Après l'interview accordée par l'ambassadeur de Belgique à Alger, Midi Libre et Beur TV ont reçu Roger Hotermans, représentant de la Fédération de Wallonie à Alger. Après l'interview accordée par l'ambassadeur de Belgique à Alger, Midi Libre et Beur TV ont reçu Roger Hotermans, représentant de la Fédération de Wallonie à Alger. Demeuré sans gouvernement central durant plusieurs années en raison d'une crise politique, la Belgique a réussi à résister aux risques et aux aléas tout le long de la vacance du pouvoir. Cela est dû essentiellement à l'excellente organisation des communes et à la solidité de l'esprit politique belge qui su surmonter toute difficulté du vide politique où ce pays n'avait même pas de Premier ministre grâce à l'exercice du pouvoir local. Ainsi, la nature et la forme de la Constitution fédérale de la Belgique et la capacité des représentants politiques des régions à diriger les affaires publiques ont permis au pays d'être épargné par un marasme politique majeur, et de s'extraire ainsi des affres de la crise économique et financière mondiale. Le type d'organisation politique et administratif belge, basé notamment sur le grand poids des pouvoirs des communes et de régions ont permis à ce pays de conserver une méthode d'exercice de la démocratie directe, à savoir les initiatives populaire et les référendums. Pour le gouvernement belge, le fait régional est de première importance, car il consacre la vraie démocratie durable et la pérennité dans le fonctionnement du pouvoir régional dans un Etat belge confédéral équilibrant le processus de prise de décision politique et économique. Midi Libre : Bruxelles est-elle considérée comme une région en Belgique ? Roger Hotermans : Il y a trois régions et trois communautés en Belgique. Justement, Bruxelles est considérée comme une région, mais une région bilingue, car il y a 90 % de francophones et 10 % de Flamands. Il y a la région wallonne, la région flamande et enfin, la région germanophone qui est une communauté culturelle et linguistique. Il y a aussi trois communautés puisque nous avons trois langues officielles, c'est-à-dire les néerlandophones, les francophones et les germanophones. Voilà, un petit pays, mais de grandes personnalités ? Ce n'est pas la guerre, çà va s'arranger. Le roi de Belgique qui vient de prendre la succession de l'ancien roi Albert. Nous avons donc un nouveau roi, Philippe. Pourquoi dit-on le roi des Belges et non pas le roi belge ? On dit roi des Belges, car les citoyens passent en priorité par rapport au pays luimême, et il y a une petite singularité, à savoir l'article 1 de notre Constitution stipulant que la Belgique est un Etat fédéral composé de communautés et de régions et le roi n'apparaît qu'à l'article 6. Donc, pour nous le fait régional est de première importance. La Belgique a connu plusieurs invasions dans différentes régions, a plupart ont eu lieu à l'époque des Romains ? Oui, par la France de César, c'est la première partie. De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus forts... Mais, nos combats sont plus réfléchis. Puis, il y a eu différents empires, comme au Moyen-âge, qui étaient très morcelés, les Duchés, les Comtés, qui faisaient la guerre et les traités. Cependant, la première grande période d'occupation étrangère a été la période espagnole avec Bruxelles comme capitale des Pays-Bas et d'Espagne. Puis, il y a eu la période autrichienne, mais qui a été brève. C'est seulement Napoléon en ce sens que les Napoléoniens nous ont subdivisé en départements à l'image de la France, ensuite lorsque Napoléon s'est fait battre à Waterloo, puis a été expulsé vers Sainte Hélène... Nous avons été libérés en 1830 où nous sommes devenus indépendants. Autre singularité, la Constitution belge de l'époque était considérée comme étant la "convoitise'' à partir du moment où le roi néerlandais voulait le territoire belge. Et cela a été maintenu dans notre Constitution jusqu'en 1921 parce que nous avons gardé un très mauvais souvenir de la période néerlandaise. Nous sommes devenus indépendants en 1830 et les lois de régionalisation qui ont trouvé leurs origines déjà en 1832. Il y a eu des lois linguistiques. Et à partir de 1968, notamment l'expulsion des francophones de Louvain où on a construit la Belgique et il y a eu de multiples réformes constitutionnelles pour aboutir aujourd'hui à un Etat fédéral puisque les régions et les communautés ont leurs représentants à l'étranger. Mon rôle en Algérie consiste à représenter la partie francophone de la Belgique. La Belgique est à la base de l'Europe, car il y a eu avant le Benelux ? Comprendre la Belgique pour devenir l'Europe. Peut-être, nous sommes un modèle de ce qui va arriver un jour à l'Europe. C'est à dire donner plus de consistance et de pouvoir aux pays plutôt que de construire une pyramide où tout se décide en haut. Le reproche qu'on fait à Bruxelles, c'est souvent des normes imposés d'en haut. Eventuellement, il faut permettre aux entités d'en bas de s'exprimer mieux. Peut-on dire que la Belgique a vécu sans gouvernement ? Chaque région et chaque communauté possède son propre gouvernement et l'essentiel des compétences, c'est là qu'elles sont exercées. Les cinq gouvernements régionaux fonctionnaient parfaitement et étaient donc opérationnels. Il faut donc, juste, un gouvernement fédéral. Mais nous avons, comme beaucoup d'autres pays, une norme selon laquelle, quand il n'y a pas de de gouvernement, le gouvernement précédent expédie les affaires courantes. Chez nous, nous avons élargi la notion, car le gouvernement fédéral exécute les affaires courantes et a même participé aux opérations de guerre en Libye. Ce sont des compétences d'un gouvernement en plein exercice. C'est la raison pour laquelle, on s'amuse à dire que la Belgique sans gouvernement se porte bien. Quelle est la capitale de Wallonie? La capitale de la région wallonne est Namur qui est à peu près le centre. Pour ce qui est des francophones de Belgique, la capitale est Bruxelles. Namur est une capitale où se déroule le festival du cinéma avec la participation de réalisateurs algériens ? Absolument. Nous avons plusieurs festivals de cinéma et nous sommes très cotés pour le cinéma alors que nous avons trois grandes écoles de cinéma. La ville de Dinan, située au centre de la Wallonie, a été l'inventeur du saxophone. La Belgique fête l'anniversaire de l'immigration turque et marocaine? Avant cela il y avait l'immigration polonaise, alors qu'auparavant, on comptait celle de l'Italie, notamment dans le charbonnage. Il y a deux mineurs algériens morts dans la catastrophe de mine de charbon en Belgique. La communauté Algebel a commémoré la disparition de ces deux mineurs... Qu'en est-il de la distinction du chercheur algérien, Halim Abderrahim, dans le domaine nucléaire en Belgique ? Nous nous en réjouissons, car nous sommes des partisans de la diversité scientifique et culturelle et nous n'avons jamais fait de distinction en Wallonie concernant l'origine des gens. Il va de soi pour nous qu'un ressortissant algérien puisse accéder à de plus hautes fonctions en Belgique. C'est une décision tout à fait normale que nous n'avons pas envie de la commenter. Comment ces régions ont-elles été réunies ? Nous avons constitué les Pays-Bas du Sud, c'est-à-dire la Belgique avec, bien sûr, le parrainage des grandes puissances de l'époque. C'est par la Belgique que passe la frontière linguistique de nos régions. Nous n'avons pas mis de barrières, mais nous avons figé la frontière linguistique parce que le fait régional a été reconnu en Belgique. Nous sommes donc dans le même bateau que les Flamands... En réalité, c'est un cadeau de reconnaissance pour la Belgique pour son rôle joué durant la Première guerre mondiale. Donc, ce sont deux cantons qui ont été arrachés à l'Allemagne et rattachés à la Belgique. Ils ont été de nouveau annexés lors de la Seconde Guerre mondiale et aujourd'hui, ce sont les biens des Belges. Demeuré sans gouvernement central durant plusieurs années en raison d'une crise politique, la Belgique a réussi à résister aux risques et aux aléas tout le long de la vacance du pouvoir. Cela est dû essentiellement à l'excellente organisation des communes et à la solidité de l'esprit politique belge qui su surmonter toute difficulté du vide politique où ce pays n'avait même pas de Premier ministre grâce à l'exercice du pouvoir local. Ainsi, la nature et la forme de la Constitution fédérale de la Belgique et la capacité des représentants politiques des régions à diriger les affaires publiques ont permis au pays d'être épargné par un marasme politique majeur, et de s'extraire ainsi des affres de la crise économique et financière mondiale. Le type d'organisation politique et administratif belge, basé notamment sur le grand poids des pouvoirs des communes et de régions ont permis à ce pays de conserver une méthode d'exercice de la démocratie directe, à savoir les initiatives populaire et les référendums. Pour le gouvernement belge, le fait régional est de première importance, car il consacre la vraie démocratie durable et la pérennité dans le fonctionnement du pouvoir régional dans un Etat belge confédéral équilibrant le processus de prise de décision politique et économique. Midi Libre : Bruxelles est-elle considérée comme une région en Belgique ? Roger Hotermans : Il y a trois régions et trois communautés en Belgique. Justement, Bruxelles est considérée comme une région, mais une région bilingue, car il y a 90 % de francophones et 10 % de Flamands. Il y a la région wallonne, la région flamande et enfin, la région germanophone qui est une communauté culturelle et linguistique. Il y a aussi trois communautés puisque nous avons trois langues officielles, c'est-à-dire les néerlandophones, les francophones et les germanophones. Voilà, un petit pays, mais de grandes personnalités ? Ce n'est pas la guerre, çà va s'arranger. Le roi de Belgique qui vient de prendre la succession de l'ancien roi Albert. Nous avons donc un nouveau roi, Philippe. Pourquoi dit-on le roi des Belges et non pas le roi belge ? On dit roi des Belges, car les citoyens passent en priorité par rapport au pays luimême, et il y a une petite singularité, à savoir l'article 1 de notre Constitution stipulant que la Belgique est un Etat fédéral composé de communautés et de régions et le roi n'apparaît qu'à l'article 6. Donc, pour nous le fait régional est de première importance. La Belgique a connu plusieurs invasions dans différentes régions, a plupart ont eu lieu à l'époque des Romains ? Oui, par la France de César, c'est la première partie. De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus forts... Mais, nos combats sont plus réfléchis. Puis, il y a eu différents empires, comme au Moyen-âge, qui étaient très morcelés, les Duchés, les Comtés, qui faisaient la guerre et les traités. Cependant, la première grande période d'occupation étrangère a été la période espagnole avec Bruxelles comme capitale des Pays-Bas et d'Espagne. Puis, il y a eu la période autrichienne, mais qui a été brève. C'est seulement Napoléon en ce sens que les Napoléoniens nous ont subdivisé en départements à l'image de la France, ensuite lorsque Napoléon s'est fait battre à Waterloo, puis a été expulsé vers Sainte Hélène... Nous avons été libérés en 1830 où nous sommes devenus indépendants. Autre singularité, la Constitution belge de l'époque était considérée comme étant la "convoitise'' à partir du moment où le roi néerlandais voulait le territoire belge. Et cela a été maintenu dans notre Constitution jusqu'en 1921 parce que nous avons gardé un très mauvais souvenir de la période néerlandaise. Nous sommes devenus indépendants en 1830 et les lois de régionalisation qui ont trouvé leurs origines déjà en 1832. Il y a eu des lois linguistiques. Et à partir de 1968, notamment l'expulsion des francophones de Louvain où on a construit la Belgique et il y a eu de multiples réformes constitutionnelles pour aboutir aujourd'hui à un Etat fédéral puisque les régions et les communautés ont leurs représentants à l'étranger. Mon rôle en Algérie consiste à représenter la partie francophone de la Belgique. La Belgique est à la base de l'Europe, car il y a eu avant le Benelux ? Comprendre la Belgique pour devenir l'Europe. Peut-être, nous sommes un modèle de ce qui va arriver un jour à l'Europe. C'est à dire donner plus de consistance et de pouvoir aux pays plutôt que de construire une pyramide où tout se décide en haut. Le reproche qu'on fait à Bruxelles, c'est souvent des normes imposés d'en haut. Eventuellement, il faut permettre aux entités d'en bas de s'exprimer mieux. Peut-on dire que la Belgique a vécu sans gouvernement ? Chaque région et chaque communauté possède son propre gouvernement et l'essentiel des compétences, c'est là qu'elles sont exercées. Les cinq gouvernements régionaux fonctionnaient parfaitement et étaient donc opérationnels. Il faut donc, juste, un gouvernement fédéral. Mais nous avons, comme beaucoup d'autres pays, une norme selon laquelle, quand il n'y a pas de de gouvernement, le gouvernement précédent expédie les affaires courantes. Chez nous, nous avons élargi la notion, car le gouvernement fédéral exécute les affaires courantes et a même participé aux opérations de guerre en Libye. Ce sont des compétences d'un gouvernement en plein exercice. C'est la raison pour laquelle, on s'amuse à dire que la Belgique sans gouvernement se porte bien. Quelle est la capitale de Wallonie? La capitale de la région wallonne est Namur qui est à peu près le centre. Pour ce qui est des francophones de Belgique, la capitale est Bruxelles. Namur est une capitale où se déroule le festival du cinéma avec la participation de réalisateurs algériens ? Absolument. Nous avons plusieurs festivals de cinéma et nous sommes très cotés pour le cinéma alors que nous avons trois grandes écoles de cinéma. La ville de Dinan, située au centre de la Wallonie, a été l'inventeur du saxophone. La Belgique fête l'anniversaire de l'immigration turque et marocaine? Avant cela il y avait l'immigration polonaise, alors qu'auparavant, on comptait celle de l'Italie, notamment dans le charbonnage. Il y a deux mineurs algériens morts dans la catastrophe de mine de charbon en Belgique. La communauté Algebel a commémoré la disparition de ces deux mineurs... Qu'en est-il de la distinction du chercheur algérien, Halim Abderrahim, dans le domaine nucléaire en Belgique ? Nous nous en réjouissons, car nous sommes des partisans de la diversité scientifique et culturelle et nous n'avons jamais fait de distinction en Wallonie concernant l'origine des gens. Il va de soi pour nous qu'un ressortissant algérien puisse accéder à de plus hautes fonctions en Belgique. C'est une décision tout à fait normale que nous n'avons pas envie de la commenter. Comment ces régions ont-elles été réunies ? Nous avons constitué les Pays-Bas du Sud, c'est-à-dire la Belgique avec, bien sûr, le parrainage des grandes puissances de l'époque. C'est par la Belgique que passe la frontière linguistique de nos régions. Nous n'avons pas mis de barrières, mais nous avons figé la frontière linguistique parce que le fait régional a été reconnu en Belgique. Nous sommes donc dans le même bateau que les Flamands... En réalité, c'est un cadeau de reconnaissance pour la Belgique pour son rôle joué durant la Première guerre mondiale. Donc, ce sont deux cantons qui ont été arrachés à l'Allemagne et rattachés à la Belgique. Ils ont été de nouveau annexés lors de la Seconde Guerre mondiale et aujourd'hui, ce sont les biens des Belges.