L'Assemblée nationale libyenne a rejeté, jeudi 4 octobre au soir, la composition du gouvernement telle qu'elle a été proposée par le premier ministre élu, Moustapha Abou Chagour. "Nous avons voté pour rejeter le gouvernement proposé par Abou Chagour et nous lui avons donné un délai jusqu'à dimanche pour proposer une nouvelle liste" des futurs ministres, a précisé Abdelali Al-Dersi, élu de la ville d'Al-Bayda. La composition du gouvernement libyen proposée par le premier ministre élu, Moustapha Abou Chagour, a été critiquée dans la journée par plusieurs élus de l'Assemblée nationale, dont le siège a été envahi par une centaine de protestataires. A la demande des autorités libyennes, qui ont fait état d'incidents au Parlement, le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, a décidé de reporter la visite qu'il devait effectuer samedi en Libye. La liste de 29 ministres, dont une seule femme, comprend plusieurs membres du gouvernement de transition sortant d'Abdelrahim Al-Kib et ne compte aucun représentant de la principale coalition libérale. Pourtant, Abou Chagour, un technocrate de 61 ans, a été élu premier ministre le 12 septembre avec seulement deux voix d'avance sur le chef de l'alliance des libéraux, Mahmoud Jibril. "Personne n'est satisfait du gouvernement proposé", estime l'analyste Miftah Bouzeid. "Plusieurs des candidats ne sont pas connus et n'ont pas fait leurs preuves dans le gouvernement précédent. Je ne vois pas un tel gouvernement durer", a averti M. Bouzeid, rédacteur en chef du journal Barniq, basé à Benghazi. Au cours du débat retransmis en direct à la télévision, plusieurs élus ont notamment critiqué la présence de personnalités qui avaient servi dans les instances mises en place par la rébellion durant le conflit en 2011, ou dans le gouvernement sortant de M. Kib. "Abou Chagour n'a pas formé le gouvernement qu'il avait promis. Ce n'est ni un cabinet d'union nationale ni un gouvernement représentatif de toutes les régions", a dit l'un des élus sans se présenter. "Nous n'avons pas reçu leurs C.-V", s'est plaint un autre, soulignant que cela montrait un manque de respect envers l'Assemblée. Le Parti de la justice et de la construction (PJC) issu des Frères musulmans, deuxième force politique à l'Assemblée, s'est lui aussi dit déçu par le gouvernement proposé. "Ce n'est pas le gouvernement de consensus national auquel nous aspirions pour faire sortir le pays de sa crise actuelle. Ce n'est pas non plus un gouvernement où les technocrates dominent", a souligné ce parti, qui avait soutenu Abou Chagour. D'autres élus ont appelé à ce que la sécurité des débats soit assurée, soulignant qu'il était impossible de former un gouvernement sous la pression ou les menaces, par allusion aux manifestants qui ont fait irruption au siège de l'Assemblée pour protester contre la composition du gouvernement. "Cela est un précédent dangereux", a dit l'un d'eux. "Ils viennent d'entrer au Congrès sans que personne les arrête", a dit un autre. L'un des élus a blâmé M. Abou Chagour, en arguant que c'était l'incapacité du premier ministre à mettre en place une véritable coalition gouvernementale qui avait provoqué cette réaction de colère dans la rue. Les manifestants libyens, qui n'étaient pas armés, sont entrés dans les locaux du CGN, et, selon des témoins, ont fait part de leur mécontentement à l'Assemblée, première autorité élue après quatre décennies de dictature sous le régime de Mouammar Kadhafi. Ils protestaient contre l'absence, dans le nouveau gouvernement, d'un représentant de Zawiya, la région de l'Ouest libyen dont ils sont originaires. L'Assemblée nationale libyenne a rejeté, jeudi 4 octobre au soir, la composition du gouvernement telle qu'elle a été proposée par le premier ministre élu, Moustapha Abou Chagour. "Nous avons voté pour rejeter le gouvernement proposé par Abou Chagour et nous lui avons donné un délai jusqu'à dimanche pour proposer une nouvelle liste" des futurs ministres, a précisé Abdelali Al-Dersi, élu de la ville d'Al-Bayda. La composition du gouvernement libyen proposée par le premier ministre élu, Moustapha Abou Chagour, a été critiquée dans la journée par plusieurs élus de l'Assemblée nationale, dont le siège a été envahi par une centaine de protestataires. A la demande des autorités libyennes, qui ont fait état d'incidents au Parlement, le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, a décidé de reporter la visite qu'il devait effectuer samedi en Libye. La liste de 29 ministres, dont une seule femme, comprend plusieurs membres du gouvernement de transition sortant d'Abdelrahim Al-Kib et ne compte aucun représentant de la principale coalition libérale. Pourtant, Abou Chagour, un technocrate de 61 ans, a été élu premier ministre le 12 septembre avec seulement deux voix d'avance sur le chef de l'alliance des libéraux, Mahmoud Jibril. "Personne n'est satisfait du gouvernement proposé", estime l'analyste Miftah Bouzeid. "Plusieurs des candidats ne sont pas connus et n'ont pas fait leurs preuves dans le gouvernement précédent. Je ne vois pas un tel gouvernement durer", a averti M. Bouzeid, rédacteur en chef du journal Barniq, basé à Benghazi. Au cours du débat retransmis en direct à la télévision, plusieurs élus ont notamment critiqué la présence de personnalités qui avaient servi dans les instances mises en place par la rébellion durant le conflit en 2011, ou dans le gouvernement sortant de M. Kib. "Abou Chagour n'a pas formé le gouvernement qu'il avait promis. Ce n'est ni un cabinet d'union nationale ni un gouvernement représentatif de toutes les régions", a dit l'un des élus sans se présenter. "Nous n'avons pas reçu leurs C.-V", s'est plaint un autre, soulignant que cela montrait un manque de respect envers l'Assemblée. Le Parti de la justice et de la construction (PJC) issu des Frères musulmans, deuxième force politique à l'Assemblée, s'est lui aussi dit déçu par le gouvernement proposé. "Ce n'est pas le gouvernement de consensus national auquel nous aspirions pour faire sortir le pays de sa crise actuelle. Ce n'est pas non plus un gouvernement où les technocrates dominent", a souligné ce parti, qui avait soutenu Abou Chagour. D'autres élus ont appelé à ce que la sécurité des débats soit assurée, soulignant qu'il était impossible de former un gouvernement sous la pression ou les menaces, par allusion aux manifestants qui ont fait irruption au siège de l'Assemblée pour protester contre la composition du gouvernement. "Cela est un précédent dangereux", a dit l'un d'eux. "Ils viennent d'entrer au Congrès sans que personne les arrête", a dit un autre. L'un des élus a blâmé M. Abou Chagour, en arguant que c'était l'incapacité du premier ministre à mettre en place une véritable coalition gouvernementale qui avait provoqué cette réaction de colère dans la rue. Les manifestants libyens, qui n'étaient pas armés, sont entrés dans les locaux du CGN, et, selon des témoins, ont fait part de leur mécontentement à l'Assemblée, première autorité élue après quatre décennies de dictature sous le régime de Mouammar Kadhafi. Ils protestaient contre l'absence, dans le nouveau gouvernement, d'un représentant de Zawiya, la région de l'Ouest libyen dont ils sont originaires.