M. M. Samir Cheggour est l'exemple même de la personne autonome, patiente, courageuse qui ne baisse les bras devant rien. Aveugle lui-même, cet homme a su trouver la voie de la réussite, malgré son handicap. Se frayant un chemin dans la société, ce professeur d'enseignement professionnel spécialisé, licencié en droit, titulaire d'un CAP d'avocat, nous parle de la condition des non-voyants. Midi Libre : à votre avis, quels sont les problèmes les plus fréquents face à aux quels sont exposés les non-voyants en Algérie ? M. Samir Cheggour : A mon avis, la liste des problèmes dont souffrent les non-voyants en Algérie est loin d'être exhaustive. Notons d'abord qu'ils sont, selon l'association nationale des aveugles plus de 150.000 aveugles en Algérie. Ces derniers vivent plusieurs contraintes au quotidien. Le problème de la formation, l'insuffisance de la pension, l'exclusion sociale sont les principales difficultés. Cependant, heureusement aujourd'hui que la nouvelle génération se montre, malgré son handicap, plus disposée à apprendre et à aller de l'avant pour se frayer un chemin dans la vie sociale. Est-ce que vous pensez que les non-voyants ont tous accès aux nouvelles technologies mises à leur disposition ? Malheureusement, j'aurais voulu répondre par l'affirmative. Mais, la réalité est que dans la classe des non-voyants, il existe différentes tranches. Celle des analphabètes, livrés à eux même, qui subissent leur handicap, celle des chômeurs à peine formés qui n'arrive pas à se frayer un chemin et celle des haut cadres universitaires qui, grâce aux avancées technologique, peuvent être au fait de ce qui se passe autour d'eux. En effet, quand la personne aveugle n'est pas formée, elle ne peut aucunement utilisER un logiciel vocal, lire un livre en braille ou avoir accès à une bibliothèque sonore numérique. Quand elle est pauvre aussi, car ce type de technologie est très coûteux. Existe-t-il suffisamment d'infrastructures scolaires, de formation et d'accueil des non-voyants ? Concernant les infrastructures de formation, elles sont largement insuffisantes. Les structures scolaires sont par contre plus satisfaisantes avec plus de 20 écoles pour non-voyants sur le territoire national. Toujours est-il qu' il est impératif, dans le but d'améliorer les conditions de vie des non-voyants, enfants et adultes, que les pouvoirs publics renforcent les différentes structures pour non-voyants. Quels sont les formations et les boulots les plus fréquemment réservés aux non-voyants ? Les non-voyants qualifiés, donc ceux qui ont suivi des études supérieurs, peuvent avoir accès à toute les formations, notamment celle à vocation littéraire, même s'il rencontre plusieurs problèmes sur le plan professionnel. La difficulté se pose avec les aveugles, analphabètes, non formés, qui n'ont pas eu la chance d'avancer dans leur cursus scolaire. Ces derniers se retrouvent livrés à eux-mêmes, délaissés par l'état algérien et mis en marge de la société. C'est de ceux-là que l'état doit s'occuper en leur garantissant d'accéder à des formations simples et de pouvoir trouver des opportunités de travail. Mon message est adressé également aux parents d'enfants aveugles qui sont appelés à suivre de prés leur enfant et les pousser à continuer leur études malgré les contraintes. Etant vous-même non-voyant, que peut être le message que voudra transmettre les aveugles aux pouvoirs publics ? Les non-voyants réclament de vivre dans la dignité. Ils désirent que la société les acceptent, que l'état les considère avec plus de bienveillance et qu'il prévoit des avantages pour cette catégorie sur tous les plans. D. S. M. M. Samir Cheggour est l'exemple même de la personne autonome, patiente, courageuse qui ne baisse les bras devant rien. Aveugle lui-même, cet homme a su trouver la voie de la réussite, malgré son handicap. Se frayant un chemin dans la société, ce professeur d'enseignement professionnel spécialisé, licencié en droit, titulaire d'un CAP d'avocat, nous parle de la condition des non-voyants. Midi Libre : à votre avis, quels sont les problèmes les plus fréquents face à aux quels sont exposés les non-voyants en Algérie ? M. Samir Cheggour : A mon avis, la liste des problèmes dont souffrent les non-voyants en Algérie est loin d'être exhaustive. Notons d'abord qu'ils sont, selon l'association nationale des aveugles plus de 150.000 aveugles en Algérie. Ces derniers vivent plusieurs contraintes au quotidien. Le problème de la formation, l'insuffisance de la pension, l'exclusion sociale sont les principales difficultés. Cependant, heureusement aujourd'hui que la nouvelle génération se montre, malgré son handicap, plus disposée à apprendre et à aller de l'avant pour se frayer un chemin dans la vie sociale. Est-ce que vous pensez que les non-voyants ont tous accès aux nouvelles technologies mises à leur disposition ? Malheureusement, j'aurais voulu répondre par l'affirmative. Mais, la réalité est que dans la classe des non-voyants, il existe différentes tranches. Celle des analphabètes, livrés à eux même, qui subissent leur handicap, celle des chômeurs à peine formés qui n'arrive pas à se frayer un chemin et celle des haut cadres universitaires qui, grâce aux avancées technologique, peuvent être au fait de ce qui se passe autour d'eux. En effet, quand la personne aveugle n'est pas formée, elle ne peut aucunement utilisER un logiciel vocal, lire un livre en braille ou avoir accès à une bibliothèque sonore numérique. Quand elle est pauvre aussi, car ce type de technologie est très coûteux. Existe-t-il suffisamment d'infrastructures scolaires, de formation et d'accueil des non-voyants ? Concernant les infrastructures de formation, elles sont largement insuffisantes. Les structures scolaires sont par contre plus satisfaisantes avec plus de 20 écoles pour non-voyants sur le territoire national. Toujours est-il qu' il est impératif, dans le but d'améliorer les conditions de vie des non-voyants, enfants et adultes, que les pouvoirs publics renforcent les différentes structures pour non-voyants. Quels sont les formations et les boulots les plus fréquemment réservés aux non-voyants ? Les non-voyants qualifiés, donc ceux qui ont suivi des études supérieurs, peuvent avoir accès à toute les formations, notamment celle à vocation littéraire, même s'il rencontre plusieurs problèmes sur le plan professionnel. La difficulté se pose avec les aveugles, analphabètes, non formés, qui n'ont pas eu la chance d'avancer dans leur cursus scolaire. Ces derniers se retrouvent livrés à eux-mêmes, délaissés par l'état algérien et mis en marge de la société. C'est de ceux-là que l'état doit s'occuper en leur garantissant d'accéder à des formations simples et de pouvoir trouver des opportunités de travail. Mon message est adressé également aux parents d'enfants aveugles qui sont appelés à suivre de prés leur enfant et les pousser à continuer leur études malgré les contraintes. Etant vous-même non-voyant, que peut être le message que voudra transmettre les aveugles aux pouvoirs publics ? Les non-voyants réclament de vivre dans la dignité. Ils désirent que la société les acceptent, que l'état les considère avec plus de bienveillance et qu'il prévoit des avantages pour cette catégorie sur tous les plans. D. S.