Le troisième tour de l'élection présidentielle turque ne devrait pas apporter de surprise en permettant au candidat de la mouvance islamiste représentée par le Parti de la justice et du développement de Recep Erdogan, premier ministre actuel, Abdullah Gull de devenir le premier islamiste à être élu à un tel niveau de responsabilité. Le silence de l'Armée, gardienne du dogme kémaliste, durera-t-il pour autant ? Le troisième tour de l'élection présidentielle turque ne devrait pas apporter de surprise en permettant au candidat de la mouvance islamiste représentée par le Parti de la justice et du développement de Recep Erdogan, premier ministre actuel, Abdullah Gull de devenir le premier islamiste à être élu à un tel niveau de responsabilité. Le silence de l'Armée, gardienne du dogme kémaliste, durera-t-il pour autant ? C'est déjà le deuxième et avant-dernier tour de l'élection présidentielle en Turquie. L'élection à ce poste est, selon la loi turque en vigueur, strictement réservée aux parlementaires. Au premier tour, le candidat du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, mais qui se définit présentement comme une formation de centre-droite classique comme il en existe tant, notamment en Europe, avait recueilli 341 voix, soit 26 de moins que la majorité des 2/3 requise lors des deux premiers tours. L'ultime vote étant régi par le principe de la majorité simple, 276 voix sur les 550 que compte le Parlement seraient suffisantes à Gull, par ailleurs ministre des Affaires étrangères du gouvernement dirigé par Erdogan, issu du même parti que lui. On sait effectivement que lors des dernières élections législatives tenues en juillet passé, l'AKP avait provoqué un véritable raz de marée, en raflant pas moins de 340 sièges au Parlement faisant de cette formation le leader politique incontesté actuellement en Turquie. Gull se positionne loin devant les deux autres candidats au poste de président de la République de Turquie. Sabahettin Cakmakogli, du Parti de l'action nationaliste, une formation d'extrême-droite particulièrement connue pour ses positions défavorables à la candidature de la Turquie dans l'Union européenne, et Husseyin Tayfun Içli, de la gauche démocratique, mais sans poids réel sur la scène politique turque, n'ont guère pu faire mieux que remporter respectivement 70 et 13 voix. Ces chiffres dénotent, on ne peut mieux, surtout pour ce qui est du candidat de la gauche démocratique, que la laïcité est beaucoup plus un dogme hérité de l'époque du fondateur de la Turquie moderne, Mustapha Kémal Atatürk, qu'une réalité bien ancrée dans la société. Ce qui, en toute bonne logique favorise, le retour remarqué des idées ultranationalistes héritées, elles, déjà du temps de la guerre des Dardanelles. Il a également été remarqué, lors du premier tour, les 23 votes blanc de députés indépendants ou faisant partie de la mouvance pro-kurde. On sait qu'au vu de la loi électorale turque, qui astreint toutes les formations politiques au recueil de pas moins de 500 voix d'élus à l'échelle nationale pour prétendre pouvoir prendre part aux joutes électorales, le parti pro-kurde avait décidé de présenter ses candidats sur des listes d'indépendants. Le Parti républicain du peuple, (opposition) a poursuivi, lui, sa politique de boycott de cette élection au simple motif que Abdullah Gull est issu de la mouvance islamiste accusée de jouer le jeu de la légalité constitutionnelle en vue, à long terme, de préparer l'avènement d'une République islamique en Turquie. On se souvient à cet effet que c'était le boycott de ce parti qui avait engendré la grave crise institutionnelle en avril dernier et qui avait amené le Premier ministre et chef du gouvernement Recep Erdogan à prendre sur lui la décision d'élections législatives anticipées. La donne semble toute différente aujourd'hui puisqu'à l'heure qu'il est, il n'a été enregistré aucun message et encore moins d'avertissement de la part de l'Armée. En mars et avril passés elle n'avait pas hésité à mettre en garde contre toute victoire de Gull à l'élection présidentielle, estimant que cela remettrait particulièrement en question son statut de gardienne du dogme kémaliste. L'AKP n'ayant pas fait mystère de son intention d'organiser un référendum visant un amendement de la Constitution qui irait dans le sens d'une élection présidentielle au suffrage universel. Autant d'éléments, on le voit, qui éloignent de plus en plus de l'image choisie et appliquée par Mustapha Kémal en 1926 et défendue avec acharnement depuis par «l'Etat profond», à savoir l'Armée, le pouvoir judiciaire et la bureaucratie. C'est déjà le deuxième et avant-dernier tour de l'élection présidentielle en Turquie. L'élection à ce poste est, selon la loi turque en vigueur, strictement réservée aux parlementaires. Au premier tour, le candidat du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, mais qui se définit présentement comme une formation de centre-droite classique comme il en existe tant, notamment en Europe, avait recueilli 341 voix, soit 26 de moins que la majorité des 2/3 requise lors des deux premiers tours. L'ultime vote étant régi par le principe de la majorité simple, 276 voix sur les 550 que compte le Parlement seraient suffisantes à Gull, par ailleurs ministre des Affaires étrangères du gouvernement dirigé par Erdogan, issu du même parti que lui. On sait effectivement que lors des dernières élections législatives tenues en juillet passé, l'AKP avait provoqué un véritable raz de marée, en raflant pas moins de 340 sièges au Parlement faisant de cette formation le leader politique incontesté actuellement en Turquie. Gull se positionne loin devant les deux autres candidats au poste de président de la République de Turquie. Sabahettin Cakmakogli, du Parti de l'action nationaliste, une formation d'extrême-droite particulièrement connue pour ses positions défavorables à la candidature de la Turquie dans l'Union européenne, et Husseyin Tayfun Içli, de la gauche démocratique, mais sans poids réel sur la scène politique turque, n'ont guère pu faire mieux que remporter respectivement 70 et 13 voix. Ces chiffres dénotent, on ne peut mieux, surtout pour ce qui est du candidat de la gauche démocratique, que la laïcité est beaucoup plus un dogme hérité de l'époque du fondateur de la Turquie moderne, Mustapha Kémal Atatürk, qu'une réalité bien ancrée dans la société. Ce qui, en toute bonne logique favorise, le retour remarqué des idées ultranationalistes héritées, elles, déjà du temps de la guerre des Dardanelles. Il a également été remarqué, lors du premier tour, les 23 votes blanc de députés indépendants ou faisant partie de la mouvance pro-kurde. On sait qu'au vu de la loi électorale turque, qui astreint toutes les formations politiques au recueil de pas moins de 500 voix d'élus à l'échelle nationale pour prétendre pouvoir prendre part aux joutes électorales, le parti pro-kurde avait décidé de présenter ses candidats sur des listes d'indépendants. Le Parti républicain du peuple, (opposition) a poursuivi, lui, sa politique de boycott de cette élection au simple motif que Abdullah Gull est issu de la mouvance islamiste accusée de jouer le jeu de la légalité constitutionnelle en vue, à long terme, de préparer l'avènement d'une République islamique en Turquie. On se souvient à cet effet que c'était le boycott de ce parti qui avait engendré la grave crise institutionnelle en avril dernier et qui avait amené le Premier ministre et chef du gouvernement Recep Erdogan à prendre sur lui la décision d'élections législatives anticipées. La donne semble toute différente aujourd'hui puisqu'à l'heure qu'il est, il n'a été enregistré aucun message et encore moins d'avertissement de la part de l'Armée. En mars et avril passés elle n'avait pas hésité à mettre en garde contre toute victoire de Gull à l'élection présidentielle, estimant que cela remettrait particulièrement en question son statut de gardienne du dogme kémaliste. L'AKP n'ayant pas fait mystère de son intention d'organiser un référendum visant un amendement de la Constitution qui irait dans le sens d'une élection présidentielle au suffrage universel. Autant d'éléments, on le voit, qui éloignent de plus en plus de l'image choisie et appliquée par Mustapha Kémal en 1926 et défendue avec acharnement depuis par «l'Etat profond», à savoir l'Armée, le pouvoir judiciaire et la bureaucratie.