. . . . The beginning is always today! J'aime beaucoup cette expression. Elle peut secouer autant un individu que tout un peuple et lui faire découvrir comment chaque jour, indépendamment de tout, est porteur d'un nouvel espoir, d'un nouveau départ à la mesure des aspirations de chacun. La traduction française la plus proche est : Tout commence aujourd'hui. C'est une expression qui devrait nous inspirer et nous unir pour mettre fin au désordre et aider le peuple à reconquérir son prestige et sa dignité dans cet Etat de droit auquel il aspire. Ne gaspillons pas cette nouvelle chance de conjuguer nos efforts afin de stopper la dérive de notre pays et faisons en sorte que le changement démocratique devienne la préoccupation majeure de l'Algérie en 2010. Rappelons-nous également cette autre expression tout aussi importante : « Qui ne dit mot, consent » et arrêtons cette fâcheuse tendance, à subir et à nous taire en pensons que notre sort relève d'une force divine. Il n'en est rien. …الحياة إذا الشعب يوما أراد Prenons exemple sur ces sociétés développées que nous admirons pour leurs réalisations et les droits dont elles disposent. Posons-nous les vraies questions sur nous-mêmes et ayons le courage d'accepter les réponses qui nous dérangent. Sommes-nous allergiques à l'effort, au progrès, à la solidarité et à la beauté, comme le prétendent les parrains du désordre dans notre pays. Demandons-nous si nous sommes différents de ces peuples avancés. Sommes-nous faits pour vivre dans le déni des droits, la misère morale et sociale, l'injustice, la violence, l'irrationnel, la saleté, etc.? Sommes-nous plus lâches, plus fainéants, plus dupes, plus médiocres et plus violents que les autres, bref incapables de nous prendre en main et de nous améliorer? Sommes-nous à ce point odieux, méprisables pour être enfermés et gouvernés dans l'état d'urgence? Est-ce de nous, Algériennes et Algériens, qu'il s'agit? À moins de faire dans le fatalisme le plus abject, nulle communauté humaine n'acceptera qu'on lui colle de telles prédispositions. Pourtant, c'est la carte de visite que l'on projette de la société algérienne au reste du monde. Et tout au long de ces dernières années, alors que le régime du président Bouteflika n'a cessé de cumuler les promesses non tenues, l'Algérie, pour sa part, n'a pas cessé de s'enfoncer dans l'indigence et cumuler les étiquettes les plus révoltantes. Je n'ai même pas besoin de les recenser, tout le chapelet des carences, qui nous accablent, est disponible dans la presse nationale comme internationale, et tout un chacun y a accès. Pourquoi donc notre peuple doit-il composer avec des situations aussi affligeantes, alors que le pays dispose de ressources pour lui permettre de vivre dans la liberté et la dignité? C'est une question fondamentale parce qu'elle renvoie à la démission collective et au silence indu de l'intelligentsia face au gâchis. Qui n'a pas fait constat de ce silence coupable qui a englouti les sacrifices et espoirs de nos parents martyrs? Ce silence qui a rendu possible la désintégration de notre tissu social et la perte de nos valeurs, jetant la majorité des Algériens dans le désarroi, en particulier les jeunes dont le rêve est de fuir le pays, même au péril de leur vie. Convenons que ce silence a trop duré et saluons les Algériennes et Algériens qui ont décidé de le rompre en lançant des initiatives de résistance citoyenne, jetant ainsi les bases de ce mouvement pour le changement démocratique dans lequel nous nous reconnaissons. Faisons en sorte que cette expression « tout commence aujourd'hui » soit notre résolution collective pour cette Algérie que nous rêvons et voulons. Qu'elle soit la devise de notre volonté de changement pour la nouvelle année 2010. Faisons partie de ces millions de personnes à travers le monde qui, à pareille date, prennent de fermes résolutions pour harmoniser leur vie, changer leur façon d'être, leur vision du monde, leur mode de vie, bref, ils sont déterminés à atteindre un mieux être qu'ils savent possible. Et n'écoutons surtout pas ceux qui nous disent qu'il faudra des siècles pour espérer une qualité de vie acceptable sous le ciel d'Algérie. Un discours qui cache mal les inégalités outrageantes entre l'Algérie des gouvernants et l'Algérie du peuple. Celle de l'opulence indue des gens du pouvoir et celle de l'indigence subie par les populations. Voilà une réalité incompatible avec une société démocratique (développée et consciente de ses droits). C'est aussi l'objectif du changement que nous souhaitons pour l'Algérie. Excellente année 2010 à toutes et tous. Zehira Houfani Berfas