Outré par les dérives injustifiées du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) décide de radicaliser son mouvement de protestation. Après un débrayage de deux jours observé les 1er et 2 février, le SAP entame à partir d'aujourd'hui une grève illimitée. Ni la réunion de conciliation et encore moins le préavis de grève déposé par le SAP, il y a une semaine, auprès des services concernés, n'ont amené la tutelle à prendre en charge les revendications du personnel paramédical. Dimanche, le ministère nous a convoqués pour une réunion de conciliation. A notre étonnement, il n'y avait ni le ministre ni le secrétaire général, seulement le directeur des ressources humaines, qui était dans l'incapacité de répondre à nos interrogations», a soutenu M. Ghachi, porte-parole du SAP. Ce dernier qualifie la démarche du ministre de méprisante et la réunion en question de non fructueuse. «M. Ould Abbès est le ministre le plus médiatisé. Il multiplie des déclarations et s'engage verbalement à prendre en charge nos doléances, mais concrètement, rien ne se fait», affirme notre interlocuteur, précisant que les paramédicaux ont demandé au ministre un engagement écrit par rapport à la prise en charge de leurs revendications, notamment en ce qui concerne le statut ; ils ont essuyé un niet catégorique. «Si le ministre parle d'augmentation de salaire et du dépôt du statut particulier au niveau de la Fonction publique, pourquoi il ne donne-t-il pas de détails ou d'échéancier ? Nous estimons que les propos du ministre relèvent du stade des promesses ni plus ni moins», a indiqué Ghachi. Le système LMD demandé Les paramédicaux revendiquent la promulgation de leur statut particulier et leur intégration dans le tableau «A» catégorie «11». Ils demandent également à être intégrés dans le système LMD (licence-master-doctorat) pour bénéficier d'une formation (bac+4) afin d'être «plus performant» et de prodiguer de «meilleurs soins» aux malades, comme ils réclament de rendre effectives les décisions de réintégration des cadres syndicaux suspendus. De son côté, le Syndicat national des professeurs d'enseignement paramédical (PEPM) appelle les sections de base à se mobiliser, à tenir leur assemblée générale et à se prononcer pour une grève nationale dont le préavis sera déposé auprès des administrations concernées. Le Syndicat des professeurs d'enseignement paramédical dénonce le mépris affiché par le ministère de la Santé quant à leurs préoccupations. «Le statut particulier du PEPM a été finalisé en 2008, mais il n'a pas été transmis à la DGFP ni nous n'avons eu suites. Le régime indemnitaire qui, à cause de la non-promulgation du statut particulier, accuse un retard par rapport aux fonctionnaires des autres secteurs», a soutenu M. Hadji premier responsable du syndicat. Celui-ci fait remarquer, en outre, que le statut des établissements de formation paramédicale, qui a été finalisé en 2004, n'a pas été promulgué à ce jour créant une situation anachronique : «Le statut en vigueur date de 1973, ce qui pénalise les personnels de gestion pédagogique et administrative (organigrammes dépassés) qui ne sont pas rémunérés pour les postes de responsabilité depuis 2008», explique M. Hadji. Le conseil exécutif national du Syndicat lance un appel au président de la République, garant des lois et de la Constitution, et au Premier ministre, leur demandant d'intercéder auprès du ministre de la Santé à l'effet de respecter et d'appliquer les engagements pris avec le syndicat en 2010. Nabila Amir Lectures: