Oxford Business Group dans son dernier rapport «La moyenne du temps d'attente pour un conteneur dans le port d'Alger est de sept jours, un délai très loin des normes internationales qui sont d'un à deux jours», a-t-on affirmé. Ce manque d'efficacité a empêché l'Algérie de profiter pleinement du taux de 4,5 % d'augmentation annuelle du trafic maritime mondial, selon l'OBG qui prévient que «ces faibles chaînes logistiques signifient que le transport de marchandises vers l'Algérie est parmi les plus coûteux du bassin méditerranéen». Le gouvernement tente de remédier à cette situation en lançant une série de projets d'expansion. A cet égard, il a annoncé en août dernier un programme de modernisation du port d'Oran, y compris l'acquisition de biens d'équipement par conteneurs, à savoir quatre grues de quai modernes. Un appel d'offres a déjà été lancé pour une étude de faisabilité du projet remporté par Excelsior. L'expansion du port sera mise en œuvre en deux phases. La première implique la création de 600 mètres de quais sur 24 hectares de terre conquise sur la mer pour un investissement total de 182,5 millions de dollars. Les deux nouvelles grues pour conteneurs permettront de renforcer la capacité de chargement et de déchargement qui devrait atteindre 25 à 30 conteneurs/grue/heure (contre un taux de 5 à 7 pour le port d'Alger). «La première phase devrait durer trois ans et le travail doit commencer d'ici à 2009 dès qu'un partenaire sera identifié», a déclaré Semcha Mohamed, directeur général du port d'Oran, à OBG. La deuxième phase implique la création d'un poste à quai de plus de 900 mètres sur 34 hectares de terre conquise sur la mer ainsi que l'installation de deux autres grues pour les grands navires moyennant un investissement total de 431 millions de dollars. La réalisation du nouveau port devrait permettre à l'Algérie de concourir au trafic de transbordement le long de la côte sud de la Méditerranée où le nouveau port de Tanger est considéré comme un concurrent potentiel. L'objectif est de pouvoir accueillir des navires de dernière génération et de faire d'Oran le premier port algérien en 2017 avec une capacité de 1,5 à 2 millions de conteneurs/an. L'expansion du port d'Oran fait suite à la restructuration du port de Bejaia au cours des dernières années. En 2004, la gestion du port a été confiée pour la première fois à un opérateur privé, l'entreprise singapourienne Portek, pour une période de 20 ans. Il s'agit du premier partenariat du genre en Algérie pour créer le Terminal méditerranéen de Bejaia (TMB). Les autorités du port de Bejaia conservent une participation de 51% dans la joint-venture d'une valeur de 2 millions de dollars. Le port dispose actuellement d'une capacité de 250.000 conteneurs par an et il reste le deuxième port d'Algérie après celui d'Alger qui arrive en tête avec 500.000 conteneurs traités par an. Faïçal Kellil, président de Sogeports, a déclaré à OBG : «Bejaia est un modèle à suivre pour les autres ports en matière de traitement de manière adéquate de l'afflux croissant de conteneurs.» Suivant l'exemple du port de Bejaia, le gouvernement envisage d'ouvrir la gestion du port d'Oran à des opérateurs privés. «Quelques entreprises ont déjà manifesté un intérêt pour le projet, notamment CMA, CGM ainsi que d'autres entreprises portugaises, espagnoles et chinoises, mais aucune décision finale n'a encore été prise en ce qui concerne un éventuel partenaire», a indiqué M. Semcha. Outre le port d'Oran qui est en cours d'extension, le nouveau port de Djendjen est entré récemment sous les feux des projecteurs. À la fin du mois de juillet, le puissant groupe maritime émirien, Dubaii Ports World (DPW), était en phase finale de négociations avec le gouvernement algérien offrant 70 millions de dollars pour les droits d'exploitation. DPW a également mis sur la table plus de 150 millions de dollars d'investissement en infrastructures et en équipements.