En prévision des élections sénatoriales de fin décembre prochain, le Front de libération nationale mobilise ses troupes et, surtout, fixe les règles du jeu, en interne. C'est ainsi qu'il s'apprête à organiser des primaires, ce samedi 10 novembre, au niveau des quarante-huit wilayas pour la désignation de ses propres candidats, parmi ses élus locaux, à raison d'un seul candidat par wilaya. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Il faut rappeler, en effet, pour mieux comprendre cette opération, que, concernant le Conseil de la Nation et contrairement à l'Assemblée nationale, les élections ne se font pas au suffrage universel direct, mais au sein de la communauté des élus locaux, APC et APW, dans chaque wilaya. Ce sont les élus locaux qui, en même temps, sont éligibles et électeurs pour cette élection où il sera question de renouveler la moitié des membres élus du Conseil de la Nation. Au total, les élus au Sénat sont au nombre de 96, à raison de deux sièges par wilaya, auxquels s'ajoute le tiers présidentiel, au nombre de 48, et que désigne, comme son nom l'indique, le président de la République. En décembre, les partis et les indépendants vont donc se disputer un siège dans chacune des quarante-huit wilayas. A priori, le FLN, parti nettement majoritaire au niveau des Assemblées populaires de wilaya et des Assemblées populaires communales à l'issue des élections locales d'octobre 2017, aborde cette élection partielle comme favori. Mais ce qui préoccupe la direction du parti, c'est la grande compétition, pas toujours loyale s'entend, que le poste de sénateur, comme celui de député d'ailleurs, provoque à l'approche de chaque élection de ce type. Particulièrement, depuis l'intrusion des forces de l'argent dans la politique. Pour «encadrer» ce processus, le parti a donc choisi, cette fois, de recourir aux primaires avec des règles du jeu bien fixées au préalable. C'est ce qu'a expliqué le secrétaire général, Djamel Ould-Abbès, à l'occasion d'une rencontre qu'il présidait, hier, au siège de la centrale syndicale, l'UGTA, sis à la place du 1er-Mai à Alger et qui regroupait l'ensemble des élus locaux du parti au niveau de la capitale. «Il n'y aura ni piston, ni désignation. Ce sont les instructions de Monsieur le Président. Tous les militants ont la liberté totale et le droit de se présenter pour les primaires du samedi 10 novembre prochain», lancera Ould-Abbès devant les 312 élus locaux du FLN à Alger. «Nul n'a le droit de marginaliser les militants. Un militant ne doit pas être éternellement considéré n'être là que pour voter et applaudir. Non ! Chaque militant a le droit d'aspirer à gravir lui aussi l'échelon et, en l'espèce, à se porter candidat. Et je parle surtout des anciens militants. Et tout passera par les urnes.» Le SG du FLN précisera du reste les trois conditions que doit remplir chaque postulant à la candidature. En l'occurrence «être âgé de plus de 35 ans, présenter un casier judiciaire vierge et, enfin, l'ancienneté en matière de militantisme au sein du parti». K. A.