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L'une habille les Algériennes en wax et l'autre revisite le symbole berbère
SALON DE L'ARTISANAT D'ORAN
Publié dans Le Soir d'Algérie le 31 - 07 - 2018

Authenticité, pièces uniques, création, innovation, autant «d'ingrédients» mixés pour offrir une richesse artistique de l'art traditionnel qui regroupe, depuis quelques jours à Oran, au Centre des conventions Ahmed-Benamhamed, près d'une vingtaine d'artistes créateurs, venus exposer leur savoir-faire dans le cadre de la 2e édition du Salon de l'artisanat.
Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Si le bijou est assez présent dans ce salon avec des créations subtiles, avec un mélange de l'ancien et le moderne, constituant ainsi de jolies parures, le travail sur le bronze et autres arts est présent avec autant d'authenticité. Ainsi, l'on peut avoir un large choix de la céramique, des vêtements traditionnels, des produits de beauté sont présentés par des exposants syriens. Des Palestiniens, quant à eux, proposent une gamme de robes «gandoura», habit traditionnel qui n'a pas manqué d'attirer les visiteurs (euses).
Parmi nos coups de cœur de ce salon, deux artistes aux univers différents mais qui se retrouvent dans la création et la diversité des couleurs qui donnent chaud au cœur et font briller les yeux.
Le symbole berbère revisité
Nadia Cherak, artiste plasticienne de la wilaya de Tizi-Ouzou, expose des tableaux, de belles œuvres d'art où elle met en avant le symbole berbère revisité avec, à chaque fois, au dos du tableau la signification. L'artiste nous en dit davantage : «C'est un patrimoine national et c'est avec beaucoup de plaisir et d'émotion que je partage cela avec les Oranais. Il y a énormément de gens émerveillés par les couleurs parce que je suis également coloriste.»
Pour Mme Nadia son travail consiste à revisiter le symbole en prenant l'état primitif et elle le revisite de manière à ce qu'il soit une pièce de création et en même temps elle donne les significations de chaque symbole ayant auparavant effectué des recherches dans ce sens.
«Il me fallait beaucoup de temps pour faire ces recherches et ça se fait au fur et à mesure, c'est à travers des témoignages, en allant vers les anciens.» Le choix des couleurs elle le puise de sa spontanéité et aussi de sa région et de sa diversité.
Parmi ses œuvres exposées et qui attirent le regard et captivent l'attention, celle qui représente le crabe, l'artiste nous en parle : «Le crabe représente la protection et c'est l'équivalent de la khamsa (la main de Fatma), c'est dans les soubassements des maisons berbères que vous trouvez à droite ce symbole qui est peint pour protéger la maison du mauvais œil ; nous, les Berbères, par superstition, tout ce qui provient de la mer purifie la maison, mais aussi cela protège tous les secrets qui se trouvent à l'intérieur du foyer.» Un travail qui vaut vraiment le détour.
L'Art'Kadji ou lorsque l'Afrique s'invite chez elle à Oran
Mme Maiga Jamila, une artiste aux multiples talents, une Nigéro-Malienne établie à Alger avec sa famille, a eu l'idée de ramener les couleurs de ses origines sur Alger. Ainsi, elle confectionne des vêtements tous réalisés avec du tissu aux couleurs d'Afrique appelé wax. «Au début, je ramenais quelques coupons de mes voyages avec lesquels je réalisais des jupes, des robes pour mes amies, mais je me suis mise à participer à des foires, des salons et c'est de là que m'est venue l'idée d'habiller les Algériennes. Je les trouve belles avec les wax (tissu africain) et elles sont très intéressées par ce que je réalise : robes, jupes et autres tenues sur mesure en wax. Bracelets, sacs et éventails en cuir et perle de Gorée.»
Sans oublier que Mme Maiga réalise également de très beaux colliers africains, en cuir, nacre ou métal, en couleur ou écrus, l'accessoire ethnique indispensable de cet été.
Ce sont, dit-elle, ses amies et clientes algériennes qui la poussent à aller plus loin dans ses recherches. «En fait, au début, je ne faisais que des boubous comme ceux que vous connaissez typiquement africain, et j'ai commencé à habiller les Algériennes selon la mode algérienne. Elles me poussent toujours à aller plus loin, si je fais une jupe elles me poussent à faire une veste, une robe... c'est aujourd'hui les Algériennes qui m'amènent à les habiller.» C'est élégant et de plus en plus porté, des couleurs qui offrent autant de beauté que de jovialité.
Pour ceux et celles qui veulent s'y rendre, il est encore temps puisque le Salon ne fermera ses portes qu'en date du 4 août 2018 et ce, et est ouvert de 14h30 jusqu'à 22h.
A. B.


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