BAKCHICH – PAR LA REDACTION DE « MONDAFRIQUE » - Publié le 01 Mai, 2014 Mis en cause dans un papier paru le 15 avril sur notre site « Mondafrique », « les appartements parisiens suspects du secrétaire général du FLN », Amar Saadani, a exigé, via son cabinet d'avocats parisien, que nous retirions notre papier et que nous présentions des excuses. Ce que, le lundi 21 avril, nous avons refusé de faire. Dans une série de quatre papiers, nous revenons sur ce dossier. Le vendredi 18 avril, lendemain de l'élection du président algérien Bouteflika pour un quatrième mandat, le secrétaire général du FLN, Amar Saadani nous adressait une lettre recommandée, envoyée par son avocat Jean Yves Dupeux, pour que nous retirions dans les cinq jours le papier que nous avions publié sur « les appartements parisiens suspects du secrétaire général du FLN ». Il s'agirait « de graves accusations diffamatoires » qui auraient relayé, sans preuves, « des accusations calomnieuses ». Droit de réponse Nous avons répondu, via notre avocat, que nous étions prêts à publier un droit de réponse d'Amar Saadani. Cette offre de notre part a été refusée par le patron du FLN. Nous devions afficher « nos regrets » d'avoir publié l'article qui ne reposerait que sur « des informations erronées », sans l'ombre soi disant d'une enquête. Ce que nous avons refusé, dans la mesure où nous disposions de documents et de témoignages crédibles tant à Paris qu'à Alger. Comment admettre qu'Amar Saadani n'a jamais été suspecté de corruption en Algérie, qu'il ne dispose d'aucun avoir bancaire à Paris et qu'il n'a acquis aucun appartement en France ? Seul le montant exact des avoirs bancaires qui ont transité sur ses comptes étrangers peut faire l'objet de réserves, dans la mesure où le chiffre que nous avançons repose sur des témoignages crédibles, mais non sur des preuves matérielles. Nos informations ont été largement reprises par la presse algérienne qui a apporté de nouvelles précisions, notamment sur la localisation à Paris et à Neuilly des appartements de monsieur Saadani. Ce dernier n'a voulu voir dans ces révélations qu'une campagne malveillante, menée par « une cinquième colonne » animée par les services algériens (ou DRS), qu'il avait largement mis en cause, sans preuves, durant la campagne présidentielle. « Je suis attaqué, a-t-il déclaré, parce que j'ose défier le DRS ». Complicités françaises L'explication est un peu courte. Le DRS qui a constitué une formidable banque de données sur les principaux dirigeants algériens n'a jamais fait de la lutte contre la corruption un objectif prioritaire. A travers la double vie d'Amar Saadani entre Paris et Alger, la question posée est celle des frasques financières d'une partie des élites algériennes. Elles ne datent pas d'aujourd'hui. Mais ces dérives ont été considérablement amplifiées depuis 1999, date depuis laquelle Abdelaziz Bouteflika dirige l'Algérie. Une dérégulation totale des commissions occultes et une frénésie d'accaparement des richesses ont gangrené la présidence algérienne. Amar Saadani est loin d'être le seul à être concerné par ces dérives. Mais ce dignitaire est emblématique d'un système. Côté jardin, le patron du FLN, un des principaux personnages de l'Etat, tient un discours patriotique, qui trouve encore un écho certain auprès d'une opinion algérienne profondément nationaliste. Coté cour, Amar Saadani achète des appartements à Paris, se fait attribuer une carte de résidence en France et transfère des avoirs bancaires en Europe où vit une grande partie de sa famille. Dans les jours qui viennent, nous allons revenir, grâce aux témoignages et aux documents dont nous disposons, sur les dossiers d'Amar Saadani à travers quatre papiers à paraitre à partir de demain vendredi. 1) Les frasques immobilières du patron du FLN 2) L'étrange inscription au fichier des étrangers 3) L'origine trouble de ses avoirs bancaires. 4) Les complicités françaises