,Qui a forcé Angela Carini a abandonné ce jeudi après moins d'une minute de son combat en quart de finale des Jeux olympiques (-66 kg) contre Imane Khelif, après un direct au visage ? Qui a forcé l'Italienne à monter sur le ring, puisqu'un doute sur son adversaire la mettait dans une situation de doute ? Côté presse étrangère, cette élimination a créé un tsunami de commentaires et d'analyses, y compris chez le gouvernement Italien. Ils rallument un dossier traité et clôturé par des scientifiques. «Un combat qui n'était pas sur un pied d'égalité» La Première ministre italienne Giorgia Meloni n'a pas raté l'occasion pour justifier l'élimination de leur compatriote en dénonçant. « Sauf après le direct au visage adressé par Imane Khelif, Angela Carini s'est retournée vers son coin, signifiant qu'elle ne souhaitait pas continuer. «Je suis montée sur le ring pour combattre. Je ne me suis pas rendue mais un coup de poing m'a fait trop mal et j'ai dit ça suffit», a déclaré après sa défaite la boxeuse italienne aux médias de son pays. «Je ne suis personne pour juger ou prendre une décision, si cette femme est ici, il y a une raison», a-t-elle ajouté. «J'espère obtenir la deuxième pour garantir la médaille» Une allusion à la présence dans le tournoi olympique de son adversaire algérienne malgré des taux élevés de testostérone qui l'avaient privée de la finale des championnats du monde de boxe amateurs en mars 2023 à New Delhi. «Toutes ces polémiques lui donnent de la force pour avancer», a déclaré l'entraîneur de Imane Khelif, Mohamed Chaoua, à l'issue du combat. «Je remercie le peuple algérien. C'est la première victoire, et j'espère obtenir la deuxième pour garantir la médaille. Ensuite, j'espère gagner une médaille d'or», a de son côté affirmé Imane Khelif. Ces derniers jours, la pugiliste a reçu le soutien de sa fédération qui a dénoncé une campagne de dénigrement «par des médias étrangers» la visant. La tentative de renverser la vapeur à l'Italienne, ne peut malheureusement fonctionner. Les observateurs s'étonnent et regrettent que la cheffe du gouvernement en personne, Giorgia Meloni, ait réagi en dénonçant «un combat qui n'était pas sur un pied d'égalité», ajoutant ne pas être «d'accord avec le Comité international olympique». «Je pense que les athlètes qui ont des caractéristiques génétiques masculines ne devraient pas être admis aux compétitions féminines», a-t-elle estimé selon une vidéo postée sur le réseau social X après le combat. De son côté, Matteo Salvini, vice-président du Conseil des ministres en Italie et ancien ministre de l'Intérieur, a posté un message sur X où il s'insurge que «la boxeuse (...) algérienne» puisse participer aux JO alors qu'elle a été «interdite des championnats du monde de boxe». CIO : «Toutes les compétitrices qui participent aux JO…» Mardi, le CIO, sans donner leurs noms, a soutenu deux boxeuses qualifiées pour les JO, exclues des Mondiaux-2023 après avoir échoué à répondre à un test d'éligibilité à une participation en catégorie féminine. Il a ajouté qu'il était «établi» qu'elles étaient «des femmes». «Ce sont des femmes dans leur sport, et il est établi dans ce cas que ce sont des femmes», a expliqué Mark Adams, porte-parole du CIO mardi lors d'un point presse. «Toutes les compétitrices qui participent aux JO, suivent, respectent les règles d'éligibilité», Selon le porte-parole du CIO, le Test de Testosterone n'est pas un test parfait'. Et d'ajouter ' de nombreuses femmes peuvent avoir un taux de testostérone égal à celui des hommes, tout en étant des femmes. «Née femme, se sent femme et a toujours combattu comme telle» Le journal Jeune Afrique rapporte que sur le réseau social X, Aureliano Stingi, docteur en biologie du cancer, précise que l'athlète algérienne «est née femme, se sent femme et a toujours combattu comme telle». Elle a «cependant un caryotype masculin et des chromosomes XY», indique-t-il. « Il s'agit d'une maladie rare appelée intersexualité, terme générique utilisé pour décrire les personnes présentant des caractéristiques sexuelles primaires et/ou secondaires qui ne peuvent être définies comme étant exclusivement masculines ou féminines », détaille-t-il. «Peut-on interdire la compétition à une femme» Dès lors, plusieurs questions «complexes» se posent, selon Aureliano Stingi, comme celle de savoir si l'intersexualité profite aux athlètes féminines et si l'augmentation de la production de testostérone peut être comparable au dopage. Le journal électronique «Numerama» s'interroge. Dans ce cas-là, Imane Khelif aurait simplement des prédispositions génétiques qui la rendent plus efficace dans son sport. La question aux instances du CIO serait alors posée autrement : «peut-on interdire la compétition à une femme avec un fort taux de testostérone ?». Devrait-il évaluer ses décisions en fonction des dangers pour la santé de ses adversaires ? Ou, pour reprendre un titre du Monde qui a consacré une série à ces questions : à quel point faut-il prouver qu'on est une femme pour participer aux JO ? En bref Par ailleurs, sportivement, la boxeuse algérienne n'affiche pas non plus des statistiques affolantes. «La combattante a gagné 37 combats, dont cinq par K.-O., et a perdu à neuf reprises. Ce ne sont pas des statistiques d'une athlète complètement imbattable, car hors catégorie, même si sa dernière défaite remonte à 2022. Quoi qu'il en soit, la suite de son parcours aux Jeux Olympiques devrait continuer à alimenter la polémique». Respectueuse des textes en vigeur, elle poursuivra sa marche. A noter que le Comité olympique et sportif algérien a pris la défense de son athlète, en condamnant « fermement la fausse propagande et le comportement immoral vis-à-vis de notre championne, Imane Khelif, de certains médias étrangers » cependant, le CIO est clair : l'athlète algérienne remplit totalement « les règles d'éligibilité » pour ces Jeux olympiques, car la participation des athlètes transgenres aux JO est laissée à l'appréciation des fédérations, ce sont donc elles qui fixent les règles.« Ce sont des femmes dans leur sport, et il est établi dans ce cas que ce sont des femmes », a expliqué Mark Adams, porte-parole du CIO mardi lors d'un point presse, refusant de citer le nom des athlètes. « Toutes les compétitrices qui participent aux JO, suivent, et respectent les règles d'éligibilité », a-t-il ajouté.