Larbi Oudjedi est un jeune artiste algérien qui commence à se distinguer dans le monde fabuleux du septième art. Après un cursus universitaire à Béjaïa, il part en France, où il poursuit des études de cinéma. Réalisateur et acteur, ses premiers coups d'essai sont des coups de maître et le meilleur est à venir. Dans cette interview, Oudjedi, nous parle de ses créations artistiques. Larbi Oudjedi est un jeune artiste algérien qui commence à se distinguer dans le monde fabuleux du septième art. Après un cursus universitaire à Béjaïa, il part en France, où il poursuit des études de cinéma. Réalisateur et acteur, ses premiers coups d'essai sont des coups de maître et le meilleur est à venir. Dans cette interview, Oudjedi, nous parle de ses créations artistiques. Midi Libre : Comment êtes-vous venu au monde artistique ? Larbi Oudjedi : L'envie d'intégrer le monde du cinéma remonte à mon adolescence lors de la sortie du film «La Colline Oubliée» de Abderrahmane Bouguermouh que j'ai vu à la salle de cinéma de Sidi-Aïch (Béjaïa). Je me suis dit qu'un jour je vais jouer dans un film en berbère. Quelques années plus tard je me suis intéressé à la réalisation, avec notamment un reportage de 26 minutes pour la télévision qui m'a valu le premier prix lors du concours du meilleur reportage à BRTV en 2005. Vous avez joué le rôle principal dans le film intitulé «Malédiction», parlez-nous de ce travail. Ca s'est passé en décembre 2003. J'étais étudiant à l'université de Bejaia. Le hasard fait que le réalisateur de ce film organise un casting dans l'enceinte même de l'université, casting à l'issue duquel j'ai été choisi pour jouer le rôle principal. Le film retrace l'histoire de deux jeunes gens, Idir et Ferroudja, épris l'un de l'autre. Toutefois, leur rêve de sceller leur union par le mariage fut brisé par le père de Idir pour qui les intérêts d'ordre matériel priment sur tout sentiment. Ainsi Idir a droit à un mariage de raison, il prend pour épouse Dahbia, une jeune fille pour laquelle son cœur n'a jamais connu de frisson. Ayant perdu ses dernières illusions, le pauvre Idir choisit de s'exiler en France pour deux objectifs : retrouver son frère qui n'a pas donné signe de vie depuis des années et surtout oublier sa déconvenue sentimentale… Une fois en France, aucune lueur d'espoir ne se dessine à l'horizon. La malédiction lui colle aux basques ! Les évènements qui constituent la trame de ce film se déroulent dans un village perdu de la Kabylie des années 1960. Le réalisateur a su restituer les conditions de vie dans cette Algérie rurale post-indépendance : la misère sociale avec son lot de souffrances, l'exil, les pesanteurs morales… La sortie du film en DVD se fait en début octobre en France, elle sera accompagnée de projections dans certaines salles de cinéma. Que représente pour vous le cinéma ? Une liberté de création. Le moyen de dire sa pensée, de défendre des idées. Une part importante de ma vie… Un art donc une conception esthétique de la contestation, de la remise en question des ordres établis (le désordre établi) rire… Que pensez-vous de la production cinématographique algérienne actuelle ? Aujourd'hui, le cinéma algérien n'a d'existence que le nom. Car en fait de cinéma, nous avons une production fantomatique, des salles de cinéma dans un état de délabrement avancé, un désengagement de l'Etat sur tous les plans. Toutefois, il n'y a pas lieu de désespérer, car des réalisateurs jeunes avec la tête pleine d'initiatives tentent, contre vents et marées, de sortir le 7e art de l'ornière. Leur ténacité finira par payer. Par ailleurs, nous sommes tentés de croire aux dernières déclarations de la ministre algérienne de la Culture qui nous annonce l'engagement de l'Etat à prendre en charge le cinéma. L'Algérie accuse un retard gigantesque par rapport aux pays voisins, l'exemple du Maroc est éloquent en la matière. Notre pays n'a pas encore son propre cinéma. Vous vivez en France, depuis quelques années, est-ce que ce pays de culture vous donne plus d'opportunités pour la réalisation de vos créations artistiques ? Ça m'a permis d'abord de faire de vraies études de cinéma et puis de rencontrer des hommes et des femmes de culture en général. Pensez-vous que les nouvelles technologies ont supplantées le livre ? Je ne pense pas être à la hauteur de répondre à cette question. Mais à mon sens, cela est une question de culture à la base. Prenons pour exemple la France qui a accès à toutes les nouvelles technologies (internet, téléphonie, télévision, consoles de jeux…), pourtant les français connaissent une boulimie croissante de lecture, contrairement à nous autres algériens qui n'avons pas cette culture, c'est donc une question de valeurs, de comportements dont le système éducatif est certainement responsable. La solution ? Il faudra remettre en question carrément le système éducatif existant. Quel est le dernier livre que vous avez lu ? En ce moment je suis en train de lire «Ce que le jour doit à la nuit » de Yasmina Khadra. Quels sont vos projets artistiques ? J'ai écrit un essai sur une œuvre cinématographique algérienne qui paraîtra en Algérie sous peu. Ici, en France je n'ai pas encore trouvé d'éditeur pour le publier. Dans quelques mois, si je réunis les moyens financiers nécessaires, je passerai à la réalisation d'un moyen métrage de fiction sociale. Y. R. Midi Libre : Comment êtes-vous venu au monde artistique ? Larbi Oudjedi : L'envie d'intégrer le monde du cinéma remonte à mon adolescence lors de la sortie du film «La Colline Oubliée» de Abderrahmane Bouguermouh que j'ai vu à la salle de cinéma de Sidi-Aïch (Béjaïa). Je me suis dit qu'un jour je vais jouer dans un film en berbère. Quelques années plus tard je me suis intéressé à la réalisation, avec notamment un reportage de 26 minutes pour la télévision qui m'a valu le premier prix lors du concours du meilleur reportage à BRTV en 2005. Vous avez joué le rôle principal dans le film intitulé «Malédiction», parlez-nous de ce travail. Ca s'est passé en décembre 2003. J'étais étudiant à l'université de Bejaia. Le hasard fait que le réalisateur de ce film organise un casting dans l'enceinte même de l'université, casting à l'issue duquel j'ai été choisi pour jouer le rôle principal. Le film retrace l'histoire de deux jeunes gens, Idir et Ferroudja, épris l'un de l'autre. Toutefois, leur rêve de sceller leur union par le mariage fut brisé par le père de Idir pour qui les intérêts d'ordre matériel priment sur tout sentiment. Ainsi Idir a droit à un mariage de raison, il prend pour épouse Dahbia, une jeune fille pour laquelle son cœur n'a jamais connu de frisson. Ayant perdu ses dernières illusions, le pauvre Idir choisit de s'exiler en France pour deux objectifs : retrouver son frère qui n'a pas donné signe de vie depuis des années et surtout oublier sa déconvenue sentimentale… Une fois en France, aucune lueur d'espoir ne se dessine à l'horizon. La malédiction lui colle aux basques ! Les évènements qui constituent la trame de ce film se déroulent dans un village perdu de la Kabylie des années 1960. Le réalisateur a su restituer les conditions de vie dans cette Algérie rurale post-indépendance : la misère sociale avec son lot de souffrances, l'exil, les pesanteurs morales… La sortie du film en DVD se fait en début octobre en France, elle sera accompagnée de projections dans certaines salles de cinéma. Que représente pour vous le cinéma ? Une liberté de création. Le moyen de dire sa pensée, de défendre des idées. Une part importante de ma vie… Un art donc une conception esthétique de la contestation, de la remise en question des ordres établis (le désordre établi) rire… Que pensez-vous de la production cinématographique algérienne actuelle ? Aujourd'hui, le cinéma algérien n'a d'existence que le nom. Car en fait de cinéma, nous avons une production fantomatique, des salles de cinéma dans un état de délabrement avancé, un désengagement de l'Etat sur tous les plans. Toutefois, il n'y a pas lieu de désespérer, car des réalisateurs jeunes avec la tête pleine d'initiatives tentent, contre vents et marées, de sortir le 7e art de l'ornière. Leur ténacité finira par payer. Par ailleurs, nous sommes tentés de croire aux dernières déclarations de la ministre algérienne de la Culture qui nous annonce l'engagement de l'Etat à prendre en charge le cinéma. L'Algérie accuse un retard gigantesque par rapport aux pays voisins, l'exemple du Maroc est éloquent en la matière. Notre pays n'a pas encore son propre cinéma. Vous vivez en France, depuis quelques années, est-ce que ce pays de culture vous donne plus d'opportunités pour la réalisation de vos créations artistiques ? Ça m'a permis d'abord de faire de vraies études de cinéma et puis de rencontrer des hommes et des femmes de culture en général. Pensez-vous que les nouvelles technologies ont supplantées le livre ? Je ne pense pas être à la hauteur de répondre à cette question. Mais à mon sens, cela est une question de culture à la base. Prenons pour exemple la France qui a accès à toutes les nouvelles technologies (internet, téléphonie, télévision, consoles de jeux…), pourtant les français connaissent une boulimie croissante de lecture, contrairement à nous autres algériens qui n'avons pas cette culture, c'est donc une question de valeurs, de comportements dont le système éducatif est certainement responsable. La solution ? Il faudra remettre en question carrément le système éducatif existant. Quel est le dernier livre que vous avez lu ? En ce moment je suis en train de lire «Ce que le jour doit à la nuit » de Yasmina Khadra. Quels sont vos projets artistiques ? J'ai écrit un essai sur une œuvre cinématographique algérienne qui paraîtra en Algérie sous peu. Ici, en France je n'ai pas encore trouvé d'éditeur pour le publier. Dans quelques mois, si je réunis les moyens financiers nécessaires, je passerai à la réalisation d'un moyen métrage de fiction sociale. Y. R.