12 novembre 2012 L'hiver dernier, une partie de la population algérienne a subi dans sa chair les contrecoups de cette politique d'épicier. Une pénurie de gaz butane avait provoqué l'ire de beaucoup de foyers algériens, qui ne pouvaient se procurer ce combustible pour faire face au froid, particulièrement dans les régions isolées du pays. Des images montraient d'interminables files d'attente aux stations-service où les bonbonnes de gaz butane étaient distribuées au compte-gouttes. A qui la faute? Evidemment, les responsables du secteur ont trouvé la parade pour expliquer ces tristes évènements: selon eux, ce serait mère nature qui, sans (les) prévenir, a décidé que l'hiver soit un peu plus froid que d'habitude. En résumé, c'est la faute aux changements climatiques. La belle excuse! Le mois passé le PDG de Naftal, Akretche Saïd, a révélé de nouvelles mesures visant à éviter la pénurie de bonbonnes de gaz butane, vécue presque par toutes les régions du Nord, lors de la rude saison hivernale de l'an dernier. Le calvaire était tel que le premier responsable de Naftal semble cette fois vouloir tout faire pour éviter la pénurie à l'approche de l'hiver, dont les pluies de ces derniers annoncent d'ores et déjà la couleur. Mettant en avant l'augmentation des stocks de la matière première et du produit conditionné (les bonbonnes de gaz pleines) et, parallèlement, l'augmentation des points de vente. Alors pourquoi cette pénurie systématique à chaque hivers ? C'est la question que se pose chaque algérien, sauf les responsables concernés. S'ils se l'étaient posée comme tous les Algériens, surtout ceux qui souffrent de cette pénurie, ils auraient peut être trouvé une solution à ce paradoxe, une pénurie de butane qui sévit dans un pays qui est donné comme premier ou deuxième exportateur mondial de GPL. Donc quand il fait froid, même si on a du butane à la maison, si la bouteille est déposée à l'extérieur dans un endroit aéré pour éviter l'accumulation de gaz en cas de fuite – d'autant qu'il y a des bouteilles qui ont des fuites à cause de la manipulation lors du déchargement – les employés de Naftal préfèrent les jeter du camion au lieu de les décharger manuellement. Sachant qu'une bouteille de gaz qu'on utilise une heure le matin, une heure à midi et une heure le soir, peut tenir 20 à 30 jours, et une bouteille de gaz utilisée pour le chauffage qui fonctionne parfois 24/24, ne peut tenir que 4 à 5 jours au maximum si on chauffe une chambre, et si on devait chauffer deux chambres il faudrait une bouteille tous les deux jours, donc on peut alors dire approximativement, qu'en hiver on consomme dix fois plus de gaz que le reste de l'année. Nous avons donc deux à trois mois dans l'année où l'on consomme dix fois plus de gaz par jour que le reste de l'année. Même si on considère que le gaz est disponible pour mettre fin à la pénurie, il faut avoir des installations de mise en bouteilles capables de répondre à la demande, en hivers, qui devraient fonctionner à 100% pour répondre à la demande, ces mêmes installations ne vont fonctionner qu'à 10% seulement le reste de l'année, à savoir les 9 mois restants. Mais les responsables concernés n'arrivent toujours pas à trouver de solution à ce problème. Et il n'y a pas que cela, il y a aussi les problèmes de disponibilité et de transport du gaz. Le GPL est produit à Arzew ou à Skikda, mais en hiver les ports sont souvent consignés à cause du mauvais temps, rendant de ce fait sa mise en bouteille, dans la région centre, encore plus difficile, et il est donc difficile de réussir le pari, car c'est une des causes qui fait que la pénurie est presque permanente en hivers. Par contre, si on encourage le citoyen à utiliser le gaz propane qui est disponible comme le butane, les bouteilles peuvent être entreposées à l'extérieur et peuvent fonctionner même à moins 20 degré, on a alors la sécurité, puisque le gaz peut être entreposé à l'extérieur, et le fonctionnement puisque la bouteille peut fonctionner à moins 20 degré, puisqu'il ne devient liquide qu'à moins 40 degré environ. Une autre solution, proposée par les spécialistes et des économistes, est l'installation des citernes de 3 000 à 5 000 litres de propane dans les petits villages isolés, ce qui va les mettre à l'abri des pénuries de gaz en hiver. Imaginons des pénuries de butane pendant un demi siècle dans un pays qui se targue être le premier, ou le deuxième, exportateur de GPL dans le monde, mais incapable de trouver une solution qui mettra fin à la souffrance de millions de citoyens, une solution qui pourra même créer de l'emploi au frais du contribuable, c'est bien cela qu'on appelle " la clochardisation " du pays pour avoir mis à la tête de nos institutions des clochards; alors, si on est incapable de réagir à cette situation, c'est qu'on mérite ce qui nous arrive. D'autre part, les spéculateurs, en grand nombre, ne ratent jamais l'occasion pour investir le marché et faire de substantiels bénéfices. La pénurie et la spéculation exagérée sur le prix du gaz butane continuent à susciter de vives inquiétudes chez les citoyens. Profitant d'une telle déconfiture, certains commerçants, sans foi ni loi, trouvent l'occasion immanquable de se livrer à une spéculation exagérée en appliquant des prix exorbitants, au grand dam des citoyens contraints de débourser entre 250 et 280 DA pour une bouteille, au lieu de 200 DA qui est son prix normal. Dans certains hameaux, atteste-t-on, la hausse est de 100 DA, ce qui porte le prix de la bouteille à 300 DA, et qui peut atteindre parfois les 800 DA (la bouteille). Ne pouvant plus parer à ce genre d'agissements, certains préfèrent renouer avec la cuisine traditionnelle en se rabattant sur le bois et le charbon, particulièrement les habitants des mechtas et bourgs lointains plongés dans les abysses de la précarité à cause du réseau routier défectueux. A.M.