Le pouvoir en Algérie signifie Mulk (propriété privée). Il n'est pas fondé sur la cité comme dans la tradition démocratique, mais sur le regroupement primordial d'une assabiyya (horde de bandits ).D'ailleurs, il est inutile de rappeler vos méfaits et votre stupidité lorsque vous avez encadré la société par la terreur, la corruption et l'intimidation en écrabouillant l'art, le talent et le génie. Notre but n'est pas d'ajouter à une situation encore plus dramatique qu'elle ne l'était par le passé. Son essence est un lien « affectif », un lien du sans silat al-raham tribal et familial, une « solidarité mécanique », pour reprendre le vocabulaire sociologique, et non un rapport de citoyenneté dans un espace public. Ainsi se comprend le rôle fondamental joué au coeur du système politique algérien par les frères, fils, oncles, voire demi-frères et femmes, filles ou mères des dirigeants, éléments d'analyse qui, par delà les dimensions anecdotiques, nous introduisent au coeur même du fonctionnement du pouvoir autoritaire. Cette assabiyya a conduit le pays selon ses humeurs sans le moindre projet de société, depuis 1958 à ce jour. Aujourd'hui l'Algérie est devant un dilemme : sujet de convoitises des grandes puissances qui ont déjà activé leurs snipers sur place, le pays est plus que jamais menacé de scission, d'éclatement. On ne peut pas soutenir un régime fondé sur une assabiyya qui porte en elle tous les germes de la division et on n'a pas d'élite pour constituer une alternative au régime. Sommes nous condamnés pour autant ? Que faire pour sortir de ce bourbier ? Le régime algérien peut-il se recomposer et résister aux assauts de la haute finance internationale et de la grosse industrie militaire qui après avoir encadré toutes nos frontières par la nébuleuse AQMI, ont placé sur orbite les minorités séparatistes ? Reconduire Bouteflika pour un quatrième mandat peut-il constituer une chance de survie pour la nation algérienne ? Hocine Ait Ahmed, Taleb Ibrahimi, Mouloud Hamrouche qui certainement se sont posés les mêmes questions qui préoccupent la majorité du peuple, ont-ils encore une marge de manœuvre dans une conjoncture internationale ou tout a été décidé pour faire de l'Algérie une Syrie bis ? Concrètement, en l'absence de partis politiques, d'élites et devant les prévisions alarmistes de centres d'analyses d'ici et d'ailleurs, que propose le DRS pour maintenir l'unité et la cohésion de la nation algérienne ? Allez vous déserter le terrain et prendre la fuite avec vos comptes faramineux ou allez vous vous remettre à la sagesse des quelques hommes politiques intègres et patriotes qui restent encore dans ce pays ? Il est temps pour vous de jouer carte sur table, car il ne s'agit pas de sauver vos têtes, mais il s'agit de sauver la tête de l'Algérie. Cette Algérie qui il n'y a pas encore soixante ans a forcé l'admiration de tous les peuples de la terre.