Les Verts joueront aujourd'hui une carte importante dans leur quête de prendre part à la phase finale de la CAN-2019 programmée l'été prochain au Cameroun. Face aux Eperviers du Togo, Belmadi et ses poulains ont besoin d‘un succès pour réaliser cet objectif, un nul pour conserver leurs chances de permettre à l'Algérie d'atteindre le tournoi final pour la 18e fois depuis 1968. A Lomé, qu'ils ont rallié vendredi en début de soirée, les coéquipiers de Bounedjah retrouvent un adversaire qui leur réussissait tant bien que mal par le passé. En cinq confrontations (4 matchs comptant pour la CAN et un autre à titre amical) l'Algérie et le Togo se partagent certes le nombre de victoires (2) et de défaites (2) mais à chaque fois ce sont les Algériens qui parviennent à passer l'obstacle des togolais. Ces statistiques vont-elles être déterminantes pour départager les deux équipes lors de ces qualifications pour Cameroun-2019 ? Certainement pas. Comme il est quasi-impossible d'affirmer que le nombre d'expatriés au sein de chaque sélection aura son pesant d'or aujourd'hui. C'est que ces deux teams traversent, chacun de son côté, une véritable crise de résultats depuis quelques années. Une «baisse de régime» qui a des conséquences désastreuses sur leur comportement récent en compétitions officielles avec cette différence que les togolais ont conservé leur sélectionneur (Claude Leroy est entraîneur du Togo depuis avril 2016) alors que les Verts en ont consommé 5 techniciens depuis 2015 (Gourcuff, Rajevac, Leekens, Alcaraz et Madjer). Et c'est peut être cette différence qui pèsera aujourd'hui. Leroy a recomposé le puzzle et semble avoir trouvé les bonnes solutions, malgré les difficultés en tout genre de la fédération de ce pays, alors que Belmadi commence à peine à découvrir son groupe et l'ambiance du continent. Une Afrique qui n'offre pas les mêmes conditions d'accueil à ses hôtes nés et élevés en Europe. En deux déplacements depuis qu'il a été intronisé sélectionneur des Verts, Belmadi en a récolté un petit point et a dû se «déjuger» concernant la présence devenue indispensable de certains cadres de l'équipe. La mise à l'écart de Bentaleb et d'autres éléments évoluant dans les championnats européens huppés a sonné comme une petite révolution. Et celle-ci devrait porter ses fruits immédiatement, à en croire les initiateurs et les souteneurs de cette action. Vaincre, est-ce encore possible ? En effet, les propos de Djamel Belmadi et de la plupart de ses joueurs lors des rencontres improvisées avec les médias évoquent tous la nécessité de s'imposer à Lomé. Rares étaient les éléments interrogés qui ont montré une certaine circonspection par rapport à la difficulté de la mission et de l'adversité proposée par le Togo. «Nous irons là-bas pour gagner et composter notre billet pour la CAN-2019. Il y'aura une double motivation : se qualifier dès cette rencontre et surtout réapprendre à gagner en Afrique, cela fait deux ans et demi qu'on n'a pas gagné, il est temps d'aller s'imposer en déplacement. Nous sommes animés d'un esprit revanchard, et nous allons là-bas en conquérants» affirmait Belmadi lors de sa conférence de presse. Un optimisme partagé par Taïder qui, dans un entretien à nos confrères de la Gazette du fennec, affichait ses ambitions et celles des autres joueurs à la veille de ce match contre le Togo : «Dans l'esprit de tous les joueurs, il s'agit de prendre les trois points.» De son côté, le vieux briscard Sofiane Feghouli s'est exprimé dans France Football. «On se doit de gagner au Togo, puis contre la Gambie. Cette victoire au Togo est primordiale, ça nous ferait du bien au moral. On sait que ce ne sera pas facile. Il faut y aller, leur rentrer dedans et leur faire mal. 40 millions d'Algériens sont derrière nous. C'est pour eux qu'il faut jouer», a-t-il souligné. De quoi re-embaumer les cœurs de millions d'algériens «déçus» par les derniers résultats des Verts. Sauf qu'entre la parole et le terrain (africain), il y a cette réalité que Djamel Belmadi lui-même admet et tente de faire partager à ses joueurs. «C'est un combat si on peut le qualifier ainsi. C'est un match âpre, avec beaucoup d'intensité et beaucoup d'envie», dira le néo-sélectionneur qui compte mettre fin à la disette. «On veut revenir avec la victoire qui nous qualifiera pour la CAN-2019 au Cameroun. Il est temps de casser cette mauvaise dynamique de ces matchs en Afrique, où on revient bredouilles à chaque fois», promet Belmadi. Des absences sans conséquence ? Pour ce faire, l'entraîneur algérien n'aura pas l'embarras du choix. Outre les «bannis» de cette virée à Lomé, Belmadi devra se passer de deux autres de ses titulaires (Brahimi et Farès) arrivés au stage avec des blessures et qui ont été libérés avant le déplacement au Togo. Ceci sans oublier que nombre de joueurs emmenés ne sont pas au sommet de leur forme en raison également de petits pépins de santé. Il s'agit notamment de M'Bolhi, qui se relève à peine d'une blessure au genou et de Halliche conservé dans le groupe en dépit de l'insistance de son club, Moreirense, à le récupérer en vue de poursuivre ses soins au Portugal. Ce n'est donc pas avec une assurance tous risques que les Verts se présenteront sur la pelouse «bétonnée» de Lomé, cet après-midi. De quoi nourrir quelques craintes. Et surtout craindre sur les chances de qualifications de l'EN au rendez-vous final de 2019. Même si la statistique est favorable (l'Algérie a disputé, en octobre 1992, un match au Togo soldé par un nul) il n'en demeure pas moins que les chiffres ne sont pas les amis du football. Un sport qui ne croit que la réalité du jour. Celle-ci nous explique que les Verts, qui n'ont plus gagné à l'extérieur depuis juin 2016, se doivent de faire preuve de combativité et de réalisme. M. B. Kheïreddine Zetchi (président de la FAF) : «Les joueurs doivent faire preuve de combativité sur le terrain» l Le président de la Fédération algérienne de football (FAF), M. Kheïreddine Zetchi a appelé, vendredi à Lomé (Togo), les Verts à faire preuve de combativité pour remporter le match face au Togo. Dans une déclaration à la presse à l'arrivée, à Lomé, de l'équipe nationale, M. Zetchi a déclaré à la presse «nous souhaitons que les joueurs fassent preuve de combativité pour la qualification à la prochaine CAN au Cameroun». «En dépit de la difficulté du match et la pression, les joueurs sont prêts moralement pour faire une belle prestation», a-t-il ajouté. Le président de la FAF a indiqué que le sélectionneur national a rappelé les joueurs de l'importance de remporter les trois points de ce match, après près de trois ans sans victoire en Afrique. «Dès le début du stage, l'entraîneur a mis au courant ses joueurs de l'état déplorable de la pelouse du stade», a-t-il fait savoir, ajoutant que «les joueurs locaux connaissent l'ambiance en Afrique et même les professionnels n'y ont pas peur». «Nous n'avons remporté aucune rencontre en Afrique depuis deux ans et demi, et pourquoi pas renouer avec les victoires à Lomé, d'autant que les trois points de ce match nous permettront de nous qualifier directement», a-t-il dit.