien, réunissant les organisations opposées au régime d'Assad, a présenté un plan couvrant une période de transition de 18 mois en cas de départ de l'homme fort de Damas. "Le comportement de ce régime est ignoble et inacceptable, et nous ferons évidemment tout ce que nous pourrons pour soutenir la démocratie en Syrie", a commenté le secrétaire au Foreign Office. Pour l'instant, l'opposition syrienne est principalement handicapée par des divisions qui retardent une reconnaissance officielle de la part des puissances occidentales. "Nous ne sommes pas sur le point de la reconnaître formellement (...) notamment parce qu'il existe différents groupes", a précisé le chef de la diplomatie britannique. "Il n'y a pas un conseil national unique comme en Libye (...) et la communauté internationale n'en est pas encore arrivée à ce stade", a-t-il ajouté. William Hague s'est entretenu avec les dirigeants de la Ligue arabe après l'expiration samedi de l'ultimatum pour un retrait des forces gouvernementales syriennes des centres urbains du pays. De son côté, Bachar al Assad a affirmé dans une interview publiée ce week-end qu'il ne se soumettrait pas à la pression internationale alors que la répression menée depuis huit mois a fait plus de 3.500 morts, selon une estimation des Nations unies. Damas a en outre exigé des aménagements au plan de paix présenté par la Ligue arabe qui prévoyait notamment une mission de surveillance forte de 500 membres. La Ligue a rejeté les exigences présentées par les dirigeants syriens. Comme l'a rappelé William Hague, la communauté internationale a déjà "fait beaucoup" avec une suspension de toutes les exportations de pétrole syrien vers l'Union européenne. La tâche des Occidentaux est compliquée par les réticences que montrent Moscou et Pékin qui ont opposé leur véto à un projet de résolution discuté par le Conseil de sécurité de l'Onu le mois dernier. "Nous sommes face à une situation dans laquelle la Ligue arabe appelle à la fin des violences et au début des négociations tandis que des demandes totalement contraires proviennent des capitales occidentales et des capitales de certains pays de la région", a fait valoir Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères. Selon lui, ces pays "recommandent directement à l'opposition de ne pas entamer le dialogue avec le régime d'Assad. Cela ressemble à une provocation politique à l'échelle internationale". Plan de gouvernement intermédiaire Cette absence de consensus se retrouve au sein même du Conseil national syrien constitué à Istanbul en septembre alors que la répression s'accentuait en Syrie. Les 260 membres du conseil sont parvenus à s'entendre sur la création d'un gouvernement de transition qui organiserait des élections sous contrôle international pour désigner une "assemblée constituante" dans un délai d'un an. Cette assemblée proposerait une nouvelle Constitution par référendum et des élections parlementaires auraient lieu dans un délai de six mois. Le conseil propose également de protéger l'armée "qui appartient au peuple qui a été victime d'un régime violent". En revanche, aucune mention n'est faite de l'Armée libre syrienne, composée de déserteurs et qui a créé la semaine passée son propre conseil indépendant. Le principal reproche adressé au conseil national est d'être dominé par des représentants islamistes et par des dirigeants en exil qui ont peu de liens avec les leaders qui se sont imposés sur le terrain. Un communiqué publié par une instance baptisée Initiative nationale pour unifier l'opposition syrienne reconnaît que pour l'instant aucune organisation de l'opposition ne dispose "de la confiance des Syriens et de la communauté internationale pour agir en tant que véritable organe de transition". . L'avertissement d'Erdogan à Bachar Al-Assad Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a averti, lundi dernier, le président syrien Bachar Al-Assad que ses jours étaient comptés et qu'il ne pourrait indéfiniment se maintenir au pouvoir par la force. "Le jour viendra où tu partiras aussi", a lancé le premier ministre turc devant la presse lors d'un forum international à Istanbul à l'adresse du chefde l'Etat syrien, soulignant qu'on ne pouvait se maintenir au pouvoir "avec des chars et des canons". M. Erdogan a tenu ces propos peu après l'attaque, sur une route syrienne,de deux autocars transportant des pèlerins turcs revenant de La Mecqueen Arabie saoudite par un groupe armé. Deux passagers ont été blessés par ces tirs de soldats, rapporte l'agence Reuters. Le bus, qui se serait égaré et aurait pris une mauvaise route près de la villede Homs, aurait été arrêté par des soldats, qui ont tiré des coupsde feu contre le véhicule, selon la chaîne d'information CNN-Türk. La Turquie a coupé les ponts avec Damas, son ancien allié, pour protester contre la répression opérée par le régime et qui a fait depuis mars plus de 3 500 morts, selon l'Onu. Des missions diplomatiques turques en Syrie ont été la cible récemment d'attaques de la part de manifestants favorables au gouvernement, provoquant la colère d'Ankara, qui a déconseillé aux ressortissants turcs tout voyage non essentiel en Syrie. William Hague, chef de la diplomatie britannique, a exhorté, lundi, la communauté internationale à faire le nécessaire pour faire plier le président Bachar Al-Assad William Hague doit rencontrer dans la journée les représentants de divers groupes d'opposition, intensifiant ainsi les contacts avec eux. Les raisons du soutien de Téhéran à Damas Ce qui est jeu en Syrie va bien au-delà du sort d'une dictature locale, même s'il s'agit de l'une des plus criminelles de la région. Ce qui est en jeu, et qui est en train de vaciller, c'est l'une des alliances stratégiques clés du Proche-Orient. Les Syriens qui défient le régime de Bachar Al-Assad depuis le mois de mars ébranlent l'axe que forment les régimes de Damas et de Téhéran avec leur allié libanais, le Hezbollah. Cette alliance est au coeur de la stratégie de la République islamique d'Iran pour assurer sa prépondérance sur la région. Si elle s'effondre avec la chute du clan Assad, le profil du Proche-Orienten sera changé, et plutôt pour le mieux, tant ce trio constitue une manière de front du refus. Il est notamment opposé à toute évolution du dossier israélo-palestinien - même si on ne peut lui imputer l'impasse des négociations entre les deux parties. La Ligue arabe devait décider si, après avoir suspendu laSyrie de ses rangs, elle choisissait maintenant de prendre des sanctions économiques contre elle. elle a maintes fois exhorté Damas à arrêter la répression et à ouvrir un dialogue avec l'opposition.En vain. Le président Assad a fait preuve d'un autisme complet, qui explique son isolement croissant. Mais la Ligue agit aussi dans un cadre plus large,celui d'une sourde bataille régionale, une sorte de guerre froide qui oppose l'Iran à l'Arabie saoudite, cette dernière opéranten tant que chef de file dans le monde arabe.Celui-ci, et tout particulièrement les pays du Golfe, redoute les velléités de domination de la République islamique. Il considère que l'accord stratégique noué au début des années 80 entre l'Iran et Syrie est l'une des armes de Téhéran pour asseoir son influence sur la région. On peut y voir une logique religieuse. Soutenue financièrement par Téhéran, la famille Assad s'appuie sur son clan, les alaouites, une dissidence de l'islam chiite, lequel est majoritaire en Iran, tout comme il domine dans les rangs du Hezbollah libanais. Le Liban et l'Irak - où la majorité chiite est au pouvoir - sont deux des rares pays de la Ligue arabe à avoir voté contre la suspension de la Syrie. Ainsi,ce qui serait ébranlé, si le régime syrien tombait, serait un "arc de cercle chiite" face à un monde arabe majoritairement sunnite et qui a reçu dans cette bataille un appui déterminant,celui de la Turquie, elle aussi sunnite. Ankara agit moins en l'espèce par solidarité religieuse que pour des raisons qui tiennent à sa volonté d'influence régionale. Au pouvoir depuis dix ans à Ankara, le parti islamo-conservateur AKP poursuit une diplomatie conquérante. Aux côtés de l'Iran, deux grandes puissances soutiennent toujours le régime syrien, la Russie et la Chine. Ces deux pays ne peuvent plus indéfiniment prendre le risque de jouer les béquilles d'une dictature sanguinaire, chaque jour un peu plus isolée dans le monde arabe.