L'Algérie vient de rappeler son ambassadeur en France pour « consultations » suite à « l'exfiltration » de la militante Amira Bouraoui. Arrêtée en Tunisie, Amira Bouraoui détentrice d'un passeport français, a été aidée par l'ambassade de France pour embarquer sur un vol vers Lyon. Un acte considéré par le pouvoir algérien comme « une violation de la souveraineté nationale». Que signifie le rappel d'un ambassadeur et où se situe t-il dans l'échelle des protestations dans la grammaire diplomatique ? La convocation d'un ambassadeur se situe au premier niveau de protestation dans les relations diplomatiques. C'est l'une des pratiques les plus anciennes et les plus régulières qui régissent les relations diplomatiques. C'est une décision à portée symbolique puisque l'ambassade du pays continue de fonctionner normalement sous la responsabilité de l'adjoint de l'ambassadeur. Avant d'arriver à une rupture diplomatique, d'autres sanctions peuvent être envisagées : elles vont de la fermeture de l'ambassade à l'expulsion de l'ambassadeur comme le prévoit l'article 9 de la convention de Vienne portant sur sur les relations diplomatiques (1961) : « L'Etat accréditaire (qui reçoit l'ambassade ) peut, à tout moment et sans avoir à motiver sa décision, informer l'Etat accréditant (qui envoie l'ambassadeur]) que le chef ou tout autre membre du personnel diplomatique de la mission est persona non grata ou que tout autre membre du personnel de la mission n'est pas acceptable ». On se rappelle que l'Algérie avait déjà fait recours à la convocation de son ambassadeur pour « consultations » en octobre 2021. Une crise devenue vite « une tempête dans un verre d'eau »lorsque quelques mois plus tard, Macron et Tebboune avaient gratifié l'opinion publique de gestes et images faisant la démonstration spectaculaire d'une relation politique quasi-fusionnelle. Une relation qui ignore totalement les intérêts du peuple algérien et de ce fait nous rappelle mieux que tout : LE BAISER MORTEL DU SERPENT