M. Hassan Bouras vit et exerce son métier de journaliste à El Bayadh en Algérie. En raison de son combat contre la corruption et la mauvaise gestion administrative de la wilaya d'El Bayadh, il subit depuis 2003 des persécutions et un harcèlement judiciaire régulier. Il a entamé une grève de la faim le 12 avril 2011 pour protester contre ce traitement. Alkarama s'est adressée le 2 mai 2011 à la Rapporteuse Spéciale sur la situation des Défenseurs des Droits de l'Homme en lui demandant d'intervenir auprès des autorités algériennes afin qu'elles cessent les persécutions dont fait l'objet M. Bouras. M. Hassan Bouras, âgé de 41 ans, est journaliste et président du bureau de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) pour les régions sud de l'Algérie. Il est également membre de la fédération des centres des droits de l'homme dans le monde arabe. M. Bouras et les membres de sa famille n'ont cessé de faire l'objet de persécutions et de harcèlement judiciaire régulier par les autorités et les services de sécurité depuis 2003 en raison de ses activités de défenseur des droits de l'homme. Accusé de « diffamation », il ne fait pourtant que dénoncer la corruption et la mauvaise gestion administrative de la wilaya d'El Bayadh. Il a à ce jour reçu de nombreuses lettres anonymes contenant des menaces de mort. En 2003, il est le premier journaliste et défenseur des droits de l'homme emprisonné en application des dispositions introduites dans le Code pénal algérien en 2001 – les articles 144 et 144bis –, qui prévoient notamment des peines de prison pour les journalistes accusés de « diffamation », d'« offense » ou d' « injure » à l'égard des institutions de l'Etat. Il est alors condamné par le tribunal d'El Bayadh pour diffamation à deux années de prison ferme et à cinq années d'interdiction d'exercer son métier de journaliste. En 2008, il est convoqué par le Bureau de la Sécurité Intérieure d'El Bayadh, dépendant des Services des Renseignements et de la Sécurité (DRS), où il lui a été signifié qu'ils ne toléreraient plus à l'avenir qu'il écrive sur les « questions politiques », et notamment sur les protestations sociales dans les régions du Sud. Il est alors condamné par la Cour d'appel de Saida à deux mois de prison ferme et à 40 000 dinars algériens d'amende pour « diffamation » et « atteinte à corps constitué », suite à une plainte du Wali (préfet) d'El Bayadh. La plainte concernait un article paru sous forme de reportage publié le 26 avril 2006 dans le quotidien El Bilad et dans lequel M. Bouras critiquait le bilan de la wilaya en matière de développement socio-économique, mais dénonçait aussi la corruption et les luttes d'influences dans la gestion de l'administration. Depuis cette date, les persécutions contre lui et d'autres membres de sa famille, en particulier contre ses sœurs, se sont multipliées. Madame Bouras Khira, fonctionnaire à la direction de la formation professionnelle a notamment été harcelée pour avoir refusé un dossier comprenant une attestation falsifiée appartenant à l'épouse d'un haut fonctionnaire d'El Bayadh, qui a quand même pu passer un examen et obtenir un diplôme. Elle a alors fait l'objet de persécutions suite à la dénonciation de cette affaire par son frère. Destituée de son poste, elle continue d'être harcelée dans son travail. Son autre sœur, madame Zohra Bouras, militante elle aussi, est également menacée depuis le sit-in du 5 octobre 2009 organisé avec son frère devant le Tribunal d'El Bayadh. Menacée de mort, elle ne peut trouver d'emploi, en plus d'être victime d'une politique d'intimidation par les autorités locales et forces de l'ordre. Il est à noter que M. Bouras exerce son métier de défenseur des droits de l'homme dans une petite ville du sud-ouest de l'Algérie et qu'il se trouve de ce fait isolé et confronté, seul avec sa famille aux pressions des autorités politiques locales. Il est clairement établi que les représailles et les intimidations dont il fait l'objet ont pour but de l'empêcher d'exercer sa profession de journaliste en toute liberté et de l'intimider en raison de ses activités de défenseur des droits de l'homme. M. Bouras a entamé plusieurs grèves de la faim pour dénoncer les abus de pouvoir dont il est victime quotidiennement depuis plusieurs années. Il est encore aujourd'hui en grève de la faim depuis le 12 avril 2011. Alkarama rappelle aux autorités algériennes leurs obligations en vertu de l'article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui stipule que « nul ne peut être inquiété pour ses opinions ». Lectures: