- Dis maman ! Pour la fête des pères, t'as offert quoi à papa ? - Plus je te regarde, plus je me dis que j'ai dû donner le cadeau à la mauvaise personne ! - ??? Ils sont gentils les gens du FMI qui nous conseillent d'«arrêter la planche à billets» ! Mais comment veux-tu qu'on l'arrête, cette foutue planche ya Madame Christine ? Ça se voit que tu ne nous connais pas vraiment. Et surtout tu n'as pas idée de notre degré de négligence dans le travail. Est-ce que tu sais que le jour où on l'a déballée, le mec en charge de mettre en lieu sûr le carton dans lequel était enveloppée la planche à billets était absent. C'est bien après, des jours et des semaines après, que l'on a vaguement retrouvé la trace encore plus vague d'un certificat médical du gus, en arrêt maladie. Un certificat de complaisance, visiblement. Que vient faire le carton dans l'arrêt de la planche ? Ben... c'est juste que le mode d'emploi de l'appareil était à l'intérieur, pardi ! Comment ça «personne n'a pensé à l'en retirer» ? Ben... non ! Personne. On était tous tellement contents de la sortir, de la brancher et de la mettre en place qu'aucun des présents n'a eu à l'esprit de regarder au fond du carton. La débrancher, tout simplement ? Eh ! Oh ! Faut pas non plus nous prendre pour des buses ! Bien sûr qu'on a essayé de la débrancher en ôtant le cordon d'alimentation de la prise murale. Et... rien ! Faut te dire Madame Christine qu'il y a un crétin dans l'équipe des techniciens qui a eu la «lumineuse» idée de programmer un code d'accès. Du coup, tu ne peux plus intervenir sur la planche si tu ne connais pas le code. Qui a initialisé ce code ? Ben... comme je te l'ai dit plus haut, un crétin. Mais comment veux-tu que je retrouve ce crétin aujourd'hui ? Le jour de la cérémonie de mise en marche, ils étaient nombreux les crétins, je te signale ! Quoi ? Couper le compteur électrique général ? Ah ça, Madame Christine, on ne peut pas ! Pour tout ce qui est prises, disjoncteurs, compteurs électriques et gestion de l'énergie, faut voir avec Khelil. Mais si tu connais Khelil, Madame Christine. T'as dû le croiser un jour à New York, ne me dis pas le contraire ! C'est d'ailleurs un peu à cause de lui que l'on a sorti cette foutue planche à billets du carton ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L