Le syndrome financier des Etats-Unis a fini par contaminer l'économie mondiale. Depuis la funeste crise des crédits hypothécaires, dite des "subprimes", apparue il y a plus d'une année, aucune économie au monde, puissante, émergente ou fragile soit-elle, n'est restée à l'abri des perturbations de quelque nature qu'elles soient. La pression vécue par les banques américaines, en effet, a eu un effet de contagion en se répercutant négativement sur le dollar, et ce dernier a joué le rôle d'une courroie de transmission sur différents produits financiers à travers tous les continents. L'économie mondiale a traîné ainsi la patte jusqu'à la menace qui plane dans la conjoncture actuelle avec la faillite fatidique, (déclarée officiellement le 15 septembre courant), de la banque US Lehman Brothers. Dans sa foulée, la crise a touché à l'ensemble des secteurs d'activité stratégiques à travers le monde et a eu des effets néfastes sur la croissance mondiale qui demeure confrontée à une stagnation successive. En tout cas, il est toujours utile de rappeler que la crise financière aux Etats-Unis a été indirectement à l'origine de la flambée ayant poussé les prix du pétrole jusqu'à enregistrer des pics historiques, à près de 150 dollars. C'est aussi la crise étasunienne qui est en passe de propulser les cours du brut dans une chute drastique, étant actuellement autour des 90 dollars. Dans leur giron, ces fluctuations ont atteint l'ensemble des cours sur le marché international. C'est le cas des produits agricoles et alimentaires de base et des produits manufacturés ayant été affectés par la flambée des cours du brut sur le marché mondial. Désormais les économistes tirent de plus en plus l'alarme quant à l'effet domino, non moins rude, que provoquerait sur les principales places financières et boursières mondiales, la faillite de la 4e banque américaine qui sera mise en liquidation judiciaire sous peu. En France, à titre d'exemple, les économistes les plus avertis estiment que cette crise a été alimentée par la politique américaine qui s'est mise plutôt à alimenter la spéculation et la surenchère à travers le monde. "Aux Etats-Unis, des courtiers qui ne sont pas des banques peuvent distribuer des prêts immobiliers. Ils ne se sont pas souciés de savoir si les gens pouvaient rembourser, car ils transféraient ensuite les prêts à d'autres banques. Ces prêts vérolés, mélangés à des crédits sains, changeaient ensuite plusieurs fois de mains, si bien qu'à l'arrivée, plus personne ne savait vraiment ce qu'il avait acheté". Tel est l'éclairage fourni, par exemple, par Thierry Philippon. La crise actuelle, en tout, n'épargne aucun secteur de la finance, les banques, les assurances et autres, avant que cela ne se répercute sur l'ensemble des cours sur le marché international. En tout cas, tous les espoirs demeurent attachés à ce que la crise actuelle soit de courte durée et limitée dans l'espace. Dans le cas contraire, l'étouffement qui guète l'économie mondiale, depuis plusieurs mois déjà risque de s'accentuer tout en emportant avec lui des économies n'ayant pas la capacité de résister à ce type de situations.