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Imane Khelif : Wokisme et testostérone. La femme qui cogne contre la haine et qui pleure quand elle triomphe
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 07 - 08 - 2024


Ghania Mouffok
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Quand le président de l'IBA, Umar Kremlev, en visioconférence, depuis la Russie, s'invite à la conférence de presse à Paris autour de deux femmes athlètes qui ne seraient pour lui que des "hommes", il signe le procès.
Il accuse le CIO qui défend son choix de juger éligible à la compétition Imane Khelif de "détruire le sport féminin" et il accuse son président Thomas Bach, de "sodomite en chef".
Depuis ce mot menaçant, "sodomite", il convoque Sodome et Gomorhe, l'enfer et le feu contre les pêcheurs, avec en arrière plan sur l'écran des images pieuses chrétiennes, des icônes de la Russie Orthodoxe.
Il est Russe, et réputé proche de Poutine, un pays exclu des JO par la France pendant que le journal français Les Echos titre : "Aux jeux, l'important pour Poutine est de déstabiliser".
Vrai ou faux, je n'en sais rien, mais il est certain que l'on ne peut comprendre l'acharnement médiatique, le cyber lynchage, et les mots sont faibles, d'Imane Khelif sans questionner le contexte géo politique de haine guerrière qui traverse le monde, à l'intérieur de chaque pays et dans leurs relations, qui n'exclut pas le spectre de nouvelles formes de guerre d'une violence inouïe, pendant que le peuple palestinien est exterminé méthodiquement, au vu et au su du monde qui ergote sur le sexe des anges.
En fait dans ce contexte tout est prétexe, objet à polémique mondialisée dans une expansion sans fin et inédite historiquement par la puissance des réseaux sociaux.
Et les hormones d'une boxeuse algérienne sont du pain béni pour alimenter les feux, un feu en allumant un autre.
Les pyromanes traversent le monde et s'allient, de Umar Kemlev à Donald Trump dans le même combat idéologique, culturel et de propagande au service de ce que les médias appellent "l'anti wokisme".
Parce qu'enfin, on s'étonne de l'identité de ceux qui vont participer au massacre de l'image d'Imane Khelif : un président des Etats Unis en campagne, une chef du gouvernement italien, des chefs de partis tous et toutes prétendant gouverner la France, une auteure d'un best seller mondial, un Président d'Argentine, un patron d'un réseau social doté d' une puissance de propagande inégalée à l'échelle de l'histoire sur un match de boxe minuscule dont le seul enjeu, en théorie, n'est qu'une hypothétique médaille d'or.
La liste vaut son pesant d'or, et les lire des tonnes de haine.
La liste.
Donald Trump , candidat aux élections présidentielles de "la plus grande puissance au monde", Elon Musk, que l'on ne présente plus, tellement milliardaire qu'après avoir conquis la terre avec son réseau X, il envisage d'aller coloniser la planète Mars, Giorgia Meloni, présidente du Conseil en Italie et son compatriote Matéo Salvini, figure de l'extrême droite italienne et Vice Président du conseil des ministres, dans la même eau on peut ajouter Javier Milei, le président de l'Argentine, sans oublier le menu fretin de la grandeur avec l'extrême droite française de Marion la maréchale des Le Pen, et pour la droite on choisira classique Nicolas Dupont Aignan, candidat sans avenir à la Présidence française. Et pour la littérature, on nommera aussi, la fabriquante de best sellers qui nourrit l'imaginaire planétaire des enfants du monde, depuis Harry Potter, le magicien et les sorcières, depuis son imaginaire du féminisme blanc, JK Rowling.
Qu'est ce qu'ils disent, quel est le message ?
Donald Trump :"Je maintiendrai les hommes hors des sports féminins", pendant que son colistier à la présidentielle, en direction de leur rivale, également en campagne, explicite le propos : "Voici à quoi mènent les idées de Kamala Harris sur les genres. Un homme adulte qui frappe une femme dans un combat de boxe. C'est répugnant, et tous nos dirigeants devraient le condamner."
JK Rowling : "Le sourire d'un homme qui se sait protégé par un établissement sportif misogyne profitant du désarroi d'une femme qu'il vient de frapper à la tête et dont il vient de briser l'ambition d'une vie".
Elon Musk qui écrit : "Absolument", sous le tweet d'une nageuse américaine, Riley Gaines, qui écrit : "Les hommes n'ont pas leur place dans le sport féminin".
D'Argentine, Javier Milei, président, écrit : "Venez m'expliquer ça: si elle avait continué, elle l'aurait tuée."
La presse italienne écrit, citant Giorgia Méloni, "pas d'accord avec le CIO" : "Avec un tel niveau de testotérone, ce n'était pas une compétition équitable. Les athlètes ayant des caractéristiques génétiques masculines ne devraient pas être admis aux compétitions féminines".
Marion Maréchal partage le tweet. A peine la chorégraphie sur la Seine ouvrant les Jeux Olympiques 2024 à Paris est elle fermée, elle écrit : "(…) une propagande woke grossière" et ajoute en direction "des chrétiens du monde qui se sont sentis insultés par la parodie drag queen de la Cène", ce n'est pas la France.
Le vice président, l'italien Matéo Salvini, lui aussi, traduit le propos, il écrit : "Insultes et menaces pour avoir exprimé une opinion qui, je crois, est largement répandue chez les Italiens : voir une femme concourir aux Jeux Olympiques avec un boxeur trans est une folie inacceptable, le résultat de l'hypocrisie du politiquement correct."
Et enfin, pour clôturer la liste, Dupont Aignan Nicolas, écrit : "Jusqu'où ira la folie du woke des JO ? S'il s'avérait que cette courageuse athlète italienne Angela Carini a perdu par tricherie sur le sexe de son adversaire Khelif, le CIO serait gravement coupable et doit s'expliquer".
Quelle haine, quelle violence, asphyxiant, et à la fin on s'y perd, on perd Imane Khelif. Elle n'a plus de nom, ni prénom.
L'establishment, les rois du monde mobilisés en fin de compte contre une subalterne, qu'importe, au fond, qu'elle soit algérienne, ce n'est pas un complot contre l'Algérie, c'est la rencontre du hasard, de l'histoire et de la géographie.
Elle est dans cette affaire celle que l'on n'attendait pas, elle n'est pas à sa place, une subalterne utile pour alimenter la haine du " politiquement correct", dont on peut se saisir de son corps, pour la déssaisir de son histoire, sans que cela ne prête à conséquence. Elle n'a derrière elle, ni cabinet d'avocats, ni soucoupe volante pour fuir sur Mars et elle tresse ses cheveux à l'africaine.
Et s'il était là "le combat inégal" ?
Le wokisme étant devenu au 21ème siècle ce qu'était le communisme au 20ème, l'ennemi total de la civilisation comme savent les inventer les propagandes de la première puissance mondiale et ses alliés européens, soumis et tous aujourd'hui en déclin, tous ont besoin d'ennemi pour survivre en déversant ses bombes réelles et culturelles sur le mal au nom du bien.
Surtout que rien ne bouge dans « La ferme aux animaux ».
Big Brother y veille 24h sur 34 et se renouvelle : surtout n'éteignez pas vos ordinateurs.
Imane Khelif doit aujourd'hui sa célébrité massacrée à cette propagande qui se saisit de tout ce qui bouge, pour alimenter le feu du racisme, d'un indécrottable patriarcat, de la haine et de la guerre civile, mondiale, planétaire.
Leurs hormones n'ont aucune limite.
Contrairement à leurs lignes rouges.
Que chacun et chacune reste à sa place, les vaches d'un côté et les taureaux de l'autre.
Les noirs par ici et les blancs plutôt par là, les arabes on bombarde, le hamas on extermine, départageant les bons juifs des mauvais juifs, se refusant au récit sacré du droit au massacre, par l'histoire et la plume. Poutine est un fou, on l'étouffe, pas droit aux jeux olympiques, pendant qu'Israël se plaint que les supporters de France les huent entre un combat de guerre et un combat à l'esprit sportif. Une propagande, une idéologie de l'écrasement et de la dépossession de l'histoire de l'autre qui se répand comme une peste brune, n'épargnant aucun territoire, de l'Amérique à l'Algérie quand des algériens écrivent: "si j'étais français, je voterais Le Pen."
Interdisant un autre récit de l'histoire de l'Occident, celui qui se refuse aux "sanglots de l'homme blanc", irresponsable devant l'histoire. Après avoir détruit des peuples, des pays colonisés, exploités, ils s'attaquent désormais aux individus depuis leur chambre à coucher, dans la haine des sodomites,, des intersexualités, des minorités racisées, sexualisées, qui frappent à la porte de leur récit dominant, écrasant dans la prétention de dire et moi, suis je un être humain ? Non, juste un animal humain. Du bronx à Ghazza en passant par "les quartiers", ce nouveau deuxième collège de la France, les français en papier et en Angleterre la chasse aux noirs, comme en Afrique du Sud, de la suprématie des "races inférieures" contre "les races supérieures".
Une idéologie qui se nourrit de la sexualité, des corps des gens, obsessionnelle… « Drag queen, intersexuels, transgenres », « gender », des mots honnis comme le mot woke.
Le mot woke est un beau mot.
Il est né dans la langue des afro américains, il se traduit en français par le mot "éveil", c'est une injonction à s'éveiller, par le récit de sa propre histoire de l'esclavage et de l'Apartheid qui, en conséquence, a initié des nouveaux combats, des nouvelles résistances, comme cet insupportable féminisme, le plus insupportable c'est que toutes ses résistances prétendent participer à la réécriture du monde, écritures décoloniales, écritures des minorités sexuelles et des « peuples indigènes » , les Apaches, sans oublier « l'islamo gauchisme ». Se refusant à l'assignation des places immuables. Dans la bouche des extrêmes droites planétaires qui parlent de la même voix et ce, quelles que soient leur religion, leur couleur et leur nationalité, ce beau mot va se transformer en insulte.
Woke un mot que Donald Trump traduit ainsi : "You Know what WOKE means ? It means you are a loser. Everything Woke, turns to Shit"
"Vous savez ce que veut dire Woke ? Cela veut dire loser. Tout se qui est Woke devient de la merde." Ses fidèles en ont fait leur drapeau.
C'est contre cette haine qu'Imane K est devenue cette femme qui boxe contre la haine et qui pleure quand elle triomphe.
Pendant que Soolking chante, comme on répare, depuis Paris : fi khatar Imane, C'est la guerilla.
Ce ne sont plus des jeux olympiques, c'est une caricature violente de l'état du monde.
Prions pour la fin.
Que peut on souhaiter à Imane K, si ce n'est qu'en rentrant à la maison, chez elle et chez moi, en Algérie, elle trouve la force de refermer derrière elle les portes de cet enfer.


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