Le départ précipité de l'ex-président pakistanais, Pervez Musharraf, risque fort de plonger le pays dans une période d'instabilité et de violence due autant à des facteurs endogènes qu'exogènes. La coalition gouvernementale est plus fragile que jamais et la crise économique fait que 40% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Le départ précipité de l'ex-président pakistanais, Pervez Musharraf, risque fort de plonger le pays dans une période d'instabilité et de violence due autant à des facteurs endogènes qu'exogènes. La coalition gouvernementale est plus fragile que jamais et la crise économique fait que 40% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Il n'aura fallu que vingt jours au Pakistan pour connaître celui qui succède au président démissionnaire, Pervez Musharraf. De fait, la majorité parlementaire et les quatre Assemblées provinciales ont finalement élu le veuf de Benazir Bhutto, Asif Ali Zardani, nommé vice président du Parti du peuple pakistanais après l'assassinat en décembre passé de Benazir Bhutto, ex-présidente du PPP. Le nouveau président pakistanais ne jouit pas de la confiance populaire du fait de son passé particulièrement controversé qui lui a valu plusieurs années de prison pour corruption et délit d'initié. C'est Pervez Musharraf qui avait lui-meme blanchi Zardani en signant un décret d'amnistie en juillet passé. Cette élection intervient dans un contexte interne et externe particulièrement préoccupant. Le Pakistan travers une grave crise politique et économique qui fait que près de 40% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. La violence, devenue endémique cette dernière année, a déjà fait plus de 1.500 morts. Dans les zones insécurisées du nord-ouest du pays, à la frontière avec l'Afghanistan, les talibans ont réussi à réimplanté leurs anciennes bases et se servent de ces régions pour mener leurs attaques meurtrières dans leur pays, de l'autre côté de la frontière. Les Américains considèrent, pour leur part, que c'est également au niveau de ces zones tribales qu'Al Qaida a réussi à implanter l'essentiel de ses troupes. Une autre crise non moins préoccupante avait éclaté, on s'en souvient, entre le président afghan, Hamid Karzai, et Pervez Musharraf. Le premier accusant le second de ne rien faire ou très peu pour lutter contre cet état de fait et était allé jusqu'à se réserver un droit de poursuite en territoire Pakistanais. Les difficultés avaient ensuite culminé lorsque les Américains se sont emparés des mêmes arguments pour tenter de mettre au pied du mur la coalition gouvernementale issue des élections législatives de mars dernier. Cette élection pose également la nature du compromis passé par le Parti du peuple pakistanais avec son colistier au gouvernement, la Ligue musulmane de l'ex-premier ministre, Nawaz Sharif. Un différent était apparu entre les deux formations au moment du choix du futur président pakistanais. Ce différent avait pour base que contrairement au PPP qui demandait la simple réintégration des juges de la Cour suprême limogés par Musharraf et le maintien à leur poste de ceux plus fraîchement nommés, la Ligue musulmane exigeait ni plus ni moins que le limogeage de ces derniers et l'annulation de tous les décrets signés par Pervez Musharraf depuis son élection controversée de novembre 2007. Une telle éventualité aura sur la sellette les accusations de corruption pesant sur Ali Zardani. Il y a donc bel et bien eu compromis, mais jusqu'à présent, on ignore la nature d'une telle initiative. En tout état de cause, il est clair que cette élection ne règle absolument pas les nombreux et très importants points de divergence entre les deux principales formations de la coalition gouvernementale. La violence, hier et avant-hier, a redoublé d'intensité puisqu'on annonçait plus de 16 morts dans un attentat à la voiture piégée dans le nord ouest pakistanais et 26 personnes tuées dans des combats contre des talibans dans la vallée du Swat. Plus préoccupant encore, à la suite de la mort de 5 personnes suite à une attaque aérienne menée par un drone américain dans les zones tribales du nord ouest, et de 20 dans des circonstances identiques, le gouvernement pakistanais a pris, hier, la décision de bloquer l'acheminement de carburant destiné aux forces étrangères stationnées en Afghanistan, Dans ces conditions, il semble bien que le mandat de l'actuel président ne sera pas de tout repos même s'il dispose des prérogatives constitutionnelles pour dissoudre tout à la fois le Parlement et le gouvernement. Plus que jamais, le Pakistan n'est pas à l'abri d'un retour de l'instabilité avec ses prolongements violents habituels. Il n'aura fallu que vingt jours au Pakistan pour connaître celui qui succède au président démissionnaire, Pervez Musharraf. De fait, la majorité parlementaire et les quatre Assemblées provinciales ont finalement élu le veuf de Benazir Bhutto, Asif Ali Zardani, nommé vice président du Parti du peuple pakistanais après l'assassinat en décembre passé de Benazir Bhutto, ex-présidente du PPP. Le nouveau président pakistanais ne jouit pas de la confiance populaire du fait de son passé particulièrement controversé qui lui a valu plusieurs années de prison pour corruption et délit d'initié. C'est Pervez Musharraf qui avait lui-meme blanchi Zardani en signant un décret d'amnistie en juillet passé. Cette élection intervient dans un contexte interne et externe particulièrement préoccupant. Le Pakistan travers une grave crise politique et économique qui fait que près de 40% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. La violence, devenue endémique cette dernière année, a déjà fait plus de 1.500 morts. Dans les zones insécurisées du nord-ouest du pays, à la frontière avec l'Afghanistan, les talibans ont réussi à réimplanté leurs anciennes bases et se servent de ces régions pour mener leurs attaques meurtrières dans leur pays, de l'autre côté de la frontière. Les Américains considèrent, pour leur part, que c'est également au niveau de ces zones tribales qu'Al Qaida a réussi à implanter l'essentiel de ses troupes. Une autre crise non moins préoccupante avait éclaté, on s'en souvient, entre le président afghan, Hamid Karzai, et Pervez Musharraf. Le premier accusant le second de ne rien faire ou très peu pour lutter contre cet état de fait et était allé jusqu'à se réserver un droit de poursuite en territoire Pakistanais. Les difficultés avaient ensuite culminé lorsque les Américains se sont emparés des mêmes arguments pour tenter de mettre au pied du mur la coalition gouvernementale issue des élections législatives de mars dernier. Cette élection pose également la nature du compromis passé par le Parti du peuple pakistanais avec son colistier au gouvernement, la Ligue musulmane de l'ex-premier ministre, Nawaz Sharif. Un différent était apparu entre les deux formations au moment du choix du futur président pakistanais. Ce différent avait pour base que contrairement au PPP qui demandait la simple réintégration des juges de la Cour suprême limogés par Musharraf et le maintien à leur poste de ceux plus fraîchement nommés, la Ligue musulmane exigeait ni plus ni moins que le limogeage de ces derniers et l'annulation de tous les décrets signés par Pervez Musharraf depuis son élection controversée de novembre 2007. Une telle éventualité aura sur la sellette les accusations de corruption pesant sur Ali Zardani. Il y a donc bel et bien eu compromis, mais jusqu'à présent, on ignore la nature d'une telle initiative. En tout état de cause, il est clair que cette élection ne règle absolument pas les nombreux et très importants points de divergence entre les deux principales formations de la coalition gouvernementale. La violence, hier et avant-hier, a redoublé d'intensité puisqu'on annonçait plus de 16 morts dans un attentat à la voiture piégée dans le nord ouest pakistanais et 26 personnes tuées dans des combats contre des talibans dans la vallée du Swat. Plus préoccupant encore, à la suite de la mort de 5 personnes suite à une attaque aérienne menée par un drone américain dans les zones tribales du nord ouest, et de 20 dans des circonstances identiques, le gouvernement pakistanais a pris, hier, la décision de bloquer l'acheminement de carburant destiné aux forces étrangères stationnées en Afghanistan, Dans ces conditions, il semble bien que le mandat de l'actuel président ne sera pas de tout repos même s'il dispose des prérogatives constitutionnelles pour dissoudre tout à la fois le Parlement et le gouvernement. Plus que jamais, le Pakistan n'est pas à l'abri d'un retour de l'instabilité avec ses prolongements violents habituels.