En ces temps marqués par les effets des « tragédies historiquement programmées », nous présentons nos condoléances d'algériens affligés par la mort des militaires sacrifiés sur l'autel de la guerre clanique qui secoue le régime militaro-mafio-DRS, à Aïn Defla, aux familles des victimes et à leurs proches. Cela dit, le deuil ne doit en aucun cas altérer notre raison. L'émotion est, certes humaine. Cependant, sa mobilisation ne doit nullement être substituée à l'effort de réflexion exigeant de nous des lectures lucides. Cet attentat est à lier aux tueries du M'Zab et aux attentats ou assassinats perpétrés dans des régions sensibles en Algérie, notamment en Kabylie, avant et après le passage forcé au 4ème mandat « présidentiel ». L' échec « La trêve clanique », initialement prévue pour le mois de Ramadan, a provoqué une énième déstabilisation meurtrière de la vallée du M'Zab. Une déstabilisation qui a fini par mettre la cohésion de l'institution militaire en danger. Son implication dans le « rétablissement de l'ordre » à Ghardaïa et dans les villes et les localités qui lui sont limitrophes renseigne sur l'ampleur du conflit larvé qui oppose le commandement militaire à l'un des départements de l'institution sensée défendre la souveraineté du pays et son intégrité territoriale. Ce département n'est autre que le DRS. La guerre que se livrent les clans pour l'après Bouteflika met, également, en évidence l'impasse devant laquelle se trouvent les différentes composantes claniques du régime: la question de l'héritage du système informel de l'exercice des deux souverainetés, politique et économique, dont le peuple a été spolié dès l'indépendance. Aujourd'hui, »le terrorisme résiduel » choisi (depuis la fin des années 1990 et le début des années 2000) comme option stratégique par les janviéristes, pour diluer leurs responsabilités dans les massacres des années 1990, connait une mutation vers une daechisation sécuritaire lancée avec l'apparition de « Jund Al-Khalifa » en Kabylie. A cela s'ajoute la prolifération des séparatismes évoluant vers des mouvements armés. Ces deux options bénéficient d'une promotion politico-médiatique par déclarations interposées de sous-fifres de la façade administrative du régime présentés des pions avancés par chacun des clans détenteur de la réalité du pouvoir en Algérie sur l'échiquier de la succession à Bouteflika. Dans un contexte marqué par un recule inquiétant, au niveau de la pensée et de l'initiative politique, sur le terrain du combat pour la réhabilitation du peuple algérien dans son droit à exercer sa souveraineté, des tendances « ethnicistes » ou fondamentalistes avancent au détriment d'une citoyenneté algérienne de plus en plus rejetée. Tous ces éléments ne font qu'aggraver une situation nationale déjà frappée d'une précarité porteuse de dangers d'un basculement de l'espace de Tafriqt U Gafa (l'Afrique du Nord) et celui de l'ensemble des pays de la rive sud de la méditerranée dans une spirale de violence sans fin. Une violence où le sang des enfants des peuples ayant payé le prix le plus fort pour leur libération du joug colonial risque d'être servi en des coupes bien remplies, aux puissants de l'oligarchie mondiale, par leurs supplétifs nationaux et régionaux. Face à de tels dangers, il n'est nullement question d'abdiquer ou de perdre espoir. Notre peuple est porteur d'une Révolution où il a montré ses capacités à déjouer les projets de sa disparition. Il nous appartient, aujourd'hui, de renouer avec ses traditions de lutte et de nous en imprégner pour œuvrer à une nouvelle construction de la citoyenneté algérienne. Aux professionnels du crime et de la corruption en Algérie, disons: HALTE AUX TUERIES! HALTE A LA DAECHISATION SECURITAIRE! HALTE AU SEPARATISME FABRIQUE DANS VOS LABORATOIRES ET CONTRÔLE PAR VOS « EXPERTS »! HALTE AUX TRAHISONS REPETEES A LA PATRIE! HALTE AUX MANIPULATIONS QUI MENACENT NOTRE PAYS DANS SON EXISTENCE! HALTE A LA LEGITIMATION DE LA VIOLENCE « RESIDUELLE »! HALTE AUX ARRESTATIONS ABUSIVES ET AUX INCARCERATIONS ARBITRAIRES! HALTE AU DENI DES PLURALITES ET DES DIVERSITES IDENTITAIRES, CULTURELLES ET CULTUELLES DE L'ALGERIE! HALTE A LA DILAPIDATION DES RICHESSES DU PAYS! Cela dit, il est du devoir de l'intellectuel, de l'homme et de la femme de lettres, de l'artiste, du journaliste, du syndicaliste, du militant associatif, du militant politique et de tous les enfants du peuple algérien résidents en Algérie ou ailleurs à redéfinir notre algérianité et à la rendre lisible et visible via une dissidence à mener pour rendre obsolètes les manœuvres diaboliques du régime et ouvrir des perspectives à même de libérer notre pays des impasses historique, intellectuelle, culturelle, cultuelle, identitaire, politique, économique et géostratégique qui le menacent dans son existence. Ce travail est, certes, exigeant. Mais, il est à la portée de chacun de nous pour peu que sa volonté soit mise à l'oeuvre. Vive l'Algérie, Gloire à nos martyrs, Hacène LOUCIF et Essaid AKNINE. * facebook * twitter