L'histoire se répète et les attrape-mouches d'hier sont toujours de rigueur, rien n'a changé à part peut être le contexte mondial où les persécutions se démultiplient et se mondialisent et où les états qui s'expriment au nom des nations ne veulent plus que la guerre comme réponse à tout ce qui « gène », déborde ou rechigne à marcher au pas. Le triple A de l'Algérie. Dans ce nouvel ordre où les forgerons de la pensée, forts de leurs victoires « humanitaires » obtenues à coups de missiles, de milliers de mercenaires et de centaines de milliers de morts dont des réfugiés Libyens que les bateaux de l'OTAN ont refusé de secourir, le pouvoir Algérien apparaît comme le bon élève, voire l'élève en avance sur son temps ; notre dictature née hors des frontières du pays, sous couvert d'une révolution (cela ne vous rappelle rien ?), a « le mérite » d'avoir carrément mené une guerre contre le peuple -et c'est sciemment que je ne dirai pas « son » peuple- instaurant à chaque fois et à la moindre crise, un principe largement admis aujourd'hui, celui de dire qu'il y a des populations qui comptent et des populations qui ne comptent pas. Nous avons été les premiers à « tuer » au nom de la démocratie, c'est fondamentalement l'une des raisons qui fait que le pouvoir Algérien ne sera jamais inquiété par la rosée du printemps arabe. Confusionnisme et islamisme au service de l'impérialisme. Mis malgré tout dans l'embarras par ses maîtres-partenaires pour des raisons plus liées à l'instabilité sociale, à l'incompétence généralisée et à l'incurie de nos institutions, le pouvoir « bon élève » est acculé, convoqué en plénière et mis en garde. Sans aucune vision, ni projection, ceux qui nous gouvernent en réalité ne gèrent que le transfert des richesses du pays via une couche d'intermédiaires ignares, arrogants et prêts à tout pour défendre le système qui les engraisse ; pour les professionnels de la haute finance, les pourvoyeurs de fonds des décideurs, les Lelouche & Co, trop pressés d'avoir en face des succursales à leurs « normes », ce climat est encombrant et doit changer. C'est dans ce contexte que, comme d'habitude, les éternels cerbères font appel aux bouffons de circonstance, aux islamistes des incubateurs et autres salonards de la démocratie, du patriotisme et des droits de l'homme, pour bien sûr, encore une fois collaborer et soutenir des élections législatives dont l'issue quant bien même islamiste n'aura été qu'une formalité parmi d'autres, maintenant que, concernant les champs politiques pour les pays arabes, les gendarmes du monde ont opté pour de nouvelles aquarelles. Islamistes ou droits-de-l'hommistes, le tout est de continuer à s'indigner là où s'indignent l'OTAN et Qatar (ce grand pays démocratique !) et de se taire là où ces derniers se taisent, estompent les feux des projecteurs et absolvent d'autres tueurs. On l'aura compris, l'Algérie de demain a toutes les chances d'être la banlieue « gueux » des pays du golfe si elle veut éviter une balkanisation dont le mode d'emploi est fin prêt et a déjà fait ses preuves. Être ou ne pas être : là est le vote ! Je me permets pour conclure, ces quelques mots à ceux qui vont participer de près ou de loin aux jeux aventureux et piteux des élections, à ceux qui vont consacrer l'impérialisme et nous ramener au statut d'indigène, à ceux qui auront CHOISI d'être les alibis et les arguments des bourreaux : Pour ne pas rater une miette du chantier des » grandes réformes » du Nidham, pour être aux premiers rangs dans le « nouvel ordre », pour décrocher une place dans le haras des belles montures, pour garder l'allure même à plat ventre, pour s'aplatir chaque jour un peu plus tout en gardant sa bedaine, pour parader avec les génocidaires et parapher avec « les hommes d'affaires », pour être bien vu des atlantistes, des sionistes et des impérialistes, pour entretenir le statu quo, pour donner du souffle aux bulles d'air, pour bourrer les urnes funéraires, pour protéger les mercenaires et les tortionnaires, pour parrainer la corruption, pour préluder interventions et incursions, pour jouer encore aux prolongations, pour supplicier la mémoire, pour trucider l'espoir, ALLEZ VOTER ! Ceci dit, ne pas voter reste un acte de résistance et de survie or c'est un combat au quotidien qui nous attends car c'est une guerre sans merci qui nous guette et pour stopper cette « croisade » nous n'avons pas d'autre choix que d'occuper nos espaces quotidiens avant qu'ils ne soient investis par des chars et des charognards en treillis, costumes ou turbans. La solution à nos misères ne viendra de nulle part si nous sommes incapables de la penser, et tant que nous ne sommes pas aptes à dire ce que nous voulons et non pas seulement ce que nous ne voulons plus, d'autres le feront à notre place. Zineb Azouz Constantine, le 17 février 2012