La plus haute autorité judiciaire d'Egypte a dénoncé samedi 24 novembre les nouvelles prérogatives du président islamiste Mohamed Morsi qui mettent ses décisions à l'abri de recours devant la justice, alors que les juges d'Alexandrie ont proclamé une grève ouverte. Au Caire, les manifestations se poursuivent place Tahrir. La plus haute autorité judiciaire d'Egypte a dénoncé samedi 24 novembre les nouvelles prérogatives du président islamiste Mohamed Morsi qui mettent ses décisions à l'abri de recours devant la justice, alors que les juges d'Alexandrie ont proclamé une grève ouverte. Au Caire, les manifestations se poursuivent place Tahrir. La "Déclaration constitutionnelle", annoncée jeudi par la présidence, "est une attaque sans précédent contre l'indépendance du pouvoir judiciaire et ses jugements", a déclaré le Conseil suprême de la justice à l'issue d'une réunion d'urgence. Pour sa part, le Club des juges d'Alexandrie, la deuxième ville du pays, a annoncé une grève ouverte pour dénoncer cette déclaration par laquelle Mohamed Morsi a renforcé considérablement ses pouvoirs. Le Club des juges d'Alexandrie annonce "la suspension du travail dans tous les tribunaux et les bureaux du procureur dans les provinces d'Alexandrie et Beheira (...) jusqu'à la fin de la crise causée par cette déclaration", a annoncé Mohammed Ezzat al-Agwa, président du Club des juges d'Alexandrie Un sit-in place Tahrir Les forces de sécurité ont tiré samedi au Caire des gaz lacrymogènes pour disperser des opposants au président Mohamed Morsi. Une trentaine de tentes étaient installées sur la place Tahrir, des opposants ayant décidé d'observer depuis la veille un sit-in pour protester contre les nouvelles prérogatives de Mohamed Morsi. De petits groupes de manifestants continuaient d'occuper la place en fin de matinée, après avoir fui un peu plus tôt les gaz lacrymogènes en se réfugiant dans des rues adjacentes. Le trafic était quasiment interrompu sur ce grand carrefour habituellement encombré du centre-ville. "L'Egypte entre dans une nouvelle révolution car notre intention n'était pas de remplacer un dictateur par un autre", a déclaré un manifestant, Mohammed al-Gamal, en allusion à la révolte populaire qui avait renversé Hosni Moubarak en février 2011. La veille, des milliers de personnes s'étaient rassemblées sur cette place à l'appel de personnalités ou de mouvements laïques et libéraux en criant "Morsi dictateur", alors que des manifestants avaient incendié des locaux du parti politique issu des Frères musulmans dans d'autres villes du pays. Une manifestation rivale, aux cris de "Morsi on t'aime", s'était tenue devant le palais présidentiel dans la capitale, en soutien au président qui s'est dit déterminé à assumer ses pouvoirs renforcés annoncés jeudi dans une "Déclaration constitutionnelle". Le Courant populaire, dirigé par le nationaliste de gauche Hamdeen Sabbahi, troisième de la présidentielle de juin, a appelé à une manifestation de masse mardi pour obtenir que Mohamed Morsi revienne sur ses décisions. D'autres ténors de l'opposition, comme l'ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa et l'ancien chef de l'agence nucléaire de l'Onu Mohamed El-Baradeï, ont également dénoncé les mesures prises par le président égyptien, qualifié de "nouveau pharaon". La "Déclaration constitutionnelle", annoncée jeudi par la présidence, "est une attaque sans précédent contre l'indépendance du pouvoir judiciaire et ses jugements", a déclaré le Conseil suprême de la justice à l'issue d'une réunion d'urgence. Pour sa part, le Club des juges d'Alexandrie, la deuxième ville du pays, a annoncé une grève ouverte pour dénoncer cette déclaration par laquelle Mohamed Morsi a renforcé considérablement ses pouvoirs. Le Club des juges d'Alexandrie annonce "la suspension du travail dans tous les tribunaux et les bureaux du procureur dans les provinces d'Alexandrie et Beheira (...) jusqu'à la fin de la crise causée par cette déclaration", a annoncé Mohammed Ezzat al-Agwa, président du Club des juges d'Alexandrie Un sit-in place Tahrir Les forces de sécurité ont tiré samedi au Caire des gaz lacrymogènes pour disperser des opposants au président Mohamed Morsi. Une trentaine de tentes étaient installées sur la place Tahrir, des opposants ayant décidé d'observer depuis la veille un sit-in pour protester contre les nouvelles prérogatives de Mohamed Morsi. De petits groupes de manifestants continuaient d'occuper la place en fin de matinée, après avoir fui un peu plus tôt les gaz lacrymogènes en se réfugiant dans des rues adjacentes. Le trafic était quasiment interrompu sur ce grand carrefour habituellement encombré du centre-ville. "L'Egypte entre dans une nouvelle révolution car notre intention n'était pas de remplacer un dictateur par un autre", a déclaré un manifestant, Mohammed al-Gamal, en allusion à la révolte populaire qui avait renversé Hosni Moubarak en février 2011. La veille, des milliers de personnes s'étaient rassemblées sur cette place à l'appel de personnalités ou de mouvements laïques et libéraux en criant "Morsi dictateur", alors que des manifestants avaient incendié des locaux du parti politique issu des Frères musulmans dans d'autres villes du pays. Une manifestation rivale, aux cris de "Morsi on t'aime", s'était tenue devant le palais présidentiel dans la capitale, en soutien au président qui s'est dit déterminé à assumer ses pouvoirs renforcés annoncés jeudi dans une "Déclaration constitutionnelle". Le Courant populaire, dirigé par le nationaliste de gauche Hamdeen Sabbahi, troisième de la présidentielle de juin, a appelé à une manifestation de masse mardi pour obtenir que Mohamed Morsi revienne sur ses décisions. D'autres ténors de l'opposition, comme l'ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa et l'ancien chef de l'agence nucléaire de l'Onu Mohamed El-Baradeï, ont également dénoncé les mesures prises par le président égyptien, qualifié de "nouveau pharaon".