L'UGTA, à l'heure actuelle des choses, ne se bat que sur les fronts sociaux. elle a su dire non aux privatisations, parce que ces dernières pouvaient menacer les postes d'emploi et en cette période d'inflation, elle intervient pour demander un soutien des prix et la revalorisation du SMIG. L'UGTA, à l'heure actuelle des choses, ne se bat que sur les fronts sociaux. elle a su dire non aux privatisations, parce que ces dernières pouvaient menacer les postes d'emploi et en cette période d'inflation, elle intervient pour demander un soutien des prix et la revalorisation du SMIG. Un congrès de l'UGTA peut-il constituer l'événement en Algérie ? Mis à part la réélection de Sidi Saïd pour un deuxième mandat et l'adoubement de Salah Djenouhat au poste de secrétaire général adjoint, ce qui a retenu l'attention, c'est l'appel des syndicats indépendants de la fonction publique à la reprise de la grève. Et néanmoins, l'UGTA est certainement le seul syndicat algérien dans lequel on retrouve côte à côte le FLN, le RND, le PT et sans doute aussi le MSP. La présence aux assises du congrès de personnalités aussi diverses que Ahmed Ouyahia et d'autres personnalités du sérail est en soi un indicateur de cette tendance au consensus : malgré elle, l'UGTA joue les rassembleurs. Puisqu'on retrouve en son sein des militants de différentes sensibilités politiques : islamistes, démocrates, libéraux, «nationalistes», réformateurs, conservateurs, hommes de droite et de gauche, tous se donnant la main pour refléter une image d'unité, comme si, bien avant toute autre organisation, c'est à l'UGTA qu'il est demandé d'incarner le consensus et, quelque part aussi, l'unanimisme. Dès le lendemain du 5 octobre 1988, le pluralisme avait touché presque tous les secteurs : les partis politiques, la presse, les organisations patronales, mais l'UGTA était restée droite dans ses baskets. Debout comme un i. Seul contre tous. Un exemple d'unité et une survivance de l'unicité. On s'était dit en haut lieu que la masse laborieuse du pays avait besoin de cet habillage unitaire pour faire face aux vents du changement. Il n'y a sans doute pas beaucoup de ressemblance entre Abdelhak Benhamouda et son successeur Abdelmadjid Sidi Saïd, mais les deux ont su être les interlocuteurs du pouvoir politique, tout en étant les porte-voix de la base militante, sachant négocier au moment adéquat les augmentations de salaires qu'il faut. Plus que par la passé, les augmentations de salaires sont devenues une nécessité, au vu de la flambée des prix qui touche les produits de base : pomme de terre, huile, lait, semoule. Dans ces conditions, l'UGTA a su mettre en avant la seule revendication qui tienne la route, celle d'un Smig à 15.000 dinars, mettant de côté les questions de leadership. On l'aura compris, l'UGTA n'est pas un parti politique, mais son poids au sein de la société et de la classe politique est important. Et sa place est une place centrale. Bien avant telle ou telle institution, c'est à elle qu'on demande de sauvegarder les équilibres. Que demandent les travailleurs ? Un salaire décent, une couverture sociale, une sécurité d'emploi, un bon système éducatif, des centres de santé opérationnels, et le reste est littérature. L'UGTA, à l'heure actuelle des choses, ne se bat que sur ces fronts sociaux. On lui reproche de faire de la politique, mais elle a su dire non aux privatisations, parce que ces dernières pouvaient menacer les postes d'emploi. Donc le message est passé cinq sur cinq. En cette période d'inflation, elle intervient pour demander un soutien des prix et la revalorisation du SMIG, et l'on voit que les urgences sur ces questions sont telles que le gouvernement lui-même est prêt à accorder des augmentations sans avoir achevé la rédaction des nouveaux textes et de la nouvelle grille des salaires. C'est dire. Cela veut dire, en outre, que l'UGTA n'a pas perdu le nord en adoptant une résolution en phase avec les revendications de l'heure, puisqu'elle appelle à poursuivre les efforts visant à l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs et de leur famille en vue de leur assurer une vie digne. Elle appelle également à accorder un intérêt particulier à l'emploi et à la résorption du chômage, en particulier parmi les jeunes. Traduction : à l'époque des harragas, de la flambée des prix et des syndicats indépendants qui lui disputent la représentativité dans la fonction publique, l'UGTA a su taire les conflits de personnes pour recentrer son discours sur l'essentiel, à savoir la défense du pouvoir d'achat et la lutte contre le chômage des jeunes. Un congrès de l'UGTA peut-il constituer l'événement en Algérie ? Mis à part la réélection de Sidi Saïd pour un deuxième mandat et l'adoubement de Salah Djenouhat au poste de secrétaire général adjoint, ce qui a retenu l'attention, c'est l'appel des syndicats indépendants de la fonction publique à la reprise de la grève. Et néanmoins, l'UGTA est certainement le seul syndicat algérien dans lequel on retrouve côte à côte le FLN, le RND, le PT et sans doute aussi le MSP. La présence aux assises du congrès de personnalités aussi diverses que Ahmed Ouyahia et d'autres personnalités du sérail est en soi un indicateur de cette tendance au consensus : malgré elle, l'UGTA joue les rassembleurs. Puisqu'on retrouve en son sein des militants de différentes sensibilités politiques : islamistes, démocrates, libéraux, «nationalistes», réformateurs, conservateurs, hommes de droite et de gauche, tous se donnant la main pour refléter une image d'unité, comme si, bien avant toute autre organisation, c'est à l'UGTA qu'il est demandé d'incarner le consensus et, quelque part aussi, l'unanimisme. Dès le lendemain du 5 octobre 1988, le pluralisme avait touché presque tous les secteurs : les partis politiques, la presse, les organisations patronales, mais l'UGTA était restée droite dans ses baskets. Debout comme un i. Seul contre tous. Un exemple d'unité et une survivance de l'unicité. On s'était dit en haut lieu que la masse laborieuse du pays avait besoin de cet habillage unitaire pour faire face aux vents du changement. Il n'y a sans doute pas beaucoup de ressemblance entre Abdelhak Benhamouda et son successeur Abdelmadjid Sidi Saïd, mais les deux ont su être les interlocuteurs du pouvoir politique, tout en étant les porte-voix de la base militante, sachant négocier au moment adéquat les augmentations de salaires qu'il faut. Plus que par la passé, les augmentations de salaires sont devenues une nécessité, au vu de la flambée des prix qui touche les produits de base : pomme de terre, huile, lait, semoule. Dans ces conditions, l'UGTA a su mettre en avant la seule revendication qui tienne la route, celle d'un Smig à 15.000 dinars, mettant de côté les questions de leadership. On l'aura compris, l'UGTA n'est pas un parti politique, mais son poids au sein de la société et de la classe politique est important. Et sa place est une place centrale. Bien avant telle ou telle institution, c'est à elle qu'on demande de sauvegarder les équilibres. Que demandent les travailleurs ? Un salaire décent, une couverture sociale, une sécurité d'emploi, un bon système éducatif, des centres de santé opérationnels, et le reste est littérature. L'UGTA, à l'heure actuelle des choses, ne se bat que sur ces fronts sociaux. On lui reproche de faire de la politique, mais elle a su dire non aux privatisations, parce que ces dernières pouvaient menacer les postes d'emploi. Donc le message est passé cinq sur cinq. En cette période d'inflation, elle intervient pour demander un soutien des prix et la revalorisation du SMIG, et l'on voit que les urgences sur ces questions sont telles que le gouvernement lui-même est prêt à accorder des augmentations sans avoir achevé la rédaction des nouveaux textes et de la nouvelle grille des salaires. C'est dire. Cela veut dire, en outre, que l'UGTA n'a pas perdu le nord en adoptant une résolution en phase avec les revendications de l'heure, puisqu'elle appelle à poursuivre les efforts visant à l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs et de leur famille en vue de leur assurer une vie digne. Elle appelle également à accorder un intérêt particulier à l'emploi et à la résorption du chômage, en particulier parmi les jeunes. Traduction : à l'époque des harragas, de la flambée des prix et des syndicats indépendants qui lui disputent la représentativité dans la fonction publique, l'UGTA a su taire les conflits de personnes pour recentrer son discours sur l'essentiel, à savoir la défense du pouvoir d'achat et la lutte contre le chômage des jeunes.