Dix mille personnes manifestaient, samedi, à Saint-Pétersbourg contre les fraudes ayant émaillé les dernières élections législatives en Russie, ont rapporté les agences de presse. Dix mille personnes manifestaient, samedi, à Saint-Pétersbourg contre les fraudes ayant émaillé les dernières élections législatives en Russie, ont rapporté les agences de presse. Citée par les agences, la police de cette ville russe a évalué à 10.000 le nombre de manifestants rassemblés samedi pour contester la victoire du parti du Premier ministre, Vladimir Poutine, aux dernières législatives en Russie. "Il y a 10.000 personnes", a affirmé un officier de la police sur la place Pionnierskaïa dans le centre de l'ex-capitale impériale, où l'opposition avait appelé à un rassemblement pour cette journée de protestation sans précédent en Russie depuis l'arrivée au pouvoir en 2000 de Vladimir Poutine. Dans la matinée, l'agence de presse russe Itar-Tass a rapporté qu'entre 25.000 et 50.000 personnes "ont participé samedi à Moscou à un rassemblement sans précédant dans le pays pour protester contre les résultats des élections législatives", remportées par le parti au pouvoir "Russie unie", qui a engrangé 238 sièges dans le nouveau Parlement (Douma), qui en compte 450, selon la Commission électorale centrale (CEC). Les manifestants agitaient des banderoles sur lesquels ils ont écrit "Rendons au pays les élections !", "Exigeons un nouveau décompte des voix !". Pour parer à d'éventuels dérapages, une quinzaine de camions des forces de l'ordre étaient présents devant la place alors que des centaines d'autres étaient déployés dans différents endroits du centre de la capitale Moscou. Un air de printemps arabe... par -10°C Il s'agit de la plus importante manifestation de protestation en Russie depuis vingt ans : des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées ce samedi à Moscou, et dans des dizaines d'autres villes du pays, pour protester contre la fraude dans les élections législatives du week-end dernier, et contre la violente répression qui a suivi le scrutin contesté. Quelque 50.000 policiers et forces anti-émeutes ont été mobilisés dans la capitale russe contre ce rassemblement autorisé pour un maximum de 30.000 manifestants. Pour le correspondant de la BBC, Moscou avait ces derniers jours "l'allure d'un Etat policier plutôt que d'une démocratie"... Le déroulement de ces événements donne à la Russie un air de "révolution arabe", avec une mobilisation via les réseaux sociaux, le rôle des blogueurs, et une information citoyenne parallèle dans un climat de propagande officielle et d'intimidation qui sont la marque de fabrique du "système Poutine". La mobilisation sur le Web a permis la centralisation des informations sur des cas de fraudes électorales, dans le scrutin de dimanche dernier remporté, avec un score plus réduit (un peu moins de 50%, 15 points de moins qu'en 2007), par Russie unie, le parti au pouvoir, prélude au retour de Vladimir Poutine à la présidence l'an prochain. Russie unie contrôle néanmoins 238 sièges sur 450 à la Douma, le Parlement russe. Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont confirmé, eux aussi, les fraudes : "La qualité du processus électoral s'est considérablement détériorée pendant le décompte des voix, lequel s'est caractérisé par de fréquentes violations de procédure et d'apparentes manipulations, dont plusieurs bourrages d'urnes rapportés". La protestation prend, elle aussi, ses racines sur le Web. Avec la personnalité emblématique d'Aleksei Navalny, blogueur condamné en début de semaine à quinze jours d'emprisonnement pour outrage à policier. A 35 ans, Aleksei Navalny n'était guère connu en dehors du petit cercle de la blogosphère "dissidente" russe. Aujourd'hui, il est devenu le symbole de la résistance à Vladimir Poutine et à Dmitri Medvedev, l'actuel Président, surtout après que ce dernier a proféré des insanités sur son compte Twitter. Poutine succède à... Poutine Cette poussée de fièvre vient perturber le scénario bien huilé de la mainmise sur le pouvoir par Vladimir Poutine, qui règne en maître sur la Russie depuis déjà douze ans. Celui-ci avait confié les clésdu pouvoir à Dmitri Medvedev lorsqu'il n'a pas pu se représenter pour des raisons constitutionnelles, devenant alors son Premier ministre. Ce "purgatoire" touche à sa fin avec l'élection présidentielle prévue l'an prochain, et la désignation en septembre de Poutine comme candidat officiel par Medvedev, en qui certains opposants avaient pu mettre quelque espoir de changement, mais qui s'est finalement révélé comme le "faux nez" de Poutine. Avec une opposition durement réprimée, une presse largement aux ordres, la blogosphère est restée le seul espace de contestation, malgré les pressions. Aujourd'hui, c'est dans la rue que l'autoritarisme trouve une opposition. Un scénario imprévu, même si Poutine tente de le faire passer pour une tentative de destabilisation manipulée par les Américains. La foule sans précédent de ce samedi montre que ce discours trouve ses limites. Citée par les agences, la police de cette ville russe a évalué à 10.000 le nombre de manifestants rassemblés samedi pour contester la victoire du parti du Premier ministre, Vladimir Poutine, aux dernières législatives en Russie. "Il y a 10.000 personnes", a affirmé un officier de la police sur la place Pionnierskaïa dans le centre de l'ex-capitale impériale, où l'opposition avait appelé à un rassemblement pour cette journée de protestation sans précédent en Russie depuis l'arrivée au pouvoir en 2000 de Vladimir Poutine. Dans la matinée, l'agence de presse russe Itar-Tass a rapporté qu'entre 25.000 et 50.000 personnes "ont participé samedi à Moscou à un rassemblement sans précédant dans le pays pour protester contre les résultats des élections législatives", remportées par le parti au pouvoir "Russie unie", qui a engrangé 238 sièges dans le nouveau Parlement (Douma), qui en compte 450, selon la Commission électorale centrale (CEC). Les manifestants agitaient des banderoles sur lesquels ils ont écrit "Rendons au pays les élections !", "Exigeons un nouveau décompte des voix !". Pour parer à d'éventuels dérapages, une quinzaine de camions des forces de l'ordre étaient présents devant la place alors que des centaines d'autres étaient déployés dans différents endroits du centre de la capitale Moscou. Un air de printemps arabe... par -10°C Il s'agit de la plus importante manifestation de protestation en Russie depuis vingt ans : des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées ce samedi à Moscou, et dans des dizaines d'autres villes du pays, pour protester contre la fraude dans les élections législatives du week-end dernier, et contre la violente répression qui a suivi le scrutin contesté. Quelque 50.000 policiers et forces anti-émeutes ont été mobilisés dans la capitale russe contre ce rassemblement autorisé pour un maximum de 30.000 manifestants. Pour le correspondant de la BBC, Moscou avait ces derniers jours "l'allure d'un Etat policier plutôt que d'une démocratie"... Le déroulement de ces événements donne à la Russie un air de "révolution arabe", avec une mobilisation via les réseaux sociaux, le rôle des blogueurs, et une information citoyenne parallèle dans un climat de propagande officielle et d'intimidation qui sont la marque de fabrique du "système Poutine". La mobilisation sur le Web a permis la centralisation des informations sur des cas de fraudes électorales, dans le scrutin de dimanche dernier remporté, avec un score plus réduit (un peu moins de 50%, 15 points de moins qu'en 2007), par Russie unie, le parti au pouvoir, prélude au retour de Vladimir Poutine à la présidence l'an prochain. Russie unie contrôle néanmoins 238 sièges sur 450 à la Douma, le Parlement russe. Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont confirmé, eux aussi, les fraudes : "La qualité du processus électoral s'est considérablement détériorée pendant le décompte des voix, lequel s'est caractérisé par de fréquentes violations de procédure et d'apparentes manipulations, dont plusieurs bourrages d'urnes rapportés". La protestation prend, elle aussi, ses racines sur le Web. Avec la personnalité emblématique d'Aleksei Navalny, blogueur condamné en début de semaine à quinze jours d'emprisonnement pour outrage à policier. A 35 ans, Aleksei Navalny n'était guère connu en dehors du petit cercle de la blogosphère "dissidente" russe. Aujourd'hui, il est devenu le symbole de la résistance à Vladimir Poutine et à Dmitri Medvedev, l'actuel Président, surtout après que ce dernier a proféré des insanités sur son compte Twitter. Poutine succède à... Poutine Cette poussée de fièvre vient perturber le scénario bien huilé de la mainmise sur le pouvoir par Vladimir Poutine, qui règne en maître sur la Russie depuis déjà douze ans. Celui-ci avait confié les clésdu pouvoir à Dmitri Medvedev lorsqu'il n'a pas pu se représenter pour des raisons constitutionnelles, devenant alors son Premier ministre. Ce "purgatoire" touche à sa fin avec l'élection présidentielle prévue l'an prochain, et la désignation en septembre de Poutine comme candidat officiel par Medvedev, en qui certains opposants avaient pu mettre quelque espoir de changement, mais qui s'est finalement révélé comme le "faux nez" de Poutine. Avec une opposition durement réprimée, une presse largement aux ordres, la blogosphère est restée le seul espace de contestation, malgré les pressions. Aujourd'hui, c'est dans la rue que l'autoritarisme trouve une opposition. Un scénario imprévu, même si Poutine tente de le faire passer pour une tentative de destabilisation manipulée par les Américains. La foule sans précédent de ce samedi montre que ce discours trouve ses limites.