La paix sociale est désormais menacée au complexe d'El Hadjar, où elle s'est brutalement détériorée ces dernières 48h. L'employeur, Arcelor Mittal, et le partenaire social, après un parfait bon ménage de près de 3 ans, se regardent maintenant en chiens de faïence. Les représentants des travailleurs accusent, en effet, le PDG d'Arcelor Mittal, le Français Bernard Bousquet, de tourner casaque en faisant fi de tous les engagements socioprofessionnels et en particulier le volet hausse des salaires promise au terme de l'échéancier du pacte de trêve sociale ratifié par les deux parties en 2006. Smaïn Kouadria, le nouvel homme fort du syndicat, naguère drivé par l'actuel député Aïssa Menadi, est catégorique : «Si Bousquet, avertit-il fermement, continue à ignorer les revendications salariales et socioprofessionnelles des travailleurs, qu'il s'est solennellement engagé à honorer à la fin du pacte nous n'hésiterons pas à passer à l'action, c'est-à-dire à paralyser l'ensemble des chaînes de production, jusqu'à satisfaction totale de nos droits». Le patron d'Arcelor, qui a, dimanche passé, fait clairement savoir que la trésorerie du groupe, ayant été durement affectée par la crise n'est pas en mesure pour l'instant de procéder à une révision à la hausse des salaires des 9.000 travailleurs d'El Hadjar, va-t-il plier devant la détermination du bureau syndical, qui menace de «mettre à genoux» le géant africain de l'acier ? Telle est la question qui taraude les milieux sidérurgistes. «Un simple calcul fera pencher la balance en faveur du oui puisqu'une journée de grève coûte la bagatelle de 2 millions de dollars au bas mot à l'entreprise» estime un cadre de Sider. Bousquet et sa hiérarchie peuvent-il se permettre ce luxe ? se demande-t-on déjà. Par ailleurs, des syndicalistes ayant requis l'anonymat n'arrivent pas à appréhender la logique de fonctionnement de l'employeur à l'égard des travailleurs. «Chaque année, avec la bénédiction du grand boss du groupe Arcelor, l'Indien Lakhsmi Mittal, Menadi bénéficie, à titre de sponsor de l'USM Annaba, de près de 11 milliards de centimes, une manne gérée directement par le staff de l'USMAn, à sa tête l'actuel député Aïssa Menadi… Alors pourquoi cette politique de deux poids de mesures, s'interrogent-ils, quand il s'agit d'accorder quelques dinars de plus aux travailleurs, qui eux vont au casse-pipe chaque matin sur le front de la production (beaucoup ont laissé leur vie sur les chaînes de production ces derniers temps) ? Arcelor crie alors, à la dèche et invoque la crise et tutti-quanti…» Il y a décidément disent-ils, beaucoup de zones d'ombre dans la gestion du complexe d'El Hadjar. R. M. La paix sociale est désormais menacée au complexe d'El Hadjar, où elle s'est brutalement détériorée ces dernières 48h. L'employeur, Arcelor Mittal, et le partenaire social, après un parfait bon ménage de près de 3 ans, se regardent maintenant en chiens de faïence. Les représentants des travailleurs accusent, en effet, le PDG d'Arcelor Mittal, le Français Bernard Bousquet, de tourner casaque en faisant fi de tous les engagements socioprofessionnels et en particulier le volet hausse des salaires promise au terme de l'échéancier du pacte de trêve sociale ratifié par les deux parties en 2006. Smaïn Kouadria, le nouvel homme fort du syndicat, naguère drivé par l'actuel député Aïssa Menadi, est catégorique : «Si Bousquet, avertit-il fermement, continue à ignorer les revendications salariales et socioprofessionnelles des travailleurs, qu'il s'est solennellement engagé à honorer à la fin du pacte nous n'hésiterons pas à passer à l'action, c'est-à-dire à paralyser l'ensemble des chaînes de production, jusqu'à satisfaction totale de nos droits». Le patron d'Arcelor, qui a, dimanche passé, fait clairement savoir que la trésorerie du groupe, ayant été durement affectée par la crise n'est pas en mesure pour l'instant de procéder à une révision à la hausse des salaires des 9.000 travailleurs d'El Hadjar, va-t-il plier devant la détermination du bureau syndical, qui menace de «mettre à genoux» le géant africain de l'acier ? Telle est la question qui taraude les milieux sidérurgistes. «Un simple calcul fera pencher la balance en faveur du oui puisqu'une journée de grève coûte la bagatelle de 2 millions de dollars au bas mot à l'entreprise» estime un cadre de Sider. Bousquet et sa hiérarchie peuvent-il se permettre ce luxe ? se demande-t-on déjà. Par ailleurs, des syndicalistes ayant requis l'anonymat n'arrivent pas à appréhender la logique de fonctionnement de l'employeur à l'égard des travailleurs. «Chaque année, avec la bénédiction du grand boss du groupe Arcelor, l'Indien Lakhsmi Mittal, Menadi bénéficie, à titre de sponsor de l'USM Annaba, de près de 11 milliards de centimes, une manne gérée directement par le staff de l'USMAn, à sa tête l'actuel député Aïssa Menadi… Alors pourquoi cette politique de deux poids de mesures, s'interrogent-ils, quand il s'agit d'accorder quelques dinars de plus aux travailleurs, qui eux vont au casse-pipe chaque matin sur le front de la production (beaucoup ont laissé leur vie sur les chaînes de production ces derniers temps) ? Arcelor crie alors, à la dèche et invoque la crise et tutti-quanti…» Il y a décidément disent-ils, beaucoup de zones d'ombre dans la gestion du complexe d'El Hadjar. R. M.