21 Mars 2014 Publié par Saoudi Abdelaziz http://www.algerieinfos-saoudi.com/ Certains quotidiens « indépendants » encensent aujourd'hui à l'unisson Lamine Zeroual et lui attribuent un nouveau destin national. En 1998, ils furent les instruments de l'opération médiatique spéciale montée par les services secrets qui a poussé Zeroual à quitter la Présidence de la République. Le 12 février dernier, le général à la retraire Hocine Benhadid, révélait dans El Watan les dessous de la mise à l'écart de Lamine Zeroual. Rappelons ses propos: « En 1993, pour calmer la scène politique et apaiser certains hauts officiers qui étaient hostiles à la situation dans l'armée, on a installé Liamine Zeroual comme ministre de la Défense nationale. Ce dernier était respecté au sein de l'armée. Et à la fin du mandat du HCE, fin 1993, le président de cette instance, le regretté Ali Kafi, qui était aussi président de l'Organisation nationale des moudjahidine avec un solide réseau, a tout fait, lors de la Conférence de dialogue national (janvier 1994), afin de désigner Zeroual chef de l'Etat. Kafi voulait couper l'herbe sous le pied de clans qui voulaient imposer quelqu'un d'autre à la place de Zeroual. Il en résulta que les autres clans avaient de la haine : « Pourquoi Zeroual et pas nous ! » Ils ont continué à jouer en coulisses contre Zeroual, et comme ils savaient que ce dernier avait le général Betchine comme ami, ce sont eux qui ont proposé à Zeroual de le ramener à ses côtés. C'était un piège. Il s'ensuivit les affaires contre Betchine pour affaiblir Zeroual, et ce dernier a quitté le pouvoir car il avait à faire face à une situation compliquée. Il s'est retrouvé pris dans les solides fils d'une toile d'araignée.» Pourquoi le « pouvoir réel », alors animé par les généraux Belkheir et Toufik, avait-il jugé nécessaire de se débarrasser de Zeroual? Le général Benhadid semble en faire un problème de jalousie régionaliste et l'interviewer d'El Watan n'a pas jugé utile d' aller plus loin. Qui se rappelle aujourd'hui du rôle joué par certains journaux indépendants dans la chute de Zeroual? La décennie noire est recouverte du manteau du silence médiatique, mais le manteau est troué. Le 13 octobre 1998, quatre gros titres de la presse « indépendante » -El Watan, El Khabar, Liberté et Le Matin- sonnaient l'hallali contre la présidence, en utilisant le talon d'Achille cité par le génral Benhadid: Betchine. Ils publient simultanément la lettre ouverte de Hichem Abboud. Motivations régionaliste? C'est un « vrai chaoui » qui a lancé la charge contre la présidence du chaoui Zeroual. « A travers cette lettre ouverte, écrivait alors crânement Hicham Abboud, je m'adresse à l'homme et non au ministre-conseiller du président de la République ». Cette lettre (lire le texte intégral) a eu un fort impact médiatique, d'autant plus important qu'à côté de faits liés au business, Betchine était accusé d'avoir supervisé la torture en octobre 1988. Hichem Abboud est ancien membre du staff dirigeant du DRS reconverti dans les opérations politico-médiatiques spéciales. Son initiative fut le principal temps fort de l'offensive médiatique qui a « poussé » Zeroual à abandonner la présidence de la République, avant la fin de son mandat.