Le Syndicat national des enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires a appelé à une grève illimitée à partir de dimanche prochain. Il exige l'installation d'une commission multisectorielle pour trouver une solution à ses doléances. Suite à cet appel, le syndicat a été convié par le ministère de l'Enseignement supérieur et son homologue de la Santé à une table de discussions pour demain. Les deux tutelles réussiront-elles à convaincre les protestataires à surseoir à leur mouvement ? Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le Syndicat national des enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) a annoncé hier lors d'une conférence de presse à Alger un mouvement de grève à partir du dimanche 29 avril. Il s'agit du premier mouvement de protestation du syndicat depuis 2011. «Nous avons été trop patients et nous avons attendu depuis plusieurs années pour voir nos revendications satisfaites et les promesses de nos tutelles tenues en vain», souligne le syndicat. Les enseignants-chercheurs ont donc décidé de l'arrêt de toutes les activités pédagogiques et le gel des examens et des évaluations de graduation et postgraduation. Une première mesure de protestation pour crier leur ras-le-bol avant de durcir leur mouvement et l'étendre aux activités de soins. «Nous ne souhaitons pas perturber un secteur déjà instable par la grève des médecins résidents, c'est pourquoi nous avons décidé de commencer par les activités pédagogiques pour alerter sur notre situation et notre ras-le-bol car nous sommes en discussions depuis trois ans avec notre tutelle et nous n'avons eu que des promesses», a déclaré le docteur Kamel Hayel, vice-président du Snechu. D'ailleurs, souligne-t-il, «même dans le cas où les hospitalo-universitaires décident d'étendre leur mouvement au secteur de la santé, la grève ne touchera jamais les services des urgences». Le docteur Hayel explique qu'il est aberrant qu'un maître-assistant soit classé à la catégorie 3. Sachant qu'avant de passer le concours de maître-assistant, le médecin spécialiste est classé à la catégorie 4. Le problème d'incidence financier ne tient pas la route, souligne le vice-président du Snechu, qui dit que la corporation des enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires compte seulement 4 200 membres sur tout le territoire national. Les enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires relèvent plusieurs anomalies dans leur statut particulier. C'est pourquoi l'ouverture de ce dossier est l'une des principales revendications du syndicat. Ce dernier revendique également le droit à l'activité lucrative, à la retraite et une indemnité hospitalière. «Il est inconcevable qu'un maître-assistant continue de toucher une indemnité hospitalière mensuelle de 29 000 DA pour tout le travail fourni», souligne le Dr Hayel. Suite à cet appel à la grève, le syndicat du Snechu a été invité à une réunion, au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, pour demain. Mokhtar Hasbellaoui et Tahar Hadjar seront autour de la table des négociations. Ont-ils les arguments nécessaires pour convaincre les protestataires du gel de leur mouvement ? La présidente du Snechu, Wahiba Ouahioune, est catégorique : «Nous n'allons pas revenir sur notre décision sans qu'il y ait du concret.» Le syndicat exige l'installation d'une commission multisectorielle, regroupant les représentants des ministères de l'Enseignement supérieur, de la Santé, du Travail et de la Fonction publique, pour trouver une solution définitive à leurs revendications. S. A.