La nouvelle direction nationale continue de «noircir» sa fameuse «feuille blanche» portant reconstruction du consensus national en lui donnant davantage de consistance à même d'édifier sur la portée de la démarche. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Depuis le dernier congrès extraordinaire du parti qui a vu l'équipe à Ali Laskri se débarrasser du fameux cabinet noir, le FFS donne l'impression d'avoir repris du souffle alors qu'on le croyait parti pour s'embourber davantage dans la crise qui ne l'a jamais épargné. Un état d'esprit qui fait que la nouvelle direction, forte du quitus des congressistes, s'est aussitôt attelée à un double objectif ; la restructuration du parti avec l'assainissement démocratique promis et la relance du projet de reconstruction du consensus national. Ce second projet auquel Laskri et ses pairs de l'instance présidentielle et du secrétariat national s'attellent à conférer de la «consistance» du fait que nombre d'acteurs politiques et associatifs, approchés depuis octobre 2014, ont reproché aux dirigeants du FFS de n'avoir pas présenté du «concret». Dans ce sens, il ne se passe pas un week-end sans que des dirigeants du parti tracent à chaque fois les contours de leur démarche. C'est ainsi qu'avant-hier vendredi en soirée, à l'occasion d'une session extraordinaire du conseil fédéral d'Alger, le premier secrétaire national du FFS a soutenu que «face à la crise multidimensionnelle, politique, économique, sociale, culturelle que traverse le pays, face aux dangers qui guettent notre pays, la seule issue réside dans la reconstruction du consensus national, entre tous les acteurs politiques et sociaux». Pour Mohamed Hadj-Djilani, le défi aujourd'hui, est de «reconstruire un consensus national élémentaire autour de la démocratie politique, le respect des droits de l'Homme, l'Etat de droit et la justice sociale». Un consensus qui, selon lui, «ne peut se concrétiser que dans le respect des pluralismes politique, linguistique, syndical, et des libertés fondamentales pour permettre l'autodétermination individuelle de chaque Algérienne et Algérien et l'autodétermination collective du peuple algérien» et qui exige «au minimum l'instauration d'un Etat de droit qui garantira l'ensemble des droits, politiques, sociaux, économiques et sécuritaires des citoyens». Le premier secrétaire national du FFS a, par ailleurs, estimé que le consensus défendu est celui «défini par l'appel de Novembre 1954 et les résolutions du Congrès de la Soummam», celui qui s'est «forgé pendant la révolution, incompatible avec la voie libérale». D'où, d'ailleurs, a-t-il ajouté, les avertissements que le parti ne cesse de lancer depuis le 1er novembre passé, sur les «conséquences fâcheuses qu'engendrera la poursuite de la politique libérale» prônée par le gouvernement. Et d'en appeler, dans la foulée, à «toutes les forces politiques et sociales à œuvrer pour la préservation de l'Etat social, en opposition à l'Etat libéral que le pouvoir veut imposer aux Algériennes et aux Algériens». M. K.