La crise de l'eau est aggravée par le manque de prise en considération politique, prévient l'ONU à la veille du 5e Forum mondial de l'eau à Istanbul . La crise de l'eau est aggravée par le manque de prise en considération politique, prévient l'ONU à la veille du 5e Forum mondial de l'eau à Istanbul . La menace s'amplifie: sous la double pression de la croissance démographique et du changement climatique, la crise de l'eau est aggravée par le manque de prise en considération politique, prévient l'ONU à la veille du 5e Forum mondial de l'eau à Istanbul (16-22 mars). Le volumineux rapport de 348 pages rédigé par les 24 agences des Nations unies dresse un état des lieux exhaustif des ressources en eau douce et des projections alarmantes pour l'avenir. «Après des décennies d'inaction, les problèmes sont énormes et vont s'aggraver s'ils ne trouvent pas de réponse", préviennent les auteurs. Alors que l'eau est l'ingrédient essentiel et prioritaire de toute politique de développement, les aides qui lui sont consacrées ne représentent encore que 6% à peine du total. Les gouvernements quant à eux ignorent souvent ce paramètre quand ils arrêtent leurs politiques. Et les spécialistes de la gestion de l'eau "gardent une perspective trop étroite". Pourtant, "l'eau est liée aux crises du climat, de l'énergie, de l'alimentation, des prix et des marchés financiers", insistent les auteurs. "Si les crises de l'eau ne sont pas résolues, elles vont s'aggraver, converger et susciter une insécurité sur plusieurs plans". De 6,5 milliards d'humains aujourd'hui, la population mondiale devrait dépasser 9 mds en 2050. Suivant ce rythme, la demande en eau devrait augmenter de 64 milliards de m3/an, estime l'ONU. Ce qui va aiguiser la concurrence entre les différents usages de l'eau, l'agriculture en tête (70% dans le monde, voire 90% dans les pays les plus pauvres, contre 20% pour la production énergétique et industrielle). Déjà, les responsables ont commencé à "surexploiter" les écosystèmes aquatiques: "En certains endroits, l'épuisement et la pollution des bassins et des aquifères ont atteint un point de non retour", note le rapport. Cette dégradation a un coût: au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où la pénurie est la plus criante, les dommages sont évalués à 9 mds USD/an, soit 2,1 à 7,4% du PIB. Aux Etats-Unis, ils atteindraient 60 mds USD/an. Par ailleurs, les scientifiques s'accordent pour prédire avec le changement climatique une perturbation des cycles de précipitations et une intensification, voire une augmentation, des événements extrêmes, susceptibles de menacer la sécurité, de déplacer des millions de personnes et de provoquer des conflits régionaux. Prenant l'exemple de l'Afrique sub-saharienne, les auteurs déplorent que 340 millions d'individus y soient toujours privés d'accès à l'eau potable et 500 millions de systèmes d'évacuation et de retraitement: "Le pourcentage de la population vivant en état de pauvreté absolue y est essentiellement le même qu'il y a 25 ans", remarquent-ils. Aussi les Objectifs de développement du Millénaire (ODM) arrêtés par l'ONU en 2000 — réduire de moitié en 2015 le nombre de personnes privées d'eau saine et de tout-à-l'égout —, n'ont aucune chance d'être atteints dans cette région. Selon les experts, 92,4 à 148 milliards de dollars seraient nécessaires chaque année dans le monde pour construire et entretenir un système d'adduction, d'évacuation et d'irrigation performant. Dont 38,2 à 51,4 mds rien qu'en Chine et dans les pays développés d'Asie. "Cet accès inéquitable à l'eau ne peut durer. Nous ne disposons peut-être pas de toutes les informations mais nous en savons assez pour commencer à agir", conclut le rapport. La menace s'amplifie: sous la double pression de la croissance démographique et du changement climatique, la crise de l'eau est aggravée par le manque de prise en considération politique, prévient l'ONU à la veille du 5e Forum mondial de l'eau à Istanbul (16-22 mars). Le volumineux rapport de 348 pages rédigé par les 24 agences des Nations unies dresse un état des lieux exhaustif des ressources en eau douce et des projections alarmantes pour l'avenir. «Après des décennies d'inaction, les problèmes sont énormes et vont s'aggraver s'ils ne trouvent pas de réponse", préviennent les auteurs. Alors que l'eau est l'ingrédient essentiel et prioritaire de toute politique de développement, les aides qui lui sont consacrées ne représentent encore que 6% à peine du total. Les gouvernements quant à eux ignorent souvent ce paramètre quand ils arrêtent leurs politiques. Et les spécialistes de la gestion de l'eau "gardent une perspective trop étroite". Pourtant, "l'eau est liée aux crises du climat, de l'énergie, de l'alimentation, des prix et des marchés financiers", insistent les auteurs. "Si les crises de l'eau ne sont pas résolues, elles vont s'aggraver, converger et susciter une insécurité sur plusieurs plans". De 6,5 milliards d'humains aujourd'hui, la population mondiale devrait dépasser 9 mds en 2050. Suivant ce rythme, la demande en eau devrait augmenter de 64 milliards de m3/an, estime l'ONU. Ce qui va aiguiser la concurrence entre les différents usages de l'eau, l'agriculture en tête (70% dans le monde, voire 90% dans les pays les plus pauvres, contre 20% pour la production énergétique et industrielle). Déjà, les responsables ont commencé à "surexploiter" les écosystèmes aquatiques: "En certains endroits, l'épuisement et la pollution des bassins et des aquifères ont atteint un point de non retour", note le rapport. Cette dégradation a un coût: au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où la pénurie est la plus criante, les dommages sont évalués à 9 mds USD/an, soit 2,1 à 7,4% du PIB. Aux Etats-Unis, ils atteindraient 60 mds USD/an. Par ailleurs, les scientifiques s'accordent pour prédire avec le changement climatique une perturbation des cycles de précipitations et une intensification, voire une augmentation, des événements extrêmes, susceptibles de menacer la sécurité, de déplacer des millions de personnes et de provoquer des conflits régionaux. Prenant l'exemple de l'Afrique sub-saharienne, les auteurs déplorent que 340 millions d'individus y soient toujours privés d'accès à l'eau potable et 500 millions de systèmes d'évacuation et de retraitement: "Le pourcentage de la population vivant en état de pauvreté absolue y est essentiellement le même qu'il y a 25 ans", remarquent-ils. Aussi les Objectifs de développement du Millénaire (ODM) arrêtés par l'ONU en 2000 — réduire de moitié en 2015 le nombre de personnes privées d'eau saine et de tout-à-l'égout —, n'ont aucune chance d'être atteints dans cette région. Selon les experts, 92,4 à 148 milliards de dollars seraient nécessaires chaque année dans le monde pour construire et entretenir un système d'adduction, d'évacuation et d'irrigation performant. Dont 38,2 à 51,4 mds rien qu'en Chine et dans les pays développés d'Asie. "Cet accès inéquitable à l'eau ne peut durer. Nous ne disposons peut-être pas de toutes les informations mais nous en savons assez pour commencer à agir", conclut le rapport.