Depuis le 11 septembre 2019, Karim Tabbou est maintenu en prison dans l'isolement. Ecarté de toute vie collective, Karim n'a aucun contact avec les autres détenus. Il prend ses repas dans sa minuscule cellule, plutôt qu'avec les autres détenus, et a le droit à une heure de promenade solitaire, deux fois par jour. Karim a le droit à une visite familiale de 20 minutes tous les 15 jours, derrière une vitre et sous la surveillance des gardiens de la prison. Il est très pénible d'imaginer que lors de ces visites très brèves, l'enjeu pour la famille et pour Karim est de tenir le coup pour qu'au moment de la séparation, l'autre ne soit pas plus triste qu'à l'arrivée. Les experts internationaux sont formels sur la question de l'isolement prolongé dans les prisons : les répercussions peuvent être très nocives sur la santé physique et mentale du détenu. Elles peuvent en effet, engendrer une altération des sens (notamment la vue et l'ouïe), une déstabilisation des repères spatio-temporels, des troubles psychologiques…etc. L'isolement prolongé est une pratique régulièrement dénoncée par les organisations internationales de défense des droits de l'Homme. Par son caractère inhumain et cruel, elle est surnommée la torture blanche. L'isolement prolongé de Karim, son arrestation et sa détention prolongée ainsi que les reports successifs de son procès sont en violation flagrante du droit national et international, particulièrement les droits garantis par le « Pacte International relatif aux Droits Civils du Prisonnier » ratifié par l'Etat algérien en septembre 1989. Karim Tabbou est le seul détenu du Hirak à avoir subi l'isolement. Pourquoi le pouvoir s'acharne-t-il sur lui ? S'agit-il d'une volonté délibérée dans le but de le briser physiquement et moralement ? Un châtiment cruel pour assouvir une vengeance politique ? Karim a déjà montré son courage et sa capacité à résister à toutes formes de pression. C'est un inlassable et indomptable militant. Ses qualités morales, sa combativité et ses prises de position justes et percutantes font de lui aujourd'hui l'un des symboles de la révolution populaire et pacifique. KarimTabbou, Fodil Boumala, Brahim Laalami, Yasmine Si Hadj Mohand et tous les autres détenus d'opinion sont jugés pour les mêmes revendications portées par des millions d'Algériennes et Algériens, chaque semaine depuis le 22 février 2019. A travers eux c'est la majorité du peuple qui sera jugé. Chaque juge qui prononcera leur condamnation, l'Histoire le condamnera ! Liberté pour tous les détenus d'opinion.