Partout dans le monde, c'est la panique. Des hommes d'affaires ruinés se suicident. En Algérie, responsables et experts minimisent les dégâts, affirmant que cette crise est une aubaine pour le pays. Souhaitons qu'ils disent vrai. Partout dans le monde, c'est la panique. Des hommes d'affaires ruinés se suicident. En Algérie, responsables et experts minimisent les dégâts, affirmant que cette crise est une aubaine pour le pays. Souhaitons qu'ils disent vrai. Une chose intéresse au premier chef les Algériens : le prix du baril du pétrole a chuté à moins de 80 dollars. Car depuis le temps que nos responsables, à tous les nivea, ne cessent de répéter que l'Algérie est à l'abri, on commençait tout de même à se poser des questions. C'est vrai que notre système financier est en pilotage automatique et qu'il n'est arrimé à aucune logique de marché : les banques fonctionnent toujours comme au temps de Mathusalem, alors que notre bourse est sous perfusion. Une chance sans doute, qui fait que ce système ne ressent pas les ondes de choc du grand séisme boursier qui frappe les places financières du monde entier. Mais pour rester dans la même métaphore, n'oublions pas qu'on peut être épargné par un séisme, mais que dire du tsunami qui le suit ? Le tableau est le suivant : Les bourses en chute libre, les banques dans le rouge, les établissements financiers qui ne se prêtent plus d'argent entre eux, les hommes d'affaires qui ont peur de se jeter à l'eau, la psychose qui s'est emparée des milieux d'affaires ; rien ne va plus. Le tsunami, parlons-en : le krach de 1929 avait mis quatre ans pour produire tous ses effets. Ce n'est qu'en 1933 que la faillite des entreprises, une inflation galopante et un taux de chômage à 20 % aux Etats-Unis ont été ressenti par les citoyens lambda ! Donc, ne crions pas victoire trop tôt et ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué. On aimerait avoir des responsables un peu moins optimistes, en souhaitant qu'ils étudient le problème sous toutes les coutures, pour ne pas avoir à nous mordre les doigts ! Les Algériens optimistes Néanmoins, des experts, cités par l'APS, estiment au contraire que la crise financière internationale est une opportunité "favorable" à l'investissement étranger en Algérie. Pourquoi pas ? C'est ainsi que le Directeur général de la Bourse d'Alger, Ferfera Mustapha, a mis en exergue la "sûreté" et la "pérennité" du système bancaire et financier algérien grâce aux mesures prudentielles auxquelles ont recours les banques algériennes. En outre, le système financier algérien n'est pas "intégré" dans le système international et ne peut pas être "affecté" par ce dernier, a-t-il ajouté, précisant en ce sens que tant que la crise résiderait dans le système financier (la bourse), l'Algérie "sera épargnée" par ses aléas. Précisant davantage sa pensée sur les raisons qui maintiennent le système financier algérien à l'abri des fluctuations et des perturbations du système international, M. Ferfera a fait observer que la Bourse d'Alger, en terme de capitalisation, enregistre actuellement deux titres (Aurassi et Saidal) qui donnent lieu à une valeur capitalisée du marché de 6,4 milliards de DA, soit moins de 1% du produit intérieur brut (PIB). "Ce qui n'engendre aucun impact direct sur l'économie nationale", a-t-il souligné. Par ailleurs, le système bancaire algérien est domestique, étant composé de banques commerciales qui n'interviennent pas sur les marchés internationaux. Celles-ci présentent en outre une situation consolidée de fonds propres et une trésorerie excédentaire s'élevant à plus de 15 milliards de dollars d'excès de liquidités. Le matelas financier, relativement important, des réserves de change, qui s'élèvent à plus de 137 milliards de dollars, soit près de cinq années d'importation, et qui sont gérées par la Banque d'Algérie selon une stratégie basée sur la sécurité du capital - elles sont placées dans des actifs souverains garantis par les Etats- est également, selon le DG de la Bourse d'Alger, un "atout incitatif" à l'investissement en Algérie qui présente un marché stable au moment où la majorité des places boursières connaissent d'importantes perturbations, dont on ignore encore l'issue. Panique à Wall Street Apparemment, les 700 milliards injectés dans le circuit dans le cadre du plan Paulson, sont sans effet. Un cautère sur une jambe de bois. Pendant ce temps, réunis à Washington, les ministres des Finances et les banques des pays du G7 (USA, Canada, Grande-Bretagne, Allemagne, France, Japon) sont parvenus à un accord en cinq points : il s'agit d'éviter les faillites, de débloquer les crédits, de permettre aux banques de lever des capitaux, de protéger les dépôts bancaires et de relancer le marché des crédits immobiliers. Les grands argentiers de la planète n'ont pas retenu la proposition britannique de garantir les prêts interbancaires. Nouveauté des nouveautés, le Trésor américain s'apprête à prendre des participations dans le capital des institutions financières en difficulté. Dix huit ans après la chute du mur de Berlin, c'est la grande revanche de l'économie publique, puisque le capitalisme a du plomb dans l'aile et que le libéralisme tremble sur ses fondations. On peut considérer que cette réaction de Paulson arrive un peu tard, puisqu'elle n'est pas en mesure d'enrayer le vent de panique qui s'est emparé de la planète après la mise en faillite de la 4è banque américaine, Lehman Brothers. Après le repos hebdomadaire ; qui permet aux bourses de souffler, les regards se tournent vers la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Eurogroup, prévu pour aujourd'hui à l'Elysée. Cela dit, le bilan de la semaine fait ressortir une baisse de 22 % du Cac 40, de 18 % du Dow Jones, de 22 % de la Ftse britannique. L'or, considéré comme une valeur refuge, a également été très volatile. Le cours de l'once de métal fin a évolué dans une fourchette de plus de 100 dollars, alors que la peur d'une récession a provoqué une dégringolade des prix pétroliers. Suicide à Los Angeles Pire. Tout comme en 1929, où beaucoup d'investisseurs ruinés s'étaient suicidés en se pendant ou en se jetant par la fenêtre, on a appris qu'aux Etats Unis, un cadre de la Finance vient d'assassiner toute sa famille, avant de se donner la mort, dans la banlieue huppée de Los Angeles. Une psychologue de Chicago a affirmé que du fait du désastre économique, les appels à son cabinet ont augmenté de 50 %. A Los Angeles, le département de la santé mentale du comté a mis en place un service ouvert 24 heures sur 24. Pour sa part, le président de la commission européenne, manuel Barroso veut plus de coordination « J'appelle les Etats membres à faire un véritable effort pour améliorer la coordination entre eux » ajoutant : « Nous ne sommes dans une période ordinaire. Nous sommes dans une période extraordinaire, et nous devons être à la hauteur». Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la zone euro à 1,3% contre 1,4 % précédemment, et table sur seulement 0,2 % de croissance pour l'année prochaine. Le projet d'un plan européen de soutien aux banques progresse. Le premier ministre britannique, Gordon Brown explique avoir « invité » les autres pays de l'Union à mettre en place un plan européen de financement du système bancaire, alors même qu'en Grande Bretagne, le gouvernement a annoncé une nationalisation partielle des banques. Enfin, les bourses asiatiques sont au bord du gouffre : Tokyo, Hong Kong, Sidney, Shanghai, Bombay, sont toutes dans le rouge. R. M. Une chose intéresse au premier chef les Algériens : le prix du baril du pétrole a chuté à moins de 80 dollars. Car depuis le temps que nos responsables, à tous les nivea, ne cessent de répéter que l'Algérie est à l'abri, on commençait tout de même à se poser des questions. C'est vrai que notre système financier est en pilotage automatique et qu'il n'est arrimé à aucune logique de marché : les banques fonctionnent toujours comme au temps de Mathusalem, alors que notre bourse est sous perfusion. Une chance sans doute, qui fait que ce système ne ressent pas les ondes de choc du grand séisme boursier qui frappe les places financières du monde entier. Mais pour rester dans la même métaphore, n'oublions pas qu'on peut être épargné par un séisme, mais que dire du tsunami qui le suit ? Le tableau est le suivant : Les bourses en chute libre, les banques dans le rouge, les établissements financiers qui ne se prêtent plus d'argent entre eux, les hommes d'affaires qui ont peur de se jeter à l'eau, la psychose qui s'est emparée des milieux d'affaires ; rien ne va plus. Le tsunami, parlons-en : le krach de 1929 avait mis quatre ans pour produire tous ses effets. Ce n'est qu'en 1933 que la faillite des entreprises, une inflation galopante et un taux de chômage à 20 % aux Etats-Unis ont été ressenti par les citoyens lambda ! Donc, ne crions pas victoire trop tôt et ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué. On aimerait avoir des responsables un peu moins optimistes, en souhaitant qu'ils étudient le problème sous toutes les coutures, pour ne pas avoir à nous mordre les doigts ! Les Algériens optimistes Néanmoins, des experts, cités par l'APS, estiment au contraire que la crise financière internationale est une opportunité "favorable" à l'investissement étranger en Algérie. Pourquoi pas ? C'est ainsi que le Directeur général de la Bourse d'Alger, Ferfera Mustapha, a mis en exergue la "sûreté" et la "pérennité" du système bancaire et financier algérien grâce aux mesures prudentielles auxquelles ont recours les banques algériennes. En outre, le système financier algérien n'est pas "intégré" dans le système international et ne peut pas être "affecté" par ce dernier, a-t-il ajouté, précisant en ce sens que tant que la crise résiderait dans le système financier (la bourse), l'Algérie "sera épargnée" par ses aléas. Précisant davantage sa pensée sur les raisons qui maintiennent le système financier algérien à l'abri des fluctuations et des perturbations du système international, M. Ferfera a fait observer que la Bourse d'Alger, en terme de capitalisation, enregistre actuellement deux titres (Aurassi et Saidal) qui donnent lieu à une valeur capitalisée du marché de 6,4 milliards de DA, soit moins de 1% du produit intérieur brut (PIB). "Ce qui n'engendre aucun impact direct sur l'économie nationale", a-t-il souligné. Par ailleurs, le système bancaire algérien est domestique, étant composé de banques commerciales qui n'interviennent pas sur les marchés internationaux. Celles-ci présentent en outre une situation consolidée de fonds propres et une trésorerie excédentaire s'élevant à plus de 15 milliards de dollars d'excès de liquidités. Le matelas financier, relativement important, des réserves de change, qui s'élèvent à plus de 137 milliards de dollars, soit près de cinq années d'importation, et qui sont gérées par la Banque d'Algérie selon une stratégie basée sur la sécurité du capital - elles sont placées dans des actifs souverains garantis par les Etats- est également, selon le DG de la Bourse d'Alger, un "atout incitatif" à l'investissement en Algérie qui présente un marché stable au moment où la majorité des places boursières connaissent d'importantes perturbations, dont on ignore encore l'issue. Panique à Wall Street Apparemment, les 700 milliards injectés dans le circuit dans le cadre du plan Paulson, sont sans effet. Un cautère sur une jambe de bois. Pendant ce temps, réunis à Washington, les ministres des Finances et les banques des pays du G7 (USA, Canada, Grande-Bretagne, Allemagne, France, Japon) sont parvenus à un accord en cinq points : il s'agit d'éviter les faillites, de débloquer les crédits, de permettre aux banques de lever des capitaux, de protéger les dépôts bancaires et de relancer le marché des crédits immobiliers. Les grands argentiers de la planète n'ont pas retenu la proposition britannique de garantir les prêts interbancaires. Nouveauté des nouveautés, le Trésor américain s'apprête à prendre des participations dans le capital des institutions financières en difficulté. Dix huit ans après la chute du mur de Berlin, c'est la grande revanche de l'économie publique, puisque le capitalisme a du plomb dans l'aile et que le libéralisme tremble sur ses fondations. On peut considérer que cette réaction de Paulson arrive un peu tard, puisqu'elle n'est pas en mesure d'enrayer le vent de panique qui s'est emparé de la planète après la mise en faillite de la 4è banque américaine, Lehman Brothers. Après le repos hebdomadaire ; qui permet aux bourses de souffler, les regards se tournent vers la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Eurogroup, prévu pour aujourd'hui à l'Elysée. Cela dit, le bilan de la semaine fait ressortir une baisse de 22 % du Cac 40, de 18 % du Dow Jones, de 22 % de la Ftse britannique. L'or, considéré comme une valeur refuge, a également été très volatile. Le cours de l'once de métal fin a évolué dans une fourchette de plus de 100 dollars, alors que la peur d'une récession a provoqué une dégringolade des prix pétroliers. Suicide à Los Angeles Pire. Tout comme en 1929, où beaucoup d'investisseurs ruinés s'étaient suicidés en se pendant ou en se jetant par la fenêtre, on a appris qu'aux Etats Unis, un cadre de la Finance vient d'assassiner toute sa famille, avant de se donner la mort, dans la banlieue huppée de Los Angeles. Une psychologue de Chicago a affirmé que du fait du désastre économique, les appels à son cabinet ont augmenté de 50 %. A Los Angeles, le département de la santé mentale du comté a mis en place un service ouvert 24 heures sur 24. Pour sa part, le président de la commission européenne, manuel Barroso veut plus de coordination « J'appelle les Etats membres à faire un véritable effort pour améliorer la coordination entre eux » ajoutant : « Nous ne sommes dans une période ordinaire. Nous sommes dans une période extraordinaire, et nous devons être à la hauteur». Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la zone euro à 1,3% contre 1,4 % précédemment, et table sur seulement 0,2 % de croissance pour l'année prochaine. Le projet d'un plan européen de soutien aux banques progresse. Le premier ministre britannique, Gordon Brown explique avoir « invité » les autres pays de l'Union à mettre en place un plan européen de financement du système bancaire, alors même qu'en Grande Bretagne, le gouvernement a annoncé une nationalisation partielle des banques. Enfin, les bourses asiatiques sont au bord du gouffre : Tokyo, Hong Kong, Sidney, Shanghai, Bombay, sont toutes dans le rouge. R. M.