Un «choc haussier» du prix du baril n'est pas à exclure entre 2020 et 2025, a indiqué l'expert financier, Mourad Preure, lors de son intervention hier sur les ondes de la Radio Chaîne 3 à l'émission de «l'Invité de la rédaction ». Selon lui, «depuis la crise de 2014, l'industrie pétrolière a perdu quelque 1 000 milliards de dollars d'investissement, une situation risquant de se traduire, entre 2020 et 2025». Abder Bettache - Alger (Le Soir) - L'invité de la radio Chaîne 3 a indiqué que ce «choc haussier» est la conséquence directe de la «demande croissante du pétrole», ce qui «risque de ne pas satisfaire la demande mondiale». Invité à commenter la rencontre, d'aujourd'hui à Alger, des pays membres de l'Opep et non-Opep, Mourad Preure dira «qu'elle se situe en droite ligne de celle organisée à Vienne, en juin dernier, qui avait contribué à reconduire le ‘‘consensus d'Alger'' de septembre 2016». Une rencontre, lors duquel, les pays membres de l'Opep et non-Opep, à l'instar de la Russie «avaient inauguré une ligne de défense commune des prix et non plus des marchés pétroliers». L'invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, a tenu à rappeler «que la dernière rencontre de Vienne avait, en prévision de l'embargo imposé sur le brut iranien, à partir du 4 novembre prochain, décidé d'augmenter la production de 500 000 à 1 million de barils/jour». A ce titre, Mourad Preure fera savoir que «la réunion qui s'ouvre ce matin (ndlr hier) à Alger à la lumière de la situation du marché, discuter de la mise en œuvre de cet accord ‘'extrêmement vague'' de hausse de la production des pays Opep et non-Opep». Cependant, il dira que «l'absence de l'Iran à cette réunion, va mettre celui-ci «sous tension», d'autant, ajoute-t-il, que ce pays a prévenu qu'il ne reconnaîtrait pas une décision qui risquerait d'être conclue «à son détriment». «Si, une baisse de production au niveau de l'Iran venait à se manifester, les prix des hydrocarbures risqueraient alors de s'emballer, même si, elle serait de manière graduelle», a-t-il expliqué. Sur un autre chapitre, l'invité de la rédaction a tenu à mettre en exergue les «injonctions» du président Trump à l'Opep, «ordonnant» aux membres de l'Opep «d'augmenter sa production de brut». Une «injonction» qui risque de créer, selon lui, une «atmosphère anxiogène» «risquant de tirer les prix vers le haut». «En menant une guerre commerciale à la Chine et en s'en prenant à ses alliés traditionnels, tels l'Union européenne et le Canada, l'intervention du président américain poussera les prix vers le bas, laissant planer les risques d'une crise économique », a-t-il ajouté. Par ailleurs, Mourad Preure a plaidé «pour le soutien et le renforcement de la compagnie nationale Sonatrach», en lui donnant, selon lui «un rôle important» en «l'intégrant même dans la sphère diplomatique». «Il faut que Sonatrach arrive à un standard international, qui la placera au centre de toutes les décisions», a-t-il indiqué. Enfin, l'invité de la rédaction a situé le rôle «joué par l'Algérie», car selon lui, «elle a réussi à faire consensus entre les différentes parties» et par voie de conséquence «elle devrait capitaliser cet avantage». Il a conclu, en déclarant «je suis contre la levée directe des subventions ». A. B.