Un sommet des chefs d'Etat d'Afrique de l'Est s'est ouvert dimanche à Dar es Salam pour tenter de trouver une issue à la crise au Burundi, en l'absence du président burundais Pierre Nkurunziza, pourtant premier concerné. Un sommet des chefs d'Etat d'Afrique de l'Est s'est ouvert dimanche à Dar es Salam pour tenter de trouver une issue à la crise au Burundi, en l'absence du président burundais Pierre Nkurunziza, pourtant premier concerné. La réunion est jugée cruciale car le blocage est total entre le camp présidentiel et les manifestants hostiles à la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat à l'élection présidentielle du 26 juin. Après des consultations au niveau ministériel samedi et dimanche matin, le sommet a formellement commencé dans l'après-midi, en présence de l'Ougandais Yoweri Museveni, du Tanzanien Jakaya Kikwete, du Kényan Uhuru Kenyatta, mais également du Sud-africain Jacob Zuma et de la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini Zuma. A noter l'absence du président rwandais Paul Kagame, pourtant incontournable dans la région. Le Burundi est représenté par son ministre des Relations extérieures, M. Nkurunziza étant resté au Burundi, officiellement pour y "faire campagne". C'est en profitant de sa participation à un précédent sommet dans la capitale économique tanzanienne, le 13 mai, que des membres de l'armée avaient lancé un coup d'Etat. Mais le retour de Pierre Nkurunziza au Burundi avait précipité l'échec du putsch, sans pourtant étouffer la fronde populaire. Malgré une sévère répression policière, les manifestants anti-troisième mandat ne faiblissent pas depuis un mois. La police a investi en force les quartiers contestataires de Bujumbura et tente chaque jour d'y empêcher à coups de kalachnikov tout rassemblement, sans parvenir à éteindre le feu de la contestation qui commence à prendre en province. Les protestataires jugent un troisième mandat anticonstitutionnel et contraire aux accords de paix d'Arusha qui avaient mis fin à la guerre civile (1993- 2006). Les partisans du pouvoir estiment cette candidature légale, M. Nkurunziza n'ayant pas été élu pour accéder au pouvoir en 2005, mais désigné par le parlement. En un mois, les violences ont fait plus d'une trentaine de morts, souvent victimes des tirs de la police. Assassinat d'opposant, jets de grenades, lynchages, jeunes du parti présidentiel accusés d'agir en milice: certains incidents rappellent les sombres années ayant précédé la guerre civile, dont le pays était sorti exsangue. Les pays de l'Afrique des Grands lacs, région à l'instabilité chronique, sont en première ligne face à cette crise. Des dizaines de milliers de Burundais ont trouvé refuge au Rwanda et en Tanzanie. Il est peu probable que les chefs d'Etat se prononcent sur le troisième mandat de M. Nkurunziza, coeur du problème, mais "ligne rouge" non négociable pour le camp présidentiel. Selon un diplomate proche des discussions, les participants au sommet seraient peu enclins à ce scénario qui "risquerait de faire imploser le pays". Hormis le camp Nkurunziza, qui affirme qu'elles se dérouleront dans "de très bonnes conditions", tous les acteurs de la crise et partenaires du Burundi estiment que ces élections, déjà reportées de 10 jours sous la pression internationale, ne peuvent se tenir dans les conditions actuelles. La société civile burundaise, en pointe dans la contestation, a redemandé samedi aux leaders régionaux d'"amener le président Nkurunziza à respecter les accords d'Arusha (qui ne prévoient que deux mandats) et la Constitution" en renonçant à un troisième mandat. Elle les a également appelés à "réaménager le calendrier électoral" et, nouveauté, à "dépêcher une force militaire d'intervention pour sécuriser la population".Bujumbura est resté calme dimanche, à l'exception d'un rassemblement dispersé par la police à Buterere. Une manifestation de femmes prévue en centreville a finalement été annulée pour des raisons de sécurité, plusieurs de ces organisatrices ayant dit avoir été menacées. La réunion est jugée cruciale car le blocage est total entre le camp présidentiel et les manifestants hostiles à la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat à l'élection présidentielle du 26 juin. Après des consultations au niveau ministériel samedi et dimanche matin, le sommet a formellement commencé dans l'après-midi, en présence de l'Ougandais Yoweri Museveni, du Tanzanien Jakaya Kikwete, du Kényan Uhuru Kenyatta, mais également du Sud-africain Jacob Zuma et de la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini Zuma. A noter l'absence du président rwandais Paul Kagame, pourtant incontournable dans la région. Le Burundi est représenté par son ministre des Relations extérieures, M. Nkurunziza étant resté au Burundi, officiellement pour y "faire campagne". C'est en profitant de sa participation à un précédent sommet dans la capitale économique tanzanienne, le 13 mai, que des membres de l'armée avaient lancé un coup d'Etat. Mais le retour de Pierre Nkurunziza au Burundi avait précipité l'échec du putsch, sans pourtant étouffer la fronde populaire. Malgré une sévère répression policière, les manifestants anti-troisième mandat ne faiblissent pas depuis un mois. La police a investi en force les quartiers contestataires de Bujumbura et tente chaque jour d'y empêcher à coups de kalachnikov tout rassemblement, sans parvenir à éteindre le feu de la contestation qui commence à prendre en province. Les protestataires jugent un troisième mandat anticonstitutionnel et contraire aux accords de paix d'Arusha qui avaient mis fin à la guerre civile (1993- 2006). Les partisans du pouvoir estiment cette candidature légale, M. Nkurunziza n'ayant pas été élu pour accéder au pouvoir en 2005, mais désigné par le parlement. En un mois, les violences ont fait plus d'une trentaine de morts, souvent victimes des tirs de la police. Assassinat d'opposant, jets de grenades, lynchages, jeunes du parti présidentiel accusés d'agir en milice: certains incidents rappellent les sombres années ayant précédé la guerre civile, dont le pays était sorti exsangue. Les pays de l'Afrique des Grands lacs, région à l'instabilité chronique, sont en première ligne face à cette crise. Des dizaines de milliers de Burundais ont trouvé refuge au Rwanda et en Tanzanie. Il est peu probable que les chefs d'Etat se prononcent sur le troisième mandat de M. Nkurunziza, coeur du problème, mais "ligne rouge" non négociable pour le camp présidentiel. Selon un diplomate proche des discussions, les participants au sommet seraient peu enclins à ce scénario qui "risquerait de faire imploser le pays". Hormis le camp Nkurunziza, qui affirme qu'elles se dérouleront dans "de très bonnes conditions", tous les acteurs de la crise et partenaires du Burundi estiment que ces élections, déjà reportées de 10 jours sous la pression internationale, ne peuvent se tenir dans les conditions actuelles. La société civile burundaise, en pointe dans la contestation, a redemandé samedi aux leaders régionaux d'"amener le président Nkurunziza à respecter les accords d'Arusha (qui ne prévoient que deux mandats) et la Constitution" en renonçant à un troisième mandat. Elle les a également appelés à "réaménager le calendrier électoral" et, nouveauté, à "dépêcher une force militaire d'intervention pour sécuriser la population".Bujumbura est resté calme dimanche, à l'exception d'un rassemblement dispersé par la police à Buterere. Une manifestation de femmes prévue en centreville a finalement été annulée pour des raisons de sécurité, plusieurs de ces organisatrices ayant dit avoir été menacées.